Tristan-Paul Guepin

Et puis il y a le mélange, cette part intrigante et généralement plus difficile à définir. Le mélange c’est comme une substance mouvante à plusieurs textures. Sa beauté reste celle de posséder plusieurs portes d’entrées et d’être particulièrement relative. L’hétérogène s’adapte et laisse de la place. Une espace pour la discussion et le sens critique.

Les formes ne demande qu’à ne plus être géométriques, à devenir moins autoritaires. Elles se préfèrent asymétriques, libres de ne pas avoir à séduire. Cette asymétrie leur permet de ne pas toucher au centre et de profiter des périphéries. Parfois équilibrées et souvent dissymétriques, elles osent se rapprocher du centre pour mieux se reconnaître.

Les panachés, sortant des formes, peuvent tout autant parler de couleur. Le orange, ou les oranges que l’on arrive pas a nommer. Le gris tout simplement. Le jaune citron, catachrèse! Et ces mots qui désignent, comme des outils qui donne des noms, sont pleins de limites. Heureusement on bricole pour ne pas tourner en rond. Le soleil se couche, une assiette couvre la casserole, double catachrèse!

Bricoler informe: quelque chose manque. Dans cette absence, une multitude de possibilités pour l’acteur. Le bricoleur touche-à-tout et cherche la solution. Ses yeux comme premiers alliés sélectionnent tandis que ses mains agissent. En action, le bricolage se veut connaissance tacite, comme libéré de toute performance. L’objectif est l’efficacité et parfois ça ne marche.

Apprentissage secondaire, se laisser instruire par le monde. Le bricoleur lui, se laisser éduquer par les choses qui passe par ses mains. Les savoirs s’alimentent en simultané et forment un réseau. L’apprentissage n’est donc plus une ligne tel un programme. Dans l’esprit, le corps s’étale pour venir toucher plusieurs points. L’apprenant du bout de ses tentacules, appréhende des objets inconnus. Il patiente ou change de forme.

Le tout même si rien ne se vaut. Les moyens ne sont jamais les mêmes, ne souhaitent pas l’être. Encore éclectique, jamais situé précisément. Condition d’homme moderne: le déplacement. D’une chose en devient une autre. D’une idée, un médium adapté. L’assemblage de toute ces choses, toujours hétéroclite. Finalement, tout est de nouveau irrégulier.

La rencontre de l’Autre. Une découverte partagée, chaleureuse mais ambiguë. Rebelote, on allonge notre bras pour aller toucher de son bout l’inconnu. Alors comme le bricoleur du Lundi, tu temporise, restant en retrait. L’observation en satellite: emmagasiner des informations toujours nouvelles, faire preuve de tolérance. L’altérité ne demande aucun parallèle. Mardi tu pourras agir.

Un espace d’étude tout nouveau. Une petite balle du creux de la pomme, s’élance. Imprévisible, elle bondit d’une face à l’autre et par son tracé en modifie les perceptions. Le coupable voit le champ se transformer tandis que le bolide continu sa course. Aucun centre n’est donné par les vecteurs produits. L’espace rigole, l’acteur se tourne et change de cap. Et puis ça continu.
Un silence sourd étonne, la balle s’est arrêtée. L’homme range ses outils et laisse le projectile sur son point d’arrêt. Il y reviendra prochainement.