Lény Labeaume

À travers l’exploration des technologies analogiques, Lény Labeaume offre aux flux énergétiques des lieux de fixation éphémères et évolutifs. Ses sculptures déclinent des modes d’appréhension d’un déjà- là vibratoire qui autrement resterait inaccessible aux sens. En révélant l’inaudible, elles répondent à un désir de panauralité (D. Kahn), et proposent au spectateur de faire l’exploration corporelle de ces ondulations invisibles et pourtant omniprésentes, parfois au travers de dispositifs passifs ou d’objets inopérants qui témoignent d’un travail de réception comme activité en soi.

Sans seulement faire la démonstration d’un attrait nostalgique pour l’histoire des techniques, sa pratique opère par rétrocipation (A. Pierre) : en réactivant des technologies analogiques rendues obsolètes par le numérique, il en écrit une histoire alternative où le signal continu trouverait une existence plastique. Ce déplacement est permis par la fabrication et le détournement de dispositifs qui perdent leur utilité supposée, se comportent et interagissent entre eux de manière quasi-autonome.

Enregistrement audio du déplacement d’un spectateur dans l’espace.