Conférence de l’écrivaine Zoé Cosson

Depuis 2011, l’ÉSACM accueille avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes, un·e écrivain·e en résidence afin de soutenir la place importante que l’école souhaite donner à l’écriture et à la littérature dans son projet. Il s’agit d’une résidence de création au cours de laquelle, l’écrivain·e intervient ponctuellement auprès des étudiant·es. En 2024, l’ÉSACM accueille Zoé Cosson. 

Née en 1995, Zoé Cosson est autrice et vidéaste. Après l’obtention d’un DNSEP à l’ESAD de Reims, elle intègre le Master de Création Littéraire du Havre où son goût pour l’investigation sensible, le montage cinématographique et la marche en montagne nourrissent l’écriture d’un manuscrit ancré dans les Pyrénées ariégeoises. Aulus, son premier roman est publié dans la collection l’Arbalète aux Editions Gallimard en 2021.

Elle a contribué à la plateforme éditoriale Switch (on Paper), à la revue Artichaut, a travaillé en collaboration avec des artistes plasticiens mais aussi avec la société de production Capricci. Son travail, intimement lié à des terrains de recherche circonscrits, se déploie dans le cadre de résidences immersives : au Centre de Cosmologie de Paris, à Providenza en Corse ou encore à Ota pour Création en cours avec les Ateliers Médicis. En 2023, elle intègre le parcours d’incubation PAGE lancé par l’agence Normandie livre et lecture. Elle est lauréate du Prix de soutien à la Création Littéraire de la fondation Simone del Duca et de l’appel à projets pour une résidence de création à destination des auteur·rices émergent·es proposée par la Collectivité de Corse et La Marelle. Actuellement, elle travaille sur l’écriture de La Vitesse de fuite (titre provisoire), son deuxième roman.

« En chinois, il n’existe pas de mot pour dire « paysage ». On dit : « vent-lumière », impliquant de cette façon les éléments, leurs mouvements et leurs inconstances. En tant qu’autrice je m’intéresse à cette manière d’appréhender un territoire avec les forces motrices qui l’habitent : le vent, l’eau, les corps debout ou « êtres-paysages », la flore, la langue. Je ne crois pas à la définition du paysage, mutilante, qui renvoie à une perception sans oreille, sans peau et sans histoire d’une « nature » qui serait extérieure à l’homme. Je crois plutôt que le paysage est une construction intime, un ensemble d’images et de sensations recomposées après-coup à partir de notre expérience. Je crois, comme l’écrit le jardinier Gilles Clément que : « Le paysage est ce que l’on voit après avoir cessé de l’observer. »

Mon travail part de ce postulat et d’une topophilie toute personnelle. L’écriture creuse ce qui me reste d’un lieu une fois que j’en suis arrachée, avec ses spécificités qui en font un sujet contemporain. Je ne choisis pas ces lieux, d’une certaine manière ils s’imposent à moi. Ce sont des lieux polymorphes et montagneux, composés d’une histoire passée et présente complexe, de géographie, de botanique, de relations humaines et d’archives, de souvenirs, d’anecdotes, d’affaires politiques et intimes, écologiques, de récits captés in situ, de toute une matière hybride et de ce que ma mémoire en garde. »

 

Conférence de l’écrivaine Emmanuelle PIREYRE

Journée d’étude « Recherche et création » avec l’UCA

Le lundi 12 février, l’Université Clermont Auvergne et l’ÉSACM s’associent pour la journée d’étude « Recherche et création ». À cette occasion, l’ÉSACM accueillera l’écrivaine Emmanuelle PIREYRE pour une conférence ouverte à tou·tes, dans l’amphithéâtre, à partir de 16h.

Conférence de David Hartt

Dans le cadre d’un partenariat avec la Villa Albertine, 6 écoles supérieures d’art et de design accueilleront David Hartt en résidence pédagogique et de création. L’artiste canadien proposera un workshop à l’ÉSACM du 20 au 24 novembre 2023, et donnera une conférence publique le 20 novembre 2023 à 17h30.

David Hartt propose aux écoles d’art et design françaises de travailler à partir du concept qu’il nomme Terraforming, une analyse de la façon dont le paysage est constamment façonné pour refléter des valeurs culturelles différentes et concurrentes.

→ + d’infos ici

Image : Installation view of The Histories (Crépuscule) in New Grit: Art & Philly Now, The Philadelphia Museum of Art, Philadelphia, PA, 2021

Table ronde « Faire écosystème : les acteurs culturels, accélérateurs des dynamiques de transitions territoriales »

Un évènement proposé en partenariat avec l’Agence d’Urbanisme Clermont Massif Central, dans le cadre de la 44e journée nationale des agences d’urbanisme intitulée « No cultures no futures » qui se tiendra du 15 au 17 novembre 2023. 

Cette table ronde proposée le jeudi 16 novembre à 14h45 permettra les échanges entre Amélie Sounalet, coordinatrice du Pôle éducation artistique et culturelle de l’ÉSACM et Nathalie Miel, directrice du DAMIER.

Le programme complet de ces journées ici.

Évènement sur inscription : https://aucm.fr/inscription-fnau44/ 

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Au déni succède le vertige. Au refus de voir le monde s’effondrer – avec un climat qui s’emballe, le vivant qui s’étiole, des ressources qui s’épuisent et des inégalités qui se creusent – s’ensuit la désorientation. Redevenue vulnérable et privée  des repères forgés par la modernité, l’humanité va devoir réinventer ses manières de vivre sur terre.

Le changement global n’est pas une crise passagère. Des ajustements techniques, économiques ou sociaux isolés ne suffiront pas à retrouver « les équilibres d’antan » comme les discours sur les transitions et la résilience le laissent parfois supposer. La situation est vertigineuse parce que la réorientation écologique indispensable pour sauver l’habitation humaine de la planète promet d’être un moment historique de reconception des mondes et de réinvention de nos territoires.

C’est une profonde recomposition culturelle qu’il faut engager, si l’on entend par culture, l’ensemble des représentations et des récits, des codes et des pratiques, des valeurs et des attachements qui lient les collectifs humains à leurs milieux de vie. Cette recomposition culturelle est heureusement déjà perceptible si l’on prête attention à ses signaux faibles en matière d’agriculture, d’alimentation, de production, d’énergie, d’habitat, de mobilité, d’aménagement et d’urbanisme, de démocratie, de relations au vivant, etc. 

Du côté des sciences et de l’art, ce sont de nouvelles pensées, de nouveaux savoirs, de nouveaux récits, de nouveaux imaginaires, de nouvelles sensibilités, de nouvelles émotions, de nouvelles relations entre humains, mais aussi non humains, de nouvelles expériences de vie et de cohabitation qui sont mises en scène. D’aucuns n’hésitent pas à parler de véritable Renaissance.

L’objet de cette 44e Rencontre des agences d’urbanisme est d’aborder la réorientation écologique des territoires au travers de cette recomposition culturelle. Pendant trois jours, du mercredi 15 au vendredi 17 novembre 2023, la Comédie de Clermont-Ferrand scène nationale  sera notre refuge pour écouter, apprendre et discuter, pour enquêter, expérimenter et atterrir, pour partager et nous émouvoir, littéralement  « nous mettre en mouvement ». Conférences, débats, performances, expositions, explorations, dégustations, danse : c’est à une joyeuse expérience d’émulation « punk » et de co-habitation anthropocène au cœur du Massif central que nous vous convions.

Conférence Rosanna Puyol

Rosanna Puyol est poétesse, éditrice et collabore avec des artistes pour des expositions, programmes de vidéo ou performance. Co-fondatrice des éditions Brook, elle publie des traductions de livres engagés dans des luttes féministes et antiracistes, une littérature tant poétique que chercheuse sous la forme d’essais, de manifestes, de poèmes et critiques d’art. Rosanna organise aussi, souvent avec des amixes, des groupes de lecture et de traduction.

Avec Brook, elle a publié par exemple des textes de José Esteban Muñoz, Laura Mulvey, Shulamith Firestone. Elle a coordonné, aux côtés de Léna Monnier et Sandar Tun Tun, les ateliers de traduction du livre de Fred Moten et Stefano Harney The Undercommons, et collabore aujourd’hui avec Pauline L. Boulba, Aminata Labor et Nina Kennel pour la réalisation d’un livre autour de la critique de danse et militante lesbienne Jill Johnston.
Son premier recueil, D’l’or, est à paraître chez After 8 books. A thing conducting a été publié par Publication Studio et on peut lire d’autres poèmes dans les revues Mouvement, Dispersantxes et C’est les vacances (à paraître).

Cette conférence sera l’occasion d’aborder différents travaux de traduction collective, dont Les sous-communs, planification fugitive et étude noire de Fred Moten & Stefano Harney ; le lien entre traduction, collaboration et écriture poétique ; le travail dans l’amitié ou l’amitié dans le travail ; la création d’une maison d’édition comme lieu de travail et cadre économique. Aussi de lire des poèmes.

Gratuit et ouvert à tou·tes

Conférence débat « Quelle retraite pour les artistes ? »

Une proposition dans le cadre du cycle « Travailler dans le champ de la création » mis en place par l’ÉSACM, Culture en Danger 63, et le Conseil Départemental du Puy de Dôme.

Si la question des retraites renvoie à des enjeux essentiels à l’échelle individuelle, elle est aussi révélatrice d’un certain modèle de société et de la place qui est donnée à la solidarité. Malgré l’importance de ces enjeux, la question des retraites reste pour beaucoup aujourd’hui insaisissable. La force des mobilisations collectives et les antagonismes politiques provoqués par les projets de réforme successifs mettent périodiquement en lumière certains aspects de cette question complexe. La retraite c’est un temps social – la fin de la vie active – mais c’est aussi une somme monétaire – la pension – dont le versement, au moment de la fin de vie active, est servie par au moins deux régimes : l’un de base et l’autre complémentaire. Voilà une première définition sur le papier, dans les faits c’est plus complexe car les concepts manquent pour accéder à une compréhension systémique du rôle de ce dispositif dans la régulation des vies individuelles dans les sociétés occidentales. Aussi l’ÉSACM et l’association Culture en danger 63 invitent la sociologue Marion Arnaud à faire le point sur la retraite des artistes-auteur·rices. À quoi ressemble le système de retraite des artistes-auteur·rices en 2023 ? D’où vient-il, comment fonctionne-t-il ? À quels dysfonctionnements est-il actuellement confronté ? Quels sont les impacts du projet de réforme ? À quelles difficultés font face les artistes-auteur·rices quand il s’agit de prendre connaissance de leurs droits à la retraite ? Les réponses apportées à ces questions permettront d’accéder à une représentation plus claire de ce système dans le contexte social actuel. Cette intervention permettra également d’apporter des ressources aux artistes-auteur·rices en prise avec des difficultés, souvent angoissantes, dans la préparation de leur retraite et dans leurs démarches auprès des organismes collecteurs.

Intervenant·es : Marion Arnaud est sociologue (EHESS/CMH-INèS), spécialiste des retraites. Elle est l’autrice de La Préfon, une sociohistoire de la capitalisation dans le système français de retraite et elle termine une thèse proposant une analyse compréhensive des inégalités de pensions en France. Pour Culture en danger 63 et pour l’ÉSCAM, elle propose de livrer une analyse à la fois sociologique et politique de la retraite des artistes-auteur·rices.

→ Lundi 24 avril 2023, 17h30-19h30

Le Lieu-Dit, 10 rue Fontgiève 63000 Clermont-Ferrand

Entrée libre

Conférence Carlos Carbonell

 Dans le cadre du Focus/Initiation à la recherche Black Box mené par Émilie Brout, Maxime Marion, enseignant·es en pratiques numériques, et Marion Balac, chercheuse à la Coopérative de recherche.

Carlos Carbonell est un artiste, musicien et développeur catalan. 

Sa pratique de la performance, souvent liée aux outils technologiques et numériques, démarre avec le duo Comte d’Urgell et se poursuit avec le projet musical Internet2 qui combine alors ses passions pour la technologie, la pop, l’opéra comique baroque, la musique populaire catalane et les comédies musicales. Ses performances, où il est alors accompagné d’ami.es, de sa clarinette et d’un long piano midi en carton, se déplacent ensuite, pour des projets solo ou collaboratifs, vers des formats divers : installations, video shows, radio shows, conférences et expérimentations scéniques mettant le public à contribution.
Son travail a été exposé à la Fundació Miró (Barcelone), La Gaîté Lyrique (Paris), au centre Pompidou (Paris), à la Galerie Manqué (New York), au Centre Wallonie-Bruxelles (Paris), à la Cité Internationale des Arts (Paris), au Bel Ordinaire (Pau), La Capella (Barcelona), Fabra i Coats (Barcelona), Sunnitelma B (Turku). Son projet Internet2 a été présenté dans de nombreux pays d’Europe, au Japon, en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
Il est actuellement artiste en résidence au centre d’art Santa Mònica (Barcelone) où il développe plusieurs projets de recherche et médiation autour de l’intelligence artificielle.

www.htmlfiesta.com

→ Mercredi 26 avril à 17h30 dans l’amphithéâtre de l’ÉSACM. Ouvert·e à tou·tes

Légende de l’image : « Carlos Carbonell, Música el musical, 2011 ».

Conférence « Oiseaux : attachés à ce qui tombe » par Marielle Macé

Nous sommes attachés aux oiseaux, de beaucoup de façons : par l’émerveillement, la familiarité, le savoir, par les pratiques de chasse et de capture, par des conversations ou des compagnonnages, et même “par la langue”… Mais voici que les oiseaux tombent. Que deviennent ces attachements ? Sans doute peut-on, doit-on tenter de les rejouer, de se souvenir des plus robustes, d’en inventer de nouveaux, et de témoigner de cette solidarité qui continue d’associer des hommes et des oiseaux dans toutes sortes de situations quotidiennes et de cultures vivantes.

Marielle Macé est écrivaine et chercheuse. Directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’EHESS, elle est spécialiste de littérature française.

Elle travaille notamment sur les solidarités entre la poésie et une anthropologie élargie (aux choses, aux environnements, aux communs, aux zones à défendre, aux plantes, aux animaux…).

Ses livres prennent la littérature pour alliée dans la compréhension de la vie commune. Ils font des manières d’être et des façons de faire l’arène même de nos disputes et de nos engagements.

Elle a, entre autres, publié les livres Façons de lire, manières d’être (éditions Gallimard, 2011) ; Styles : critique de nos formes de vie (éditions Gallimard, 2016) ; Sidérer, considérer : migrants en France, 2017 (éditions Verdier, 2017) ; Nos Cabanes (éditions Verdier, 2019) ; Parole et pollution (éditions AOC, 2021) ; Une pluie d’oiseaux (éditions José Corti, 2022).

Gratuit et ouvert à tou·tes

Image : Fabrice Hyber, Placenta, 2017

Conférence Anna Longo

Anna Longo est docteur en esthétique (Paris 1) et directrice de programme au collège international de Philosophie. Elle a enseigné à l’École d’art de la Sorbonne, à CalArts (Los Angeles) et à l’Institut Mines Telecom Business School. Sa recherche actuelle porte sur l’histoire et les limites de l’actuel système de production automatisée d’information. Elle a dirigé plusieurs ouvrages (Le paradoxe de la finitude ; La genèse du transcendantal ; Time without becoming; Breaking the Spell) et elle est autrice de la monographie Le jeu de l’induction : automatisation de la connaissance et réflexion philosophique (éditions Mimesis 2022).

L’art à l’époque de la production automatisée d’information
L’information est aujourd’hui le bien de consommation indispensable et la ressource qu’on ne cesse de reproduire en la consommant ; l’information est ce qui permet de faire évoluer la connaissance et ce qu’on communique en agissant d’une manière conforme à la connaissance dont on dispose. en tant qu’information, la connaissance est une ressource économique, et l’économie une compétition pour l’innovation des stratégies de production d’information. Est-ce que la création artistique est condamnée à contribuer au bon fonctionnement de la competition pour la production d’informations toujours nouvelles, ou bien, peut-elle être considérée comme une forme de résistance ?

Dans l’amphithéâtre de l’ÉSACM.

Ouvert à tou·tes sans inscription

Conférence Sharon Alfassi

Née en 1993.
Vit et travaille à Paris.
Diplômée de la Villa Arson en 2018 et de Sciences Po Paris en 2019.
Résidente du Wonder Fortin, artist-run space et co-monitrice du pôle céramique.

La pratique de Sharon Alfassi reflète une certaine idée de la polyvalence et de la fluidité de l’artisanat dans l’art contemporain, et comment les techniques s’interfèrent et se complètent au service des narrations qu’elle déploie.

Sa pratique est à l’image d’un carrefour entre de multiples media, dans lesquels la performance, l’installation et l’écriture, la fabrication de costumes sont intimement liées.

Si l’habit ne fait pas le moine, elle lui fait néanmoins la peau.
Elle détourne la signification et les clichés associés aux vêtements, non sans un certain humour (les titres de ses œuvres font souvent référence à des chansons).

Son travail met en scène des figures hautement référencées, du chevalier en passant par le cowboy. L’artiste les questionne, les tord, les repense. Et chacune de leur représentation est l’occasion de déconstruire l’évidence des clichés, de les prendre à rebours pour mieux raconter les histoires qu’elle joue dans ses tableaux vivants.

Lauréate du programme de mentorat « Passerelles 2020 » impulsé par l’association Contemporaines en binôme avec l’artiste Liv Schulman, elle est lauréate du Prix des ateliers Médecis pour l’année 2022/2023.

Elle fait à présent partie de la sélection de la Cinémathèque idéale des banlieues du Monde, associant le Centre Pompidou et les Ateliers Médicis.