Artiste.
Je suis histoirienne, je raconte des histoires effrontées de ma troupe imaginaire, les six cochonnex, et je fais aussi du dessin.
L’année dernière, dans le cadre du post-diplôme à la Coopérative de recherche de Clermont-Ferrand, j’ai travaillé sur la mise en place d’ateliers avec les ados au collège où on a croisé des thématiques peu abordées par le système scolaire (la rumeur et la polyphonie ; le romantisme et ses néologismes ; l’oralité et la création de récits ; la manifestation sociale, de soi ; Punchline) en utilisant les outils proposé par les réseaux sociaux et en les détournant.
Cette année, avec l’aide de la Balise, le pôle d’éducation artistique de l’école, on va mettre en place un espace de permanence artistique, chaque semaine, entre la scène ouverte et le cabaret foutraque. Cet espace sera l’occasion de questionner l’interventionnel et la médiation dans un contexte scolaire et de mettre en place des outils hérités de la pensée queer.
Par ailleurs, j’ai plusieurs personnages-alter ego et chacunx a son compte instagram : Franck atoutvu est mon drag qui récupère (fleurs, algues, pâte a pizza périmée, etc) pour faire des « maquillages » et expérimente le genre avec ce qu’il a sous la main, je suis aussi Caniche-pedex-eros qui écrit du q, et je suis janna qui fait du dessin.
En 2014, j’ai été confrontés suite à mon AVC et aux erreurs médicales à un état de mobilité altéré, qui une fois réglé, a fait apparaitre des séquelles nonvisibles, et a achevé l’idée du contenir dans le corps, et les rouleaux de dessins sont apparus, comme une logorrhée qui ne finit pas, une sorte de diarrhée provitale et imaginaire, pro-brut, pro-fantasme, c’est la transgression du narratif coloré, déni du terne, du non-guéri.
Alors comment, une fois que cette chose est passée ont re-réfléchi les formes ? Les images et les narrations ? Se pose la question du subi/ du nonvolontaire, une pratique de réaction mais existe-t-il une pratique réflexive qui prendrait en compte d’autres enjeux ? Ce sont mes réflexions en ce moment de cette expérience j’en garde surtout le rêve glaçant, des possibilités chimériques, poétiques et mélancoliques, politiques, ça n’en finit pas, un oeuf au plat flirt avec une étoile, même loin ; Quand l’attente est longue dans les chambres d’hôpital, on commence à parler avec le plafond, à y imaginer tous les possibles, il reste les histoires et la fiction, la réalité est terre à terre, alors qu’un pétale de géranium peut tomber amoureux d’un balcon.
Passionnée des story-telling dominants, je cherche à ré-utiliser leur forme, contes amoraux pour écrire des histoires d’autostoppeuses gay avec des cornets de glaces sur la tête et qui prennent les voitures pour des saunas (j’adore aller aux soirées olé olé au sauna) avec mon collectif imaginaire les 6 cochonnex, iels imaginent des géographies sexuelles publiques.
Mes récits, mes rouleaux de paroles d’images sont des supports à raconter, à déclarer, à divertir en croisant conviction, humour, traits grossiers et grinçants, de mettre en valeur nos paroles pédéx, nos désir-cruising et nos sexualités douces ou déviantes. Le monde narratif devient sujet à la digression pour un appel à la révolution par le cœur.