Enregistrer l’éphémère
Le travail de Clara Puleio se préoccupe d’enregistrer l’éphémère, le fugace, saisissant la trace de ce qui reste et perdure, d’une situation, d’un événement, d’un geste, au delà du court instant de la persistance rétinienne, de ce qui s’est produit et qui, depuis, s’est perdu. Elle recueille ou reconstitue, comme autant d’indices, les empreintes laissées sur un support : soit en partant de l’enregistrement direct du mouvement, soit par le moulage à la manière de l’archéologue, soit par la condensation de l’objet, soit par sa reproduction symbolique.
Au delà de la forme, le projet est de retenir au bord de sa disparition, cette impression première que le temps dégrade, en en réactivant au moins la sensation : l’émotion née d’un mouvement ou de la forme d’une pliure qui s’efface, l’ombre qui matérialise le souvenir d’une forme ou d’une présence. […]
Jean-Paul Blanchet