Cécile Monteiro-Braz

Après des études d’Histoire de l’art à l’École du Louvre, Cécile Monteiro-Braz se spécialise dans les métiers du livre et de l’estampe au sein de l’École Supérieure Estienne des Arts et Industries Graphiques à Paris. Diplômée, elle rejoint en 1995 l’atelier Bordas où elle exerce le métier de lithographe, alliant création originale à quatre mains et impression à tirage limité. Parallèlement, elle est nommée responsable de la galerie de l’atelier et assure, pendant une dizaine d’années, la diffusion des éditions comme la relation aux collectionneurs dans le cadre de la Fiac, Art Basel, Paris Photo et Artistbook International.  

Elle établit par ailleurs le catalogue raisonné de l’œuvre gravé de James Brown, Impressions, 1986-1999. 

Au tournant du siècle, attentive à la manière dont les nouvelles technologies peuvent élargir son champ d’action, elle ouvre sa pratique au procédé d’impression jet d’encre pigmentaire. Elle se consacre dès lors en particulier à la colorimétrie et au tirage dit fine art tout en travaillant au traitement de l’image pré-presse pour d’autres éditeurs.  

Conjointement, se perdant dans les songes sans jamais s’égarer, elle façonne des œuvres qui explorent le comment vivre dans une dimension autant personnelle que sociale. Ses sculptures, pièces d’ornement, éditions et autres dessins écrivent un journal qui donne à voir la discrète élaboration d’un corpus de gestes. Aussi, n’a-t- elle aucun médium de prédilection. Depuis les grands filets noués jusqu’aux plus récentes pièces de perlage, Cécile M.-B. entretient avec le monde matériel et spirituel une douceur mélancolique en fuite de la friture du monde. S’attacher à la vivance des choses, coûte que coûte. C’est bien de cela dont il s’agit depuis longtemps déjà. Aussi, c’est à l’ombre porteuse du geste accompli que Cécile M.-B. sonde notre rapport à la mort en nous offrant des matérialités qui fonctionnent comme un rappel du caractère vain de l’existence.  

Michèle Martel

Docteure en Histoire de l’art (Université de Paris I – Sorbonne). Sa thèse s’intitule « Hans Arp : Poétique de la forme abstraite » et pose la question de la généalogie d’une forme (tant dans ses aspects pratiques que théoriques) tout en tentant de proposer une réévaluation des avant-gardes en les enracinant dans la multiplicité de leurs sources ainsi que dans la continuité du siècle qui précède leur apparition.
Elle a travaillé dans de nombreuses institutions culturelles publiques et privées (Galerie Le Carré – Lille, Galerie l’AGArt – Amilly, MUBA Tourcoing, Le Fresnoy, MAMVP). Elle enseigne depuis 1999 (Université Lille III, Université Paris-Est Marne-la-Vallée) et a coordonné l’option art à l’ESAM Caen/Cherbourg où elle enseignait l’histoire et la théorie des arts. Elle est depuis 2012 membre du jury du test d’entrée à l’École du Louvre.
Ses textes les plus récents ont paru dans « L’Art comme expérience » (Liénart, 2010 sous la direction de Camille Saint-Jacques et Eric Suchère), « Arp en ses ateliers d’art et d’écriture » (Musée de Strasbourg, 2011 sous la direction d’Aimée Bleikasten), « Itinérances. L’art en déplacement » (De l’incidence éditeur, 2013, sous la direction de Laurent Buffet) et « MCDMagazine » (2015).

 

Cédric Loire

Né en 1974, vit et travaille à Montreuil.

Le parcours de Cédric Loire associe la connaissance du monde ouvrier et du travail à la chaîne, une formation universitaire et des activités professionnelles au sein du milieu culturel, tant institutionnel qu’associatif, et dans l’enseignement (universités, école préparatoire, écoles d’art).
Après avoir été assistant du conservateur au Musée des Beaux-Arts de Tourcoing, il a travaillé au sein de plusieurs institutions culturelles (Frac Nord-Pas-de-Calais, Le Fresnoy, Musée d’Art Moderne de Villeneuve d’Ascq, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Musée Rodin). Il a enseigné à l’École Régionale Supérieure d’Expression Plastique (Tourcoing), à l’Université François-Rabelais (Tours) et à l’Université Paris-Est (Marne-la-Vallée), et est régulièrement intervenu dans différentes écoles d’art en France et à l’étranger, à l’occasion de jurys de diplôme, de conférences, de colloques et de workshops.

Docteur en Histoire de l’art (Université François-Rabelais, Tours), membre permanent du laboratoire de recherche InTRu (Interactions, Transferts, Ruptures artistiques et culturels). Sa thèse, soutenue en 2012, porte sur les mutations des modes de conception et de production de la sculpture, à l’ère de l’objet produit en masse, entre le milieu des années 1950 et le début des années 1970 aux États-Unis. Elle questionne notamment les conditions d’apparition d’une nouvelle « figure » de l’artiste, celle de l’artiste « post-studio » développant des collaborations avec des professionnels étrangers au « monde de l’art » : ingénieurs, artisans, industriels…

Très tôt stimulé par le « pas de côté » que représente, pour un universitaire, le fait d’enseigner en école supérieure d’art, c’est assez naturellement qu’il s’intéresse aux enjeux suscités par l’introduction de la recherche en art, et qu’il prend activement part, en tant que coordinateur de la recherche, à l’élaboration des dispositifs et des champs de recherche à l’ESACM.

Critique d’art, commissaire d’expositions, il est l’auteur de nombreux articles et essais monographiques et théoriques sur la création contemporaine (Ddo, Artpress, Art 21, Archistorm, L’art même, Critique d’Art, The Journal of Visual Art Practice…).

http://heterotopiques.blogspot.com

Serge Lhermitte

Né en 1970, Serge Lhermitte vit et travaille à Strasbourg.

Pratiquant une forme quasi sociologique de l’art, Serge Lhermitte explore et analyse l’impact essentiel de phénomènes sociaux tels que le travail salarié, les retraites, la réduction du temps de travail, mais aussi l’architecture, l’urbanisme et les mutations urbaines, sur la construction de nos identités, dans l’élaboration de nos subjectivités, dans l’information de nos êtres au monde. Il propose des images réflexives où espaces privés et publics se replient l’un sur l’autre. Serge Lhermitte invente pour chaque série un protocole particulier, un cadrage et un mode spécifique de monstration. Une esthétique hybride qui articule deux dimensions apparemment antinomiques : symbolique et réaliste. Il a enseigné, en tant que PAST de 2012 à 2017, la photographie au sein du parcours photographie et art contemporain de l’Université Paris 8. Serge Lhermitte expose régulièrement depuis les années 2000.

www.sergelhermitte.fr/

Jan Kopp

Après ces études (diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris, 1996), Jan Kopp devient l’assistant des artistes Jochen Gerz et Esther Shalev Gerz. En 1997 il co-fonde la galerie associative Glassbox à Paris, un des premiers lieux d’exposition auto-gérés par de jeunes artistes. Jan Kopp a suivi divers programmes de résidence en France et à l’étranger, dont celui de PS1/ Moma à New York (1999/2000).  Son travail recourt à différents médias – dessin, son, vidéo, sculpture, performance – sans en privilégier aucun, et résiste à toute tentation de spécialisation comme toute tentative de classification. Il se déploie aussi bien à travers de vastes installations conçues au regard des espaces qu’elles occupent, que sous des formes plus discrètes telle que du crayon sur papier. Les moyens mis en œuvre sont simples et se présentent rarement comme la propriété exclusive d’un savoir-faire spécifique. Ainsi, les matériaux utilisés sont régulièrement de récupération ; et les constructions, équilibres, compositions toujours précaires auxquels ils donnent lieu, peuvent être réalisés avec l’aide de ceux prêts à participer. L’assemblage est une technique de prédilection, fait avec des vis, de la colle, du plâtre ou bien même des logiciels, il remet objets et images récupérées sur le chemin d’un sens – fût-ce t’il tout de suspension. La ville est un thème récurrent, autant comme lieu possible d’intervention que d’observation pour en déceler et figurer les plus infimes signes poétiques.
Jan Kopp est co-fondateur de Suspended spaces  (www.suspendedspaces.net), un collectif d’artistes et de chercheurs qui s’intéressent à des lieux et géographies en « suspend », des endroits instables, ou contraints, pour des raisons politiques, économiques ou historiques.
Il a enseigné (volume/espace) à l’École Supérieure d’Art de Rueil Malmaison (2001-2005) et à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris (2012-2013).

www.jankopp.net

Camille Juthier

La pratique de Camille Juthier s’articule autour de la sculpture, l’installation, la vidéo et la performance. Elle se nourrit de la symbolique des objets qui nous entourent, des gestes techniques qui nous permettent de les produire et des relations que nous tissons avec eux. Elle explore des savoirs faire pratique, et tente d’en comprendre la genèse et l’histoire, puis en croise les fonctions, les temporalités, les sens, vers d’autres imaginaires. Avec ses formes, substrats d’histoires alternatives, elle traverse l’artisanat et le design, et trouve des ouvertures potentielles grâces aux sciences humaines, expérimentales ou à la poésie. Ces sculptures peuvent être aussi bien des assemblages à l’échelle de la main que des installations vouées à être expérimentées corporellement et collectivement, pour parcourir nos perceptions. Elle s’interroge sur la façon dont nos corps et nos psychismes, dans leur porosité, sont transformés par les milieux postindustriels au sein desquels ils évoluent. Elle explore les zones de troubles, comme l’agriculture intensive et les méthodes de soins psychiques. Puis en restitue les agrégats, macérations et expériences, comme pour tirer les fils d’autres récits possibles.

En 2022 elle expose avec Jimmy Beauquesne à la galerie 22.48m2. En 2022-2024 elle est résidente à Artagon-Pantin. Elle expose aussi à la galerie Exo Exo et à l’espace Voltaire à Paris. Pour Nuit Blanche 2021 elle élabore une installation immersive aux Ateliers Médicis. Elle expose aussi en collectif, au FRAC Pays de la Loire, à l’Annexe Paris, à Iveco Nu à Noisy-le-sec. En 2020, à la Fondation Ricard, aux Magasins généraux, à la galerie Michel Journiac, et à Glassbox Paris. En 2019, elle participe au 64e Salon de Montrouge, et est lauréate du prix des Ateliers Médicis. Elle est aussi lauréate de la Cité internationale des arts, et expose en solo à la Budapest Gallery, ainsi qu’à l’I.A.C. Villeurbanne. En 2018, elle expose en collectif à la Biennale de Dakar au Sénégal. De 2015 à 2018, elle est co-fondatrice et membre de HashBank, association de 5 performeur.euses. Elle est diplômée de l’ESBA Nantes, et d’une licence de philosophie à l’Université Jean Moulin de Lyon.

www.camillejuthier.fr

Armand Jalut

Représenté par la galerie Michel Rein, Armand Jalut a été exposé au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et au Palais de Tokyo dans le cadre de l’exposition Dynasty, panorama de la jeune création française.

Il a bénéficié de plusieurs expositions personnelles, notamment au Musée des Sables d’Olonne, à la galerie Edouard Manet à Gennevilliers et au Creux de l’Enfer à Thiers.

Il a participé au programme de résidence Paris//Los Angeles F.L.A.R.E. (France Los Angeles Residency Exchange). Dans le cadre de la programmationhors les murs des Abattoirs FRAC Midi-Pyrénées, l’exposition “The Secretary Blouse” présenta des travaux faisant suite à cette résidence. Régulièrement présentées dans des expositions collectives, ses oeuvres font notamment partie des collections du Musée d’art moderne de la ville de Paris, du Fond national d’art contemporain et du Frac Aquitaine.

La peinture d’Armand Jalut s’inscrit dans un processus large de recherches iconographiques cultivant l’ambiguïté et les paradoxes. Il se définit comme un collectionneur d’images, photographie des objets, des motifs, il accumule des accessoires de mode, des affiches, des revues, des visuels glanés sur internet ainsi que d’authentiques objets appartenant à sa mythologie personnelle. Ces éléments sont soumis à des jeux combinatoires, des déplacements, des recyclages, se transforment en artefacts aux réminiscences fantastiques et fétichistes.

Son travail rend compte de cette manière d’observer l’anodin, l’obsolète, afin de se transfigurer par le  filtre de la peinture, manipulant le sujet comme un miroir déformant.

www.armandjalut.com

Guillaume Heuguet

Guillaume Heuguet est docteur en sémiotique des médias, éditeur (Audimat Editions), auteur, et membre fondateur du label musical In Paradisum.

Il a enseigné la sémiotique et la théorie des médias à la Sorbonne et à la Sorbonne Nouvelle, la philosophie critique au MOCO et animé des collectifs de recherche consacrés à une approche critique interdisciplinaire de la numérisation de la société (Transnum) et à l’enquête dans une perspective féministe (Cultures de l’enquête, avec Joëlle Le Marec).

Il approché les technologies médiatiques, les musiques populaires et l’esthétique à partir des savoirs situés, de la théorie critique et des cultural studies.

Il a fondé en 2012 la revue de critique musicale et sociale Audimat, puis Audimat Éditions. Inspiré par l’expérience des blogs, des séminaires autogérés issus des luttes sociales et des clubs de lecture, il y édite les revues Tèque, qui cherchent à déplacer l’exercice de la critique des technologies, et Habitante, qui s’intéresse à la présence au monde et aux espaces vécus, aux côtés d’ouvrages de Simon Reynolds, Cosey Fanni Tutti, Mark Fisher, Rhoda Tchokokam, Nicolas Pellion & Mohammed Magassa.

Il est l’auteur de YouTube et les métamorphoses de la musique (INA / Bloomsbury), le directeur de l’anthologie Penser les musiques populaires (La Rue Musicale, avec Gérôme Guibert), des recueils Trap (Éditions Divergences/Audimat) et Chill et l’organisateur de conférences à la Philharmonie de Paris, au Centre Pompidou et au Quai Branly

Nelly Girardeau

Née en 1977, vit et travaille à Clermont-Ferrand.

Nelly Girardeau est réalisatrice, diplômée de l’ÉSACM en 2000, elle étudie par la suite le cinéma documentaire à l’université Stendhal de Grenoble. Les mécanismes de représentation et de perception du monde, le rapport à l’imaginaire et à la mise en récit sont au cœur de ses recherches, la caméra devenant outil d’exploration, moteur d’événements, de déplacements et de rencontres. Son premier film « L’eau salée » a reçu le soutien du Groupe de Recherches et d’Essais Cinématographiques, elle développe ensuite « Sables » à l’Atelier documentaire de la FÉMIS et obtient la bourse brouillon d’un rêve de la SCAM.

https://vimeo.com/user18192708

Chris Cyrille

Chercheur, poète, critique d’art et conteur d’exposition indépendant, Chris Cyrille vit entre la Guadeloupe et la France. Il a étudié la philosophie et la théorie de l’art à l’Université Paris 8, et s’intéresse aux philosophies, esthétiques et littératures caribéennes. Il a écrit plusieurs articles pour des revues francophones et a conté, mis-en-scène l’exposition « – Mais le monde est une mangrovité » (2021, Romainville). Il codirige actuellement la publication du livre de l’exposition (Rotolux, 2023). Lauréat de la Bourse curatoriale du Cnap (2022) et de la bourse ADIAF Émergence (2022), il mène en ce moment un projet de recherche curatoriale sur l’histoire de l’art antillais au sein de l’espace caribéen et diasporique. Il a aussi été résident à la Villa Médicis (Rome) dans le cadre d’un projet d’écriture, de performance, de vidéo et d’exposition, qu’il mène depuis plusieurs mois en collaboration avec les Ateliers Médicis. Il a participé en août 2022 au Momus Emerging Critics Residency, résidence d’écriture dirigée par la plateforme éditoriale Momus. Il dirige actuellement la section éditoriale Manglares (Persona Curada) dédiée aux scènes artistiques caribéennes.