Les enfants auteurs de leur ville

Les enfants, auteurs de leur ville #2 / Ateliers participatifs réalisés à Saint-Jacques, Clermont-Ferrand, 2016

Dans une volonté de partage, de rencontre et d’expérimentation, l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole propose des ateliers participatifs, qui offrent un éventail de formes et de formats possibles dans les champs de l’art contemporain, pour comprendre, rêver et réinventer l’espace urbain.

Présentation

Depuis 2013, l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole met en place des projets d’éducation artistique au sein d’espaces de la ville qui posent question. À la suite d’un premier projet à La Gauthière, à Clermont-Ferrand, un collectif d’étudiants et jeunes artistes de l’ÉSACM est né : La Balise. À géométrie variable, sa composition évolue avec le temps puisque les étudiants nouveaux arrivants à l’ÉSACM peuvent, s’ils le souhaitent, intégrer le collectif, y évoluer au fil du temps et continuer après leur cursus. Il s’agit d’une structure d’éducation artistique de l’ÉSACM qui lui confie ses projets qu’elle gère de manière autonome.

Avec l’arrivée d’un projet au long court et quotidien dans le quartier de Saint-Jacques en 2016, un des membres de La Balise est devenu le coordinateur des projets d’éducation artistique de l’ESACM. À l’interface entre l’école, le collectif et les partenaires, il veille à ce que les différentes actions menées soient en harmonie avec le projet.

Dans une volonté de partage, de rencontre et d’expérimentation, La Balise propose des ateliers participatifs, libres et gratuits pour tous. Destinés aux enfants et impliquant parfois des adultes, ils ont pour but de déplacer leur regard sur ce qui les entoure afin de questionner leur environnement et la façon dont ils le perçoivent, l’utilisent et le jouent. Opérants à différents niveaux et sur différentes temporalités — à l’école (sur les temps scolaires, péri-scolaires ou extra-scolaires), sur les temps libres, pendant les vacances, après le travail, le weekend, à la maison de retraite, etc…—, les ateliers prennent différentes formes selon le contexte dans lequel ils s’inscrivent. Partant de médiums artistiques (peinture, dessin, sculpture, performance, photographie, vidéo, etc.), tout l’enjeu de ces ateliers est de familiariser les participants à l’art afin de développer leur imaginaire et de leur permettre de s’exprimer sur des sujets qui ne leurs sont pas forcément familiers. C’est aux usagers présents et futurs de nos espaces de vie que La Balise souhaite donner la parole.

Le collectif imagine ses ateliers à partir d’une analyse du contexte, de sa morphologie, de ses usagers et de la manière dont ils le vivent. Ainsi, les temps, lieux et modalités d’intervention changent selon les projets, allant d’ateliers réguliers pendant plusieurs mois dans un espace précis, à des ateliers très courts et nomades dans plusieurs espaces dans la même journée. Chaque atelier est volontairement ouvert et poétique, afin que chacun puisse s’en saisir, se l’approprier et produire des objets personnels et singuliers tout en participant à l’élaboration d’une forme collective. C’est bien là l’objet des ateliers proposés par La Balise : se réunir autour des gestes, des regards, des mots et de l’imaginaire de chacun pour donner un sens au fait d’être là, ensemble, et de bâtir un projet collectif.

Les enfants, auteurs de leur ville #1 / Ateliers participatifs réalisés à Saint-Jacques, Clermont-Ferrand, 2015

Historique

En 2013 et 2014, L’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole a mis en place une série d’ateliers participatifs, pendant les vacances, dans le quartier de la Gauthière à Clermont-Ferrand. Afin que les habitants se ré-approprient le terrain vierge appelé « îlot central » causé par la destruction de trois tours, les ateliers proposaient la construction de cabanes et d’espaces ombragés et la mise en couleur des éléments qui en constituaient les limites (barrières, mur du centre social, bloc électrique, etc.). Les ateliers se sont ensuite tournés vers l’histoire de « l’îlot central » avec des explorations dans le quartier lors desquels les enfants ont prélevé des formes qui sont ensuite devenues le décor d’un film mêlant fiction et réalité.
C’est lors de ce projet que La Balise est née.

Le 24 septembre 2014, l’ÉSACM a été invitée à proposer des ateliers dans l’exposition du Plan Local d’Urbanisme qui se tenait dans la salle Gaillard à Clermont-Ferrand. Le collectif La Balise a donc imaginé des ateliers qui permettaient aux enfants de s’approprier les modalités de représentations de la ville. Les enfants ont prélevé des formes sur des plans de Clermont-Ferrand pour réaliser des compositions colorées à l‘aide d’un photocopieur et enfin tracer ces formes au scotch coloré sur le sol de l’exposition.

En 2015, La Balise est intervenue dans le centre multi-accueil « Les 3 récrés » à Clermont-Ferrand. Une suite d’ateliers ponctuels proposait aux enfants d’approcher la question du volume dans sa globalité afin d’aborder ses différents aspects et donc les différentes manières d’y parvenir.

Depuis 2015, La Balise intervient pour le projet « Les enfants, auteurs de leur ville » de l’ÉSACM avec une première série d’ateliers à Croix de Neyrat et Saint-Jacques visant à créer un dialogue entre ces deux espaces et avec le centre ville, lors des vacances d’été 2015.

En 2016, Le projet « Les enfants, auteurs de leur ville » de l’ÉSACM se concentre sur le quartier de Saint-Jacques. La Balise met en place des ateliers nomades dans le quartier, des ateliers du point de vue depuis le « belvédère » de la Muraille de Chine et réalise un travail de mémoire de ce bâtiment avec ces habitants.

Le récit de la Muraille

Depuis juillet 2016, l’ÉSACM dispose d’un appartement dans la Muraille de Chine mis à disposition par Logidôme. Au septième étage et traversant pour avoir une vue sur la ville et sur le quartier, il est à la fois un espace de travail, d’ateliers et de permanence. Cet espace est le point à partir du-quel, nous travaillons à une réflexion sur la ville avec les outils de l’art contemporain (photographies, vidéos, sons, écrits, performances, dessins, volumes, …).

Cet appartement est un lieu de rencontre avec les habitants, autour de la table, en partageant des repas, des goûters, des temps de vie. Il est un lieu d’ateliers pour les enfants et adultes mais aussi un point de vue sur le centre ville pour ceux qui habitent derrière celle-ci ou ailleurs. Il est un lieu d’expositions, de lectures, d’écoutes, d’actions, de spectacles, temps où l’art vient distiller sa présence à partir d’un espace privé, un espace qui ressemble et rassemble.

Les ateliers du récit de la Muraille visent à constituer une véritable mémoire de la Muraille de Chine. Les habitants de la Muraille ou ceux qui y ont habité sont invités à nous raconter, écrire et décrire leurs vies et leurs histoires dans ce lieu. Ce travail de mémoire est aussi ouvert à ceux qui vivent derrière la Muraille et qui la voient comme une barrière, comme une protection ou un écran. Ce récit se fait en récoltant des témoignages, des points de vues, des recettes, des objets, des histoires, des images, etc. Différentes formes vont émerger de ce travail : journal, vidéos, éditions, chansons, pièces de théâtre, chorégraphies,… autant de formes qui permettent la diffusion d’une histoire à différentes échelles et pour différents publics.

Site internet : Le récit de la Muraille

Contact

Facebook & Instagram

Site : http://lerecitdelamuraille.com/

Contact : Amélie Sounalet,
coordinatrice des projets d’éducation artistique,
asounalet@esacm.fr