Je traverse le jardin public de la ville, j’ai mal au pied, j’aurais pas dû mettre ces chaussures.
Mes trois amis qui m’accompagnent ont aussi des chaussures qui font trop mal : Louis des chaussures rastafari, Pierre-Olivier des chaussures « bulles » et Chloé marche avec des fausses Lady-gaga. Sur les miennes on voit un paysage de montagne alpin et de la neige. Dans le parc c’est l’été, les fleurs se montrent, les cygnes aussi, excepté ce mec qui gratte des Astro sur son banc. En face de lui Caroline, 17 ans fait du shopping sur son phone depuis un autre banc, un mec s’approche d’elle lui propose de ///////////////////////////////////////, elle répond « non désolé j’ai pas d’argent ».
OKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKKK
Je travaille par accumulation de petits gestes intuitifs. À travers ces actions, je crée des saynètes, des versions altérées de la réalité. J’évoque sans complexe des choses de mon quotidien et les rends parfois fantasmagoriques. Allonger des idées, des moments brefs afin de reconsidérer leurs importances ainsi que leurs capacités à susciter de l’attention chez un spectateur et à la tenir.. Je travaille à partir du dessin que je pratique comme une écriture quotidienne. Puis la peinture, la céramique, la performance et autres divers matériaux tel que des Pepitos, une branche, des t-shirts, des carottes râpées…
A partir d’un brouhaha de matériaux récupéré et de multiples intentions qui s’accumulent, des formes émergent: des figures, des présences.