Présentation « Usages, formes et enjeux des Anachronismes »

Dans le cadre du colloque « À contretemps ? Usages et enjeux des anachronismes » du CELIS – Centre de recherches sur les Littératures et la Sociopoétique, la Coopérative de recherche de l’ESACM déploie quelques aspects de travaux en cours.

Une présentation qui aura lieu mardi 13 novembre à 18h30, dans le Grand Atelier de l’ESACM, par Samira GHOTBI (étudiante-chercheuse), Alexis GUILLIER (résident-chercheur), le groupe de recherche Léviathan, Sarah RITTER (chercheuse associée), Cédric LOIRE (enseignant- chercheur), et les étudiants de master participant au programme.

Retrouvez le programme complet du colloque ici.

Plus d’infos sur http://celis.uca.fr/spip.php?article1555

Conférence Myriam Gourfink

Dans le cadre du cycle de conférences « Danse contemporaine / Panorama en six vues » initié par Rémy Héritier.

Générer.

«La danse ce n’est pas du mouvement, c’est cette partition, cette passerelle immatérielle entre chorégraphe et interprète. »

Danseuse et chorégraphe née en 1968.

Les techniques respiratoires du yoga fondent la démarche de Myriam Gourfink. L’idée est de rechercher la nécessité intérieure qui mène au mouvement. Guidée par le souffle, l’organisation des appuis est extrêmement précise, la conscience de l’espace est fine. La danse se fait lente, épaisse, dans un temps continu. Cette connaissance du mouvement et de l’espace permet de concevoir des chorégraphies sans phase d’exploration en atelier. Grâce à ce qu‘elle subodore d’une situation dansée, nul besoin de se mouvoir pour ressentir la danse : Les sens et l’intellect la reconstituent sans avoir besoin de l’action. Ainsi, comme les musiciens, elle a développé une écriture symbolique pour composer l’univers géométrique et l’évolution poétique de la danse.

Ayant étudié la Labanotation avec Jacqueline Challet Haas, elle a entrepris à partir de ce système une recherche pour formaliser son propre langage de composition. Chaque chorégraphie invite l’interprète à être conscient de ses actes et de ce qui le traverse. Les partitions activent sa participation : il fait des choix, effectue des opérations, fait face à l’inattendu de l’écriture, à laquelle il répond instantanément.

Figure de proue de la recherche chorégraphique en France, mais également invitée par de nombreux festivals internationaux (Springdance à NYC, Künsten festival des arts à Bruxelles, Festival de La Bâtie à Genève, Festival Danças Na Cidade à Lisbonne, etc.) Myriam Gourfink a été artiste en résidence à l’IRCAM en 2004-2005 et au Fresnoy-studio national des arts contemporains en 2005-2006. De janvier 2008 à mars 2013 elle a dirigé le Programme de recherche et de composition chorégraphiques (PRCC) à la Fondation Royaumont. De 2012 à 2015 elle est artiste en résidence au Forum de Blanc-Mesnil. Elle a bénéficié d’une résidence à Micadanse à Paris en 2016, et en 2017-2018 d’une résidence de recherche au CND. En 2016 elle initie à la Manufacture, haute école de théâtre de Suisse romande à Lausanne, une recherche sur les processus de composition, qu’elle mène avec Yvane Chapuis directrice du département Recherche & Développement de l’école, et Julie Perrin, Maître de conférences à l’Université Paris 8.

Conférence Pauline Simon

Dans le cadre du cycle de conférence « Je ne suis pas féministe mais »

Pauline Simon est chorégraphe, performer, et chercheuse.

En 2018, elle prépare un master 2 à L’EHESS de Paris en section arts et langages.

«Nous commencerons par une conférence autour de l’histoire de la contraception masculine en France, et des problèmes qu’elle pose à l’institution et à la recherche médicale. Je proposerai ensuite de partager différentes approches du travail polymorphe que je mène autour de ce sujet : approche théorique à l’EHESS, pédagogique et militante, (planning familiaux, piratages en tous genres) et artistique (début de l’élaboration d’une performance). J’exposerai comment ces approches me permettent de faire se croiser des questions de genre, de langage, de législation, et de représentation omniprésentes dans le processus de travail, comment elles  m’amènent à inventer des modes de production/diffusion spécifiques, et une destination qui outrepasse le contexte de musée, ou d’un théâtre. »

Conférence Émilie Renard

Mardi 23 octobre à 18h30

Dans le cadre du cycle de conférence « Je ne suis pas féministe mais », initié par Sophie Lapalu.

Emilie Renard est directrice de La Galerie, centre d’art contemporain de Noisy-le-Sec, curatrice et critique d’art.

«[C]omme le souligne l’historienne féministe Griselda Pollock, il nous faut « des artistes femmes à aimer et dont nous avons besoin pour trouver un espace et une identification culturelle pour nous-mêmes, une façon de nous exprimer — afin de produire une alternative aux systèmes actuels qui instrumentalisent la différence sexuelle pour en faire une négation de notre humanité, de notre créativité et de notre sécurité ».

C’est important que les étudiantes en art d’aujourd’hui sachent qu’on peut être une femme et être artiste. Pour l’instant, ces modèles ne sont toujours pas évidents. Pour certaines, « faire carrière » implique des choix personnels qui ne sont pas demandés aux hommes et cela reste un frein pour beaucoup. Il faut donc continuer à lutter pour que plus de femmes accèdent à la visibilité, pour qu’elles se sentent moins entravées que les hommes.

Mais on ne peut pas se limiter à cette approche « quantitative » de la représentation qui est largement celle d’un féminisme à tendance réactionnaire. Marine Le Pen ne se dit-elle pas féministe, dans une certaine mesure ? Si elle est élue, on pourra dire d’elle qu’elle est la première femme présidente de la République : on voit donc la limite de cette approche ! Nos luttes ne concernent pas uniquement la représentation. Si l’on veut améliorer la situation d’un milieu de l’art qui reste largement un white boys’ club (et donc si éloigné du monde), il faut aussi opérer un changement de méthode dans la façon dont nous travaillons, dont nous nous adressons les un·e·s aux autres, dont nous concevons nos programmes. Être féministes, ce n’est pas juste compter le nombre de femmes présentes ici ou là, c’est aussi remettre en cause les relations de pouvoir qui sous-tendent nos modes de fonctionnement personnels et professionnels, toujours largement basés sur des idéologies de la différence, qu’elle soit sexuelle, raciale ou ayant trait à la validité physique et mentale. C’est ce qui nous permettra de faire en sorte de vivre dans un monde qui nous ressemble.»

Emilie Renard et Isabelle Alfonsi, «Le yoga des institutions» Interview par Patrice Joly, Zerodeux, [https://www.zerodeux.fr/interviews/le-yoga-des-institutions/]

 

Prochaines conférences du cycle « Je ne suis pas féministe mais » :

Pauline Simon ≥ lundi 5 novembre à 18h30

Adiaratou Diarrassouba ≥ lundi 3 décembre à 18h30

Rassira Hedjerassi ≥ lundi 10 décembre à 18h 30