Le quatrième mur, exposition des diplômés 2014
du 1er au 31 octobre 2014
Avec : Alessandra Abruzzese / Charlène Bogani / Pierre Frulloni / Alice Jouhet / Claire Goncalves / Mélaine Guitton / Marina Guyot / Zohreh Haghir Zavareh / Tatiana Labat / Cédric Leclercq / Corentin Massaux / Louma Morelière / Alice Pouzet / Leslie Pranal / Caroline Romain / Rémy Tardieu
Commissariat : Guillaume Constantin
Cette année, le commissariat de l’exposition des diplômés a été confié à Guillaume Constantin, artiste dont la pratique interroge depuis une dizaine d’années les notions d’appropriation, de recyclage, de détournement et autres déplacements, transformations voire déformations. L’artiste a conçu un dispositif inédit avec les 16 jeunes artistes ayant obtenu leur DNSEP grade master en juin 2014. Outre l’exposition, une édition a été produite mettant à l’œuvre le parti pris scénographique et le travail de chaque artiste.
Le quatrième mur est une expression et un concept issus du théâtre. Il désigne un mur de l’espace scénique qui disparaît pour laisser le public devenir spectateur. Dans ce cas, les acteurs continuent à jouer comme si ce mur invisible serait présent, les séparant des spectateurs. Ce concept de mise en scène, formulé par Denis Diderot et développé tout au long du XIXème siècle sera très questionné, voire même « brisé » à un moment donné par Bertold Brecht.
Cette question de point de vue au sens large hante la question scénographique, non seulement au théâtre mais aussi dans le cadre muséal et celui de l’exposition. Elle induit toutes les nuances qu’imposent la lisibilité des œuvres, leur rapport à l’espace, la présence du visiteur : son parcours, l’orientation du regard, de ses perceptions.
De murs invisibles, il en est aussi question dans l’espace d’exposition de l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole, un espace vitré, translucide qui n’en est presque plus un. Les coursives de part et d’autre de ce hall sont également vitrées et sont des espaces de déambulation. Elles s’offrent aussi à un regard extérieur au bâtiment lui-même. Des conditions spatiales induisant une réflexion forte à poser dans l’idée d’y insérer un ensemble de travaux de diplômes.
Sous forme d’un workshop d’une dizaine de jours, cette réflexion sera envisagée en un dialogue très rapproché avec les ex-étudiants de 5ème année tant dans l’interrogation des enjeux contenus dans leurs propositions que dans les possibilités et la fabrication de mises en espace. Un exercice qui englobe toutes les problématiques afférentes à un commissariat d’une exposition collective ainsi qu’un des pans de la pratique artistique de Guillaume Constantin qui, telle ce « quatrième mur » invisible, vient se poser comme l’ossature et le soutènement d’un corpus d’œuvres mises sous verre.