J’ai un jour entendu Jean-Yves Jouannais dire à une salle remplie d’étudiants en école d’art qu’il leur souhaitait de trouver leur obsession. Benjamin à trouvé la sienne : faire, apprendre du faire, apprendre à faire. Les objets qu’il façonne font d’ailleurs bien savoir qu’ils sont faits de savoir-faire. Ceux-ci sont étudiés et appris grâce à l’outil internet qui présente une multitude de tutoriels, notices, blogs, etc. dans lesquels nombre de passionnés, professionnels ou amateurs, expliquent leurs manières de faire. Quant aux formes, elles sont toutes évocatrices d’objets existants et manufacturés qu’il traduit de manière empirique, en les confrontant à des techniques artisanales. Ce rapport à l’objet se retrouve aussi dans la notion de fonctionnalité, que Benjamin interroge dans son travail en lui donnant un potentiel d’activation, qu’il soit latent ou effectif. Le basculement dans le champ de la sculpture s’opère par l’utilisation de matériaux choisis pour leur qualités plastiques. Une ambiguïté s’installe alors entre sculptures à manipuler et objets à regarder. Tout est fabriqué. On est pas loin du « do it yourself » mais avec cette dose de patience, d’énergie et d’obsession qui font naître les objets d’art. Et cette part de lui-même mise dans ses sculptures est perceptible, que ce soit du bout des doigts ou à bras le corps.
Corentin Massaux