Naser Dushica

Des actions telles que regarder, collecter, toucher, dessiner, gommer, redessiner, scanner, peindre, superposer, juxtaposer, repentir, aplatir, etc. font partie de mon vocabulaire de gestes usuels, appliqués à une variété de médiums souvent classiques, allant du dessin d’un objet dans un carnet à la peinture monumentale, où la figure humaine est un élément qui revient souvent sous un trait mélancolique.

Quelque part je cherche une ambiance d’inquiétante étrangeté – évoquant certaines peintures de Luc Tuymans – couverte de couleurs vives inspirées et formulées à la façon des peintres impressionnistes et postimpressionnistes.
À partir de l’observation de mon environnement, je formule des compositions et des appropriations d’images, en mettant en place des méthodes de production d’idées, insérées dans des pages de livres (à coté des images et textes) sur des plaques en plâtre, des murs, etc. Je m’applique ainsi à reproduire ces images en peinture, dessin, sculpture, en essayant de les traduire en divers médiums, notamment pour suggérer des pistes de compréhension de l’expérience de ces pratiques vis-à-vis de la réalité, dans leur rapport double au temps.

La vitalité expressive de ma pratique se trouve dans sa fragilité, des reformulations et transfigurations. En s’interrogeant sur son statut, en étant en proie d’une infinité de doutes sur son devenir et son avenir, elle se penche sur des questions qui s’orientent sur l’inquiétude camouflée d’une certaine forme de reproductions classiques. Il s’agit dès lors d’interroger et de mettre en valeur ce qu’une image cache, ce qu’une image donne et ce qu’elle garde pour elle.

Ma pratique est nourrie de références à l’art, de la peinture classique à l’art contemporain, en s’intéressant parfois davantage à certaines périodes au cours desquelles l’art à su s’adapter au monde.
Ma pratique de la peinture dialogue avec la photographie mais ces deux formes d’expressions ne font pas le chemin en binaire / binôme. Quant à la photographie, elle occupe dans ma méthodologie de travail une fonction de documentation, à la source d’un travail de peinture, de dessin et de sculpture, chacune de ces formes s’exprimant de manière tout à fait autonome.