Initiée en 2017 à l’ÉSACM autour de l’échec, la lenteur et la disparition, ma recherche propose d’étudier par l’action la performativité de ces trois notions. Par des situations expérimentales relativement floues mises en œuvre avec les étudiant·es et les chercheur·es, la part du collectif dans le ratage ou la perte s’est imposée jusqu’à contaminer certains éléments structurels de l’institution. Cette année, je poursuis mon activité de chercheur associé à l’ensemble de la Coopérative en mettant en jeu une conception de la recherche en art qui serait un moment de mise en crise de la visibilité et de la légitimité en laissant la place aux faiblesses. Contre l’idée d’un art qui devrait renforcer sa présence ou son impact dans la société en embrassant les modèles de la réussite, faisons le pari de fragiliser nos pratiques pour travailler avec des modèles faibles dans une société qui n’en veut pas. Pourquoi ne pas concevoir une situation de recherche comme un temps paradoxal, luxueux et précaire, qui permettrait – momentanément – de s’affranchir des relations de domination ? Chercher reviendrait alors à inventer des outils perturbants, collectifs, diluants, qui pourraient être réinjectés dans le champ de l’art et au–delà.