Gérald Kurdian

Je m’appelle gæ(rald Kurdian), je suis musicienne, performeureuse, DJ et mother of ceremony de la maison Hot Bodies of the Future !.
Dans ce projet transdisciplinaire initié en 2018, je propose des espaces collectifs pop et expérimentaux (concerts, performances, soirées, etc) pour comprendre les rôles et fonctions de la musique et des contextes musicaux (clubs, salle de concert, fanzines, disques, réseaux sociaux, etc) dans les luttes militantes.
Parmi les projets de cette plateforme d’amour, on trouve par exemple les chorales Hot Bodies – qui réunissent des personnes issues ou curieuses des militantismes féministes, LGBTQ+ et décoloniaux autour d’une pratique de lecture, d’écriture et de chant choral – ou les soirées inclusives Hot Bodies Club.
Par ailleurs, je développe depuis plusieurs années une pratique de performances documentaires solo où je mets en scène, en auto-fiction et en musique, le journal photographique de mon parcours intime dans les scènes subculturelles pro-sexe.  

J’ai présenté par exemple Hot Bodies_Stand Up autour de l’éco-sexualité en 2018, The Many Lives of Tarek X en 2020 où j’abordais mes expériences avec le travail du sexe et X ! (Un opéra fantastique) en 2022 sur la mémoire traumatique.
Je sors aussi régulièrement des disques, fais des concerts et des DJ sets. Ces différentes formes sont amenées à tourner en France et à l’international sur les scènes de spectacle vivant, de l’art contemporain, des clubs ou des musiques actuelles.
J’ai intégré la Coopérative de Recherche en 2020 avec un projet d’opéra documentaire à la croisée des musiques électroniques et du gonzo journalisme. Par les rencontres et les échanges, ce projet s’est déployé en des formes mutliples offrant autant de lieux de conversations avec mes camarades chercheureuses.
Je me suis associée à Sarah Netter pour la co-programmation d’un festival Hot Bodies à La Tôlerie / Clermont-Ferrand (Fr), à Stéphanie Lagarde pour une partie de la composition sonore de sa performance de DSRA présentée en Novembre 2023 à Boum’ Structur / Clermont-Ferrand (Fr), à Carin Clonowski pour la composition musicale de sa pièce nthgbsd présentée lors de sa résidence à Glassbox / Paris (Fr), à Melis Tezkan avec qui nous avons facilité un workshop à l’ÉSACM. 

En 2023-24, je me concentrerai sur mon DSRA. Ce moment singulier est une occasion double : 

_Faire le bilan de ces 7 dernières années en remixant les archives de Hot Bodies of the Future (photos, videos, sons, textes) sous la forme d’une publication (en collaboration avec la collective Bye Bye Binary) et d’un concert live.
_Entamer des recherches de songwriting autour de la protest song comme lieu d’affirmation et des notions d’abstraction queer et de droit à l’émotion en tant que corps marginalisé.
Dans ces deux cadres là, je souhaiterai créer deux labos collectifs à l’ÉSACM, un premier autour de la voix, de composition et d’improvisation collective et un second comme une plongée collaborative dans le processus de remix des archives Hot Bodies. 

 

 

 

Crystal Aslanian

Elle / Ælle

Vit et travail entre Paris et Clermont-Ferrand.

Je suis plasticienne sonore et artiste-doctorante spécialisée dans la création radiophonique en direct. Avec Aurélia Nardini, j’ai co-fondé en 2017 rΔΔdio cΔΔrgo, ensemble nous avons porté des projets comme l’Eau Argenté (Longueurs d’Ondes 2020) ou Chanson de Toile avec La Pulpe (Biennale Chroniques en 2022). Avec la Coopérative de Recherche, j’ai travaillé en 2021 avec Carin Klonovski, Léticia Chanlieau et Marion Balac pour accompagner le projet de création Rôle-Vampire de l’artiste Arnaud Dezoteux. Porté par la professeur d’enseignement artistique Clémence Angez, Rôle-Vampire s’intéressait à la porosité entre jeu de rôle grandeur nature et réalisation de film, entre jouer à un jeu et jouer la comédie.

I – CΔRE OBSCUR

Mon axe principal de recherche est une série de gestes regroupés sous le titre de Care Obscur. Dans la continuité de mon travail de thèse, Care Obscur, s’intéresse à la réappropriation et à la profanation de processus de création dans le but de manifester et surtout de rendre “jouables” des zones sensibles et parfois douloureuses que l’on trouvent en chacun·e de nous, mais aussi entre chacun·e de nous: la vulnérabilité, l’incertitude, l’impuissance. Care Obscur est une recherche qui prend à coeur l’idée que lorsque l’on ne parvient pas à renverser les pouvoirs qui nous oppressent, nous pouvons toujours en renverser les effets que ces pouvoirs ont sur nous-même. Loin de s’imaginer comme une série de pratiques thérapeutiques, cette recherche est avant tout une recherche autour de la joie qui cherche aussi où se trouve le libidinal et le ludique derrière chaque intention créative. Care Obscur place ainsi la notion de production et de réalisation au second plan, c’est-à-dire que ce qui est produit n’a souvent pas d’autre adresse que le collectif ou la personne elle-même au moment où elle est en train de le produire. Le résultat opère ainsi plus comme un produit dérivé d’un processus que comme une oeuvre à part entière.

Comment les processus créatifs permettent d’augmenter la communication que nous créons en nous-même mais aussi celle qui procède à l’intérieur d’un collectif?

Par quel processus parvenons-nous à nommer, c’est-à-dire à faire-prise avec ce qui entrave nos émancipations collectives et/ou individuelles ?

Quelles esthétiques résultent de ces processus? Comment analyser et théoriser à la suite de ces expériences ?

Entre les pratiques rituelles des sorcières éco-féministes comme Starhawk, les approches de recherches situées et collectives théorisées par Donna Haraway, ou les modes de composition de Pauline Oliveros, Care Obscur explore la création radiophonique, les ateliers d’écriture, la performance poétique, les jeux de rôle mais aussi des approches liées au textiles et aux danses érotiques.

Je souhaite pour cette année prendre le temps de finaliser, remixer et archiver ses différents travaux et expérimentation qui ont pris place entre 2021 et 2023 en direction d’une conférence.

 

1) (( ))

Je participe au groupe de recherche (( )) avec Enrico Floriddia et Sarah Netter où nous formulons des invitations à des pratiques collectives. Dans ce cadre, ma recherche se focalise sur la capacité d’un collectif à “tracer le cercle”, dans le sens que lui donne Isabelle Stengers, c’est-à-dire de créer un espace temporairement clos afin d’y récupérer du pouvoir sur lui-même et sur celleux qui y participe à travers une série de workshop:

(( )) #1 : Les Mots, l’Amour, les Sorts, le plateau-radio comme pratique de faire-monde avec la professeur d’enseignement artistique Nelly Arnaud

(( )) #2 : Faire Collectif – Récits et Pratiques, c’est une fois qu’on s’est débarrassées du chef que les choses sérieuses commencent, avec l’autrice de jeu de rôle Melville Tilh-Pluñvenn et Anna-Célestine Barthelemy du collectif Chez Mamie

(( )) #3 : Écriture Collective et Style Personnel selon Ursula LeGuin, avec la poétesse-chercheuse Héloïse Brezillon A.K.A. Gingko sur une invitation d’Anthony Poiraudeau

(( )) #4 : Broken Vixen Club, Danse exotique, textile et JDR avec les artistes-plasticiennes Sabrina Calvo et Diane Réa en partenariat avec le Lieux-Dits.

 

2) Les playlist dont vous êtes læ protagonistes.

Les playlists dont vous êtes læ protagonistes, est un projet de recherche menée à l’ESACM, qui interroge les possibilités de narration partagée et d’immersion à l’écoute radiophonique. Les playslists dont vous êtes læ protagoniste sont des narrations guidées par la voix d’une narratrice qui raconte une histoire à travers une série de morceaux de musique. Entre MJ de jeu de rôle et DJ de radio, le creux de sa voix et ses interventions régulières servent de boussole comme de carte dans ces histoires à co-créer par l’écoute. Les playlists invitent les auditeur·ices à vivre l’histoire à la première personne ainsi qu’à imaginer activement une partie de l’aventure et du monde dans lequel elle se produit. Ce projet est réalisé en partenariat avec Radio Tikka et sous le tutorat de l’autrice de SFFF luvan.

SnakeDance & CatWalk, playlist d’un cabaret dont vous êtes læ protagoniste

Engine Rédemption, playlist d’une amnésie dont vous êtes læ protagoniste

– Love is to die, playlist d’un clair-obscur dont vous êtes læ protagoniste (en cours d’écriture)

 

3) Trans~Pirations

Les Trans~Pirations sont une série de poèmes en cours d’écriture, réalisé dans le cadre du cabaret littéraire Mange Tes Mots. Les Trans~Pirations parlent de transidentité, de traumas d’enfance, de vie d’adultes et d’euphorie de genre.
Comment les traumas et les euphories affectent nos constructions?
Comment par le geste scénique et par la tendresse de l’écoute, la scène devient-elle n’ont plus un espace de catharcis mais un espace d’attachement dans lequel la poétesse émet autant qu’elle inclut, faisant du public un complice qu’il est autant nécessaire d’exciter que de laisser résonner émotionnellement à travers elle:

– Souviens-Moi l’Été Dernier, ou comment les Princes deviennent Maléfique à l’Aurore

– Blair Bitch Project, vie et mort d’une masculinité sur l’air d’Everytime de Britney Spears

– DΣ$ΔRM, romance Twilight-Transbienne OKLM

– Boulgour~Alligator~Appendicite~Porte d’Or, stand up trauma-poétique sur les violences médicales faites aux enfants

– As Icepeak, knife play et transplaning pour lame-monarque

– BitchCraft, déclaration d’amour et d’humus

 

II – MIX

Depuis 2021, je collabore régulièrement avec la poétesse-doctorante en création littéraire Héloïse Brezillon sous différentes formes d’ateliers d’écriture, performances sonores ou création radiophonique.

Pour ma sortie de la Coopérative de Recherche, nous souhaitons travailler ensemble sur le projet MIX, qui est une performance tech-poétique dans la continuité de nos expérimentations radiophoniques. L’histoire de MIX suit un personnage retraversant chaque époque de sa vie sous substance à l’aide d’une machine à remonter le temps absurde, inspirée du pianocktail de Boris Vian à la sauce techno-queer. Chaque souvenir a une texture, un goût, une essence, un degré : la machine distille un alcool à partir des souvenirs. En buvant une gorgée du liquide distillé par la machine, le personnage se transporte dans ses fièvres nocturnes passées, à la recherche d’une réponse pour se réparer.

Le texte s’articule autour du motif esthétique du temps et conçoit la nuit comme un espace de survie atemporel dans lequel se joue toute une société de la violence, un lieu immortel pour ne pas mourir. Lorsqu’une personne subit un traumatisme très violent, l’amygdale, la partie du cerveau responsable de la gestion de la peur, sécrète une dose si forte d’adrénaline qu’elle en devient toxique, risquant de provoquer crise d’épilepsie, infarctus ou arrêt cérébral. Pour prévenir cette possible mort, le cerveau envoie un cocktail d’endorphine très puissant qui déconnecte l’amygdale du circuit limbique, le circuit responsable d’intégrer les événements vécus à la mémoire. Une mémoire de « secours » se met en place, une mémoire sensorielle et anhistorique. Il est ensuite fréquent que les personnes atteintes de PTSD (syndrome de stress post-traumatique) se tournent vers les substances addictives et la fête comme moyen de revivre encore et encore le shot d’endorphine qui les a empêchées de mourir. Ce sont ces mécanismes qu’exploreront le livre, sans tomber dans une diabolisation du milieu de la nuit puisque la fête est aussi un lieu de prendre soin de nos vécus traumatiques.

– MIX est un dispositif science-fictionnel à la croisée entre récit imaginaire, recueil de poésie et performance.

– MIX explore la fête, les substances et l’addiction comme stratégies d’adaptation au vécu traumatique.

– MIX est une machine à remonter le fil de ses nuits pour, peut-être, y trouver des réponses à la violence.

– MIX est de l’auto-science-fiction.

Melis Tezkan

Melis Tezkan est née à Istanbul en 1982 ; elle vit et travaille à Paris.

Sous le nom de biriken et en duo avec Okan Urun, elle met en scène des spectacles dont elle fait la scénographie, crée des performances, installations, vidéos et fêtes. La posture du corps qui va et vient entre personnage et performeur.euse, la discordance et la nostalgie du low-tech sont quelques-unes des couches que biriken utilise pour mettre en évidence la constitution ambiguë du présent. Parmi les lieux où biriken a présenté son travail : Wiener Festwochen, Festival Under The Radar au Théâtre La MAMA à New York, Festival De Keuze International, Biennale de Sharjah hors les mûrs, Festival iDANS, Festival International de Théâtre d’Istanbul, Festival Jerk-Off, Festival International de Cinéma d’Ankara, Stückemarket’11, Zorlu Performing Arts Center, Musée Pera, Théâtre Ouvert, …

Melis Tezkan a également collaboré avec la plasticienne Nil Yalter pour produire des performances, textes et vidéos. Parmi les lieux où leur travail a été montré : Festival Temps d’Images à garajistanbul, l’exposition Unspeakable Home, Enchanting Companions à Badischer Kunstverein (sous le commissariat de Derya Bayraktaroglu).

Melis Tezkan est docteure en arts (Paris 3, 2012). Elle a également collaboré avec Le Laboratoire d’études de genre et de sexualité (Paris 8). Par ailleurs, elle travaille comme vidéaste, et met en espace des textes ou expositions. Elle est artiste-chercheuse à la Coopérative de l’ESACM où elle prépare actuellement son DSRA (2022). Melis Tezkan a participé à différents collectifs de recherche au sein de la Coopérative, dont des Exils ; l’Etna ; le Laboratoire de musique et performance. Pour sa recherche à l’ÉSACM, elle se penche sur des constructions narratives autour de la musique. En s’appuyant sur des playlists et listes qu’elle fabrique, elle travaille sur une forme dans laquelle des enregistrements sonores, musiques, titres ou paroles de chansons, leurs traductions ou omissions dialoguent avec des aspirations personnelles et collectives.

 Marion Balac

Marion Balac (née en 1984) est diplômée de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et de l’ENSBA Lyon. Son travail a notamment été présenté au Confort Moderne (Poitiers), à Enclave Projects (Londres), à la galerie Thaddaeus Ropac (Pantin) pour Jeune Création, au centre d’art contemporain Fabra i Coats (Barcelone), à la galerie Annka Kultys (Londres), Paradise Works (Manchester), l’Abbaye (Annecy-le-Vieux), Espace des Blancs-Manteaux (Paris), Galerie Manqué (New York), Galerie Neuf (Nancy), LOOP (Barcelone), Hectoliter (Bruxelles), Musée Saint-Raymond (Toulouse)… et dans des résidences de production telles que Espositivo et la Casa de Velázquez à Madrid, Salón Bellefour à Buenos Aires ou Hangar à Barcelone. « Marion Balac transforme des étonnements provoqués par des données, des situations ou des objets en dispositifs fictionnels qui révèlent les paysages et horizons d’un monde globalisé. Ses pièces, à la fois tendres et grinçantes, montrent comment des récits issus de la culture ultra-contemporaine et connectée s’inscrivent dans des lieux physiques ou en ligne. » (Caroline Delieutraz et Stéphanie Vidal pour l’exposition « Making Contact »).

Ses récents travaux explorent les liens et tensions opérant entre territoires, sentiments, transmission et technologie. Observant et usant des ressources offertes par l’Internet, elle s’attarde sur ses aires de jeu dynamiques pour en faire ressortir les incongruités, détourner leurs usages vers des fins poétiques ou des expériences sociales et élaborer de nouvelles fictions, dans ou hors de l’écran. Marion Balac est actuellement chercheure à la Coopérative de recherche de l’ÉSACM et invitée au sein du Laboratoire Modulaire de l’ésam Caen-Cherbourg. Ses recherches portent actuellement sur la délégation, la transmission de savoirs et la création de nouveaux espaces sociaux en ligne. Elle est également professeure de vidéo à l’École supérieure d’art et de design de MarseilleMéditerranée.

http://www.marionbalac.com

Léticia Chanliau

« Léticia Chanliau vit et travaille à Montreuil. Elle est co-fondatrice de l’atelier Flamme, la maison d’édition Repro et de l’association Woman Cave Collective. Bien que pluridisciplinaire, son travail s’articule autour de trois pôles majeurs : l’écriture, l’installation et la vidéo. Elle envisage ces médiums comme des vecteurs de narrations, des dispositifs qui permettent d’engager des réflexions sociales et politiques avec le regardeur autour de thématiques telles que le travail, les relations de pouvoir entre individus, les féminismes ou encore la notion d’auteur. Ses objets empruntent à l’iconographie des milieux associatifs, de la contreculture, des syndicats, en bref, à la lutte politique. Ils oscillent entre un désir de propagande et une volonté de réflexion sur notre relation au savoir, à la transmission et à l’apprentissage. Léticia Chanliau aime raconter des histoires ouvertes, se jouant des codes de l’information, comme des invitations à se forger un avis. Ses pièces sont ancrées dans le réel. Elles surviennent plus qu’elles ne sont provoquées, elles se construisent par l’expérience et la rencontre. Ce rapport aux autres fait partie intégrante de son travail puisque Léticia Chanliau aime collaborer avec ses proches. L’artiste défend une vision très horizontale et joyeuse de ce travail de groupe où elle prend un sincère plaisir à inviter ses amis et enrichit ainsi sa pratique de leurs savoir-faire divers. » (Mathilda Portoghese).

Charlie Hamish Jeffery

Charlie Hamish Jeffery, né en 1975 à Oxford, vit et travaille à Paris. Son œuvre, animée par des forces et des humeurs contraires, entre croissance et destruction, puissance créatrice et laisser faire, prend des formes multiples, où la sculpture, la poésie et la performance occupent une large place. 

Il est diplômé de l’école des beaux-arts de l’Université de Reading (Royaume-Uni). Depuis le début des années 2000, il a participé à de nombreux programmes de performances et expositions collectives en France et dans le monde, dont, récemment, au FRAC Nord-Pas de Calais (2017), ou au Centre d’art Les Capucins à Embruns (2016). Plusieurs expositions personnelles lui ont été consacrées, au Quartier, Centre d’Art Contemporain à Quimper (2011), à la galerie Florence Loewy qui le représente à Paris (2017, 2018), ou à la Kunsthalle Lingen en Allemagne (2017) et La Salle de Bains, Lyon, (2018). 

Enrico Floriddia

Né en Sicile en 1984.
Mon travail se situe dans un déplacement ; penche vers des pratiques relationnelles ; offre des situations de construction commune de savoirs ; invite à des contextes d’oisiveté ; encourage les proximités. Réciprocité, équité et agentivité sont mes préoccupations constantes.
Ma recherche a voyagé avec la bibliothèque nomade Zines of the zone en 2014. Par la suite, a pris part aux programmes Trauma&Revival (Bozar, ZKM, Citta dellarte, Pushkin Museum, kim?) et ENGAGE (Viafarini) en 2017. En 2018, s’est rapprochée de Decolonizing Architecture (Kungl.Konstho gskolan) et depuis 2019 réside à la Coopérative de recherche (ÉSACM) et chez Fully Funded Residencies, un collectif agissant pour le partage des connaissances et réseaux des travailleureuses dans le champ de l’art.
Avec Jérôme de Vienne, Angeliki Tzortzakaki, et Ewa Sadowska j’organise bi-, des tentatives de résidences qui favorisent le soin et la lenteur.
Je rêve d’une bibliothèque pirate constituée par des lectures collectives.

Intentions 2022-2023
Les tentatives de partage et construction collective de connaissances se poursuivent. Toujours avec une attitude critique envers les principes d’autorités et en même temps respectueuse et reconnaissante envers le travail des autres.
La bibliothèque pirate poursuit ses lectures arpentées en lien avec des institutions mineures en auto-organisation : somme toute à Clermont-Ferrand et Trame di quartiere à Catane, avec une ouverture vers les réseaux constitués sur les territoires ou je me situe.
Le travail de traduction va se poursuivre de façon collégiale et collaborative, avec des traductions simultanées ou bien un travail plus concentré sur un texte choisi : encore une fois une envie de partager, de chercher ensemble. Surtout prêter nos voix à des personnes dont nous voulons relayer la parole.
Le choix des textes et sources se fait toujours en voulant porter une attention particulière à des voix et personnalités qui malgré un travail de longue date sont encore marginalisées ou moins reconnues ou parfois ont décidé d’agir dans les marges.

« Prêter nos voix », traduction simultanée avec Sarah Netter, Carin Klonowski, Gærald Kurdian, Crys Aslanian, Melis Tezkan, ÉSACM, avril 2021.

slanted.cc / bi-residenci.es 

Constantin Jopeck

Constantin Jopeck est chercheur à la coopérative de recherche de l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole depuis septembre 2018. Son travail se cristallise autour d’un enjeu disciplinaire spécifique : les actes performatifs de l’image en mouvement; un travail sur sa « présence » et sa visibilité : ses glissements à travers des espaces de parole, de circulation, naturels, en actes. Ses travaux actuels, qui prennent la forme d’installations vidéos, de performances, s’intéressent à des trajectoires intimes, en perdition, saisies dans l’instantané de paysages. Évocations épidermiques, images évanescentes, paysages en mutation, états « déterritorialisés », perspectives en révolution, variations de l’horizon, les formes qu’il propose se concentrent sur une zone géographique spécifique, le sud de l’Italie, et ses paysages à la périphérie de l’Europe.

www.constantinjopeck.net

Carine Klonowski

Née à Nice en 1989 et diplômée de l’École Européenne Supérieure de l’Image en 2012, Carin Klonowski vit et travaille à Chelles (77). Son travail est essentiellement axé sur l’image, de sa composition et ses conditions d’apparition, à sa diffusion, reproduction et circulation. Elle se concentre plus précisément sur les dispositifs qui affichent et produisent de l’image, et les appréhendent matériellement et plastiquement. Elle observe la « vie » de ces objets, de leur production à leur obsolescence, en cherche les limites pour toujours produire de l’information visuelle. Prêtant attention à ce qui est obsolète, ce qui n’est plus, et questionnant des affects tels que la nostalgie et la mélancolie à l’ère numérique, elle vise une exploration sensible autant que critique d’un monde où médias et interfaces ne se pensent plus dissociés de leur environnement, du vivant comme du non-vivant.

Son travail de chercheuse à la Coopérative trouve ses objets d’étude dans l’archéologie des médias, les cultural studies et l’écologie, mais aussi la littérature et le jeu vidéo. Elle observe les objets, formes et contenus numériques par le prisme de notions telles que l’hantologie et la solastalgie. Ces problématiques trouvent leur forme dans une pratique multimédia de la performance et de l’installation, où Carin Klonowski sollicite écriture, image imprimée, vidéo, pratiques du web… Ses installations proposent souvent une immersion dans des vides, suspens, des mises en scènes de néants en attente d’activation, dans lesquelles elle considère et manipule la corporéité des interfaces numériques, en cherche les fantômes et tente d’habiter des restes par le récit.

Son travail a été présenté dans des lieux institutionnels et des galeries d’art, des espaces indépendants et run-spaces en France et à l’étranger. Elle a également effectué des résidences de recherche et de création en France. Récemment, elle a conclu un an de recherches avec l’exposition Blackscreen_Issues_Sleeping_Displays à Glassbox et la présentation d’une œuvre au FRAC Île-de-France, et a participé à l’exposition Sans Objet sur l’espace en ligne du Centre Pompidou.

Carin Klonowski est par ailleurs engagée dans des collaborations avec des artistes, chercheur·es et musicien·nes, ainsi que dans divers collectifs, tels que le collectif curatorial Le Syndicat Magnifique, le collectif éditorial sun7 et les collectifs de recherche Constallationss et WMAN.

Au sein de la Coopérative, elle fait partie du groupe S-KIN avec les chercheureuses Léticia Chanliau, Gérald Kurdian et Sarah Netter. Avec Léticia Chanliau, elle a également initié depuis le groupe de travail en micro-édition Éditionpassion, actif depuis deux ans et qui se construit en concertation et collaboration avec les étudiant·es de l’ÉSACM afin de proposer des temps d’échanges, de rencontre, d’entraide et d’expérimentation autour des formes multiples autoproduites et de leur diffusion.

www.carineklonowski.net  

https://constallationss.hotglue.me/  

https://www.facebook.com/WMANguild/  

www.syndicatmagnifique.xyz  

www.sun7.top 

 

Stéphanie Lagarde

Le travail de Stéphanie Lagarde se penche sur l’occupation du territoire et de la mémoire. Il porte sur les stratégies pratiquées pour maintenir ou contester le contrôle d’espaces réels ou virtuels. Se référant aux techniques de mémorisation antiques, elle créé des scénarios conflictuels à partir d’assemblages de sons, d’images et de textes provenant de sources historiques et fictives, réelles et virtuelles, anciennes et récentes. Son travail est montré en France et à l’international, notamment à Plato Ostrava, République Tchèque ; Kunstmuseum Bonn, Allemagne ; Frei_ raum Q21 MuseumsQuartier Vienna, Autriche; Tallinn Art Hall, Estonie ; Ludwig Forum für Internationale Kunst, Aachen, Allemagne ; Centre for Contemporary Photography, Melbourne, Australie ; Palais de Tokyo, Paris, France.

Ses films ont été sélectionnés dans des festivals tels que IFFR (Rotterdam), BISFF (Beijing), KFFK (Cologne), Berlin Atonal, Videonale (Bonn), Transmediale (Berlin), EMAF (Osnabrück), DOKLeipzig, Kasseler Dokfest, IFFF (Dortmund), November Festival (London). En 2019, elle remporte le Premier Prix de la sélection internationale au Festival Short Waves (Poznan, Pologne) et le Grand Prix du Jury du BIEFF (Bucarest, Roumanie).

www.lagardestephanie.com