Janna Zhiri

Je me nomme Janna et je suis arrivée l’année dernière.

Je suis histoirienne, je raconte des histoires effrontées de ma troupe imaginaire, les six cochonnex. Fan des histoires d’amour en général, j’aime celles qui sont complexes, entre chien.nex et chat.tex. Fantômes de figures piochées dans une littérature de l’amour non-romantique comme dans Peau de Dorothy Allison ou totalement romantique, écrasante de bonheur-heureux-coup de foudre, mes personnages et moi-même sommes troublées par l’intensité du badinage consentant où les rêves les plus flous prennent voix d’identités multiples. Ces récits existent en performance, en textes et mettent en valeur noz paroles pédéx, nos désir-cruising et nos sexualités douces ou déviantes. Le monde narratif devient sujet à la digression pour un appel à la révolution par le coeur.
En parallèle j’ai un travail plastique de pastel sec qui prend forme de rouleaux de loghorée ou de mes vomissures de rêves et de fantasmes. C’est un imaginaire pro-vital, pro-couleurs, pro-enfantin, pro-spontanée, un espace de divagation, de connection main-pigment-papier-ciseaux.

Je suis tout autant artiste qu’intervenante en milieu scolaire ou associatif : j’ai travaillé dans le cadre de Rouvrir le monde à deux reprises, avec l’association CDD et en tant que médiatrice (Fondation Lafayette, Villa Arson, etc). Dans le cadre de Création en cours des Ateliers médicis en 2022, j’ai proposé un programme « One artist show » destiné à un jeune public en milieu rural et qui se présente comme une version artistique du « One man/woman/non-binary/ trans show ».
« One artist show » c’est amener les élèves par l’intermédiaire d’un filtre de leur alter ego créée par leur soin à des pratiques performatives fondées sur l’art de la punchline, de l’humour et de la poésie. Je déconnecte néanmoins lesdits filtres des réseaux sociaux car mon projet ne consiste pas à une incitation mais à un détournement.

En faisant ce projet, des questions sont apparues : l’alter ego dans les réseaux sociaux est une hégémonie mais que se passe t-il si les réseaux sociaux challenge cette hégémonie pré-construite ? Ce qui rejoint la question de l’archivage. Quelle place les récits prédominants occupent ? Quelle histoire a t-on envie de partager ? Avec ou sans fiction ? Quelle narrativité ? Quelle oralité pratique t-on ? D’ou vient cette oralité, celle de tous les jours et celle de nos héritages ? Et comment trouver des brèches au sein d’outils technologique afin qu’ils deviennent des révélateurs d’identité, des révélateurs de créativité sans limites, des révélateurs de récits pluriels et d’imaginaires flamboyants ?
Il s’agit ici dans le cadre de la Coopérative de recherche, d’actionner des outils en libre service sur le net pour révéler une technologie creative, fondée sur un esprit irrationnel, emphatique et émotionnel.
Il me tient à coeur de faire de la recherche appliquée et de travailler ces questions auprès d’un dit « jeune public » : enfants et adolescent

En lien avec la Balise, pôle d’éducation artistique de l’école, je commencerai l’année prochaine des modules auprès d’un collège de Clermont Ferrand.

La recherche se diffère d’intervention, et repose sur des questions, des problématiques, des outils, il est un endroit de construction commun, sans forcement de réponses immédiates. Concrètement, ce sera des ateliers d’expérimentations mêlant des problématiques qui génère des formes artistiques et un contenu DIY internet/réseaux filtres, trend, applications etc). Moi-même je serai en exploration.
Il y aura par exemple : le module identité , un module posture, module conte/histoirienn.e, module manif, module rumeur, module hacking, module romantisme, etc., Il s’agit ici aussi d’aborder des thèmes d’adolescence et des thèmes dits « politiques ».