Conférence «Des arts dans la zone de contact»
(Jérôme de Vienne n’est pas traducteur)
Mary-Louise Pratt est professeure émérite, au département d’études espagnoles et portugaises de l’université de New York.
D’abord spécialisée en linguistique, et notamment dans la théorie des actes de langage (Toward a Speech act theory of literary discourse, 1977), elle s’est intéressée à l’étude de la littérature d’Amérique latine des XIXeme et XXeme siècles, ainsi qu’à la théorie critique post-coloniale et féministe (Imperial Eyes, travel writing and transculturation, 1993).
Plus largement, elle s’est attachée à décrypter les processus idéologiques à l’oeuvre, dans l’usage du langage comme dans les théories linguistiques chargées de les analyser ; à déceler dans la littérature et dans les échanges verbaux les rapports de force en jeu et leurs contestations, les phénomènes de pouvoir et de subordination ainsi que leurs subversions par le langage.
Elle publiera l’an prochain un recueil d’écrits et de conférences intitulé Language at large, interrogeant les effets de la globalisation et du capitalisme sur le langage et la circulation des langues.
Des arts dans la zone de contact sera l’occasion de discuter de cartes de baseball, de traduction, de la littératie, d’un copiste Inca et du roi d’Espagne, de transculturation, de rédactions enfantines, de communautés imaginaires et de contestations discrètes.
Les 9,10 et 11 mai 2018, Surexpositions réunira artistes, historien·ne·s, critiques, anthropologues, commissaires, conteurs, acteur·trice·s et scénographes, pour identifier les enjeux portés par l’intérêt renouvelé pour les productions artistiques d’Afrique et de ses diasporas.
Entre la deuxième édition de la foire AKAA (Also Known As Africa) à Paris, la prochaine Biennale de Dakar, les engagements de la Fondation Zinsou au Bénin ou la création en 2017 du musée d’art contemporain Zeitz MOCAA, au Cap, en Afrique du sud, une nouvelle promesse pour l’art contemporain émerge.
Dans le cadre de son projet de recherche Surexpositions, l’Ecole Supérieure d’Art de Clermont Métropole met en place trois journées de rencontre publiques, avec conférences, expositions, performances, spectacles, et projections.
Dans le cadre du Cycle de conférences Danse contemporaine / Panorama en six vues
Julien Prévieux est un artiste français né à Grenoble en 1974. L’économie, la politique, les technologies de pointe, l’industrie culturelle sont autant de « mondes » dans lesquels s’immisce la pratique artistique de Julien Prévieux.
A l’instar de ses Lettres de non-motivation qu’il a adressées à des employeurs pendant 7 ans en réponse à des annonces consultées dans la presse, détaillant les motivations qui le poussent à ne pas postuler. Entre humour absurde et tentative de révolte, les stratégies qu’il développe s’appliquent à décrypter notre monde tout en le déréglant. Ses œuvres s’approprient les mécanismes des secteurs d’activité qu’elles investissent pour mieux en mettre à jour les dogmes et les dérives.
Son travail est régulièrement exposé dans des centres d’art, galeries et musées en France et à l’étranger. Il a réalisé un certain nombre d’expositions personnelles présentées, entre autres, au RISD Museum of Art de Providence, au Centre Pompidou à Pa- ris, au Frac Basse-Normandie ou à la Blackwood Gallery à Toronto. Il a participé à de multiples expositions collectives au Red Brick Art Museum à Pékin, à la Haus der Kulturen der Welt à Berlin, à DiverseWorks à Houston, à la Biennale de Lyon en 2015 ou encore à la 10ème Biennale d’Istanbul.
Il a reçu le Prix Marcel Duchamp en 2014. Il a publié les Lettres de non-motivation aux éditions Zones/ La Découverte en 2007.
En savoir plus : www.previeux.net
Conférence « La nudité en scène », par Annie Suquet
Dans le cadre du Cycle de conférence danse contemporaine, Panorama en six vues
Plus qu’habituelle sur les scènes chorégraphiques contemporaines, la nudité est loin d’être une préoccupation récente dans le champ de la danse. Donner à voir son corps en mouvement nu, ou même seulement partiellement dénudé, n’a cependant jamais été anodin. Tantôt positivement connotée, tantôt perçue comme dangereuse, la nudité du corps dansant se prête à toutes sortes de projections fantasmatiques, de constructions idéologiques… Dans cette conférence, nous explorons quelques-uns des imaginaires très différents qui ont porté cette préoccupation, du début du XXe siècle aux années 1960.
Historienne de la danse, Annie Suquet est notamment l’auteur de L’éveil des modernités : une histoire culturelle de la danse (1870-1945) (éditions du Centre national de la danse, 2012) ; Le
corps dansant : un laboratoire de la perception, in Histoire du corps, tome III (éditions du Seuil, 2006) et Merce Cunningham, chorégraphier pour la caméra. Conversation avec Annie Suquet et Jean Pomarès (éditions de l’Oeil d’or, 2013).
« Subvertir l’exposition »
Mathieu Copeland (né en 1977, vit à Londres) cultive une pratique curatoriale cherchant à subvertir le rôle traditionnel des expositions et à en renouveler nos perceptions. Il a notamment été co-commissaire de l’exposition «Vides, une rétrospective » au Centre Pompidou à Paris en 2009 et à la Kunsthalle de Berne et a récemment édité « The Anti Museum », co-publié par Koenig Books en 2017.
Il a été commissaire invité du Musée du Jeu de Paume, Paris (2013-2014) et, avec Philippe Decrauzat, commissaire invité du Plateau – FRAC Ile-de-France Paris (2014-2015).
Il exposera ses méthodes de travail au travers de ses expositions.
Dans le cadre du cycle de conférences Danse contemporaine / Panorama en six vues
Didier Champion et Eric Champion sont danseurs, musiciens, collecteurs, et pédagogues. Ils sont créateurs du Gamounet -les maisons des cultures de pays- à Saint-Bonnet près Riom, et de la dynamique actuelle de ce lieu de danses et musiques traditionnelles, aujourd’hui devenu le Centre Départemental des Musiques et Danses Traditionnelles Puy de Dôme (CDMDT63). Les frères Champion transmettent la bourrée, l’ont collectée et ont participé aux réflexions menées dans le milieu des danses traditionnelles en France depuis longtemps.
Joëlle Vellet est danseuse, chercheure, pédagogue. Elle est Maître de conférences en danse à l’Université Côte d’Azur, au département des Arts/section Danse, à Nice. Ses recherches sur les processus de transmission du geste en danse contemporaine, l’ont toutefois amenée à s’intéresser à la transmission actuelle de gestes de la tradition et tout particulièrement de la bourrée d’Auvergne : ce que le temps fait à la danse, ce que l’artiste fait à cette danse dite traditionnelle.
Leur rencontre à tous les trois et les différentes étapes d’observation, d’analyse, de partage et de collaboration, menées depuis plus de dix ans, leur permettent à présent de proposer d’aborder ensemble «la bourrée comme une histoire de passages, entre permanence et variation, entre altération et invention». Ils se proposent dans cette conférence de vous faire découvrir la bourrée et ses danseurs, et d’éclairer singulièrement les pratiques de cette danse d’aujourd’hui, inscrite dans le temps.