Sarah Netter

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vit et travaille à Marseille.

Artiste et auteurice, j’envisage les pratiques langagières et textiles comme pratiques vivantes d’autodétermination politique (personnelle et collective), de fluidité, de dé/construction des identités, propices à l’autofiction-théorie J’aime retracer les historiques, étymologies, traductions, et réappropriations des motifs, matières, textures, tendances, pour pouvoir en extraire les stéréotypes, leurs connotations et leurs formations, travailler nos manières de se pimper, de se parer et de se costumer. Je ne travaille quasiment qu’avec de la récup et des restes, j’ai besoin de faire avec ce qu’il y a déjà et qu’on ne considère pas forcément, avec peu de moyens, being crafty pour customiser la vie.

J’aime raconter des histoires, j’ai besoin de décortiquer la fiction, notamment le fantastique, le merveilleux, le réalisme magique comme outils d’empouvoirement, fictions politiques et réparatrices. Traducteur·rice amateur·ice, je travaille sur les traductions militantes et je traduis principalement des textes hispanophones de personnes cuir d’Amérique centrale et latine vers français, notamment Sayak Valencia ou Tadeo Cervantes. Je fais partie d’un groupe de traduction collective en mixité trans, Dans Ma Langue, avec qui nous sortons la traduction de Trans* de Jack Halberstam chez Libertalia.

J’écris aussi des textes d’autofiction, d’auto-théories et poétiques, drôles (j’espère), triste, vener et crus, que je publie parfois et que j’aimerai mettre en scène. J’ai écrit la préface du livre de Marl Brun Hot Wings and Tenders chez Burn-Aout et j’aimerais beaucoup écrire plus sur les gens que j’aime et que j’admire.

Je suis engagé·e dans deux projets collaboratifs au long cours :

« Souci du drame » (avec Camille Brêteau et Julien Carpentier), performeur·es, sculpteur·rices, conteur·euses, nous avons chacun·es exprimé un désir de scène, et de voix. C’est pourquoi nous avons commencé un projet de performance-spectacle, mot/valise, dans lequel nous emportons tout un tas d’autres termes : costumes-décors, ambiances-costumes, décors-parlants, chorégraphies-chorales. Par l’écriture, on entremêle nos volontés prosthétiques et poétiques en créant de nouvelles narrativités ; des fictions non linéaires qui mettent à nu, rejouent et sur-jouent nos affects, peurs et égos.

« Patati Patata » avec HaYoung , nos recherches tournent autour des notions de transformations, de transmission et de traductions des formes et des langages. La patate était notre point de départ, produit comestible et culturel, qui hybride les sens de par son (ses) histoires, différentes expressions et emplois. Nous nous sommes passées des hot potatoes (dans le sens « sexy ») de l’un·e à l’autre, sous forme de vidéos, sculptures, dessins et poèmes.

Au sein de la Coopérative de recherche, je travaille des questions de pratiques textiles comme pratiques vivantes en faisant sculptures et costumes, et avec l’atelier S-Kin que je propose une fois par mois aux élèves et chercheureuses. J’y propose une petite présentation à partir de questions qui n’animent, on discute et on bosse sur des projets qui sont liés de près ou de loin aux pratiques textiles, perso ou collectifs, un peu comme une permanence couture.

Je suis engagé·e dans le groupe (( )) avec Enrico Floriddia et Crys Aslanian où nous formulons des invitations à des pratiques collectives (GUFO, Rosanna Puyol et sa maison d’édition Brooke etc.).

Je fais également partie du groupe de travail d’interprétariat et traduction « Prêter nos voix », proposé par Enrico Floriddia qui nous permet de travailler à plusieurs des formes de traductions lives de contenus non traduits en français (notamment des textes de Trin T Minha)

Avec Enrico on a aussi animé pendant 2 ans TCQTT (‘Tout ce que tu touches, Tu le changes. Tout ce que tu changes, Te change.” Octavia Butler, la Parabole du Semeur)

“De quelle façon qui s’est socialisé·e en tant que blanc·he et en est conscient·e ? Qu’est ce que ça veut dire ? Quels outils nous pouvons partager pour déconstruire le suprématisme blanc et sa présence systémique au quotidien ? Un espace de travail sans but ultime, un lieu de parole bienveillant et critique, une envie de lutte diffuse. “

Sophie Lapalu et Michèle Martel m’ont invité·e à rejoindre le groupe de travail « Nous ne nous savions pas féministe… » ou nous travaillons avec un groupe d’étudiant·es et d’ancien·nes étudiant·es à des retranscriptions, entretiens et textes à partir du cycle d’invitations du même nom, qui a permis des interventions autour des féminismes intersectionnels à l’ÉSACM. Le livre “Pour des écoles d’art féministes” sortira en 2024.

Avec Gérald Kurdian nous avons organisé en mai 2021 un festival HOT BODIES à La Tôlerie à Clermont-Ferrand (“Les pratiques artistiques et militantes queer, éco-féministes et pro-sexe ont en commun de chercher des formes d’émancipation réparatrices pour les corps minorisxs et marginalisxs. Performances, publications, poésie, club ou cinéma, leurs moyens sont multiples, trans-versaux, radicaux, tendres et insolents.”) , et des workshops avec notamment Flo*Souad Benaddi, Gorge Bataille et Hantédemos etc. Et on a envie de recommencer !

Cette année je travaille plus particulièrement dans deux directions : les luttes queer juives et les liens domination adulte / infantilisation des marges notamment queer et trans / réappropriations et déconstructions du fantastique et du merveilleux. Je prépare également mon DSRA, à priori en septembre 2024, on travaille avec Hantédemos, chercheur.e associé, à un mini festival et sur un livre enfant. J’aimerai aussi travailler avec Sarah Chabrier à des readers et clubs de lectures.

Je bosse également sur un zine enfant autour des mouvements sociaux avec Rachele Borghi et Sophie Lapalu dans le cadre du DSRA de Stéphanie Lagarde qui aura lieu le 8 novembre et pour lequel j’ai commencé à écrire et chercher sur la domination adulte et le livre enfant.

Lien vers mon travail : https://www.instagram.com/sarahn.etter/