Un concert par Ernest Bergez, mercredi 18 mai 2022 à 18h

Actif au sein de plusieurs formations (Orgue Agnès, Kaumwald, Tanz Mein Herz), Ernest Bergez fait converger les lutheries électroniques et acoustiques dans une logique d’hybridation.

En solo sous le nom de Sourdure, il investit le répertoire traditionnel du Massif Central et développe une forme de chanson personnelle et bricolée, en français et en occitan auvergnat. Prospective et empirique, sa démarche se situe à la jonction entre un esprit d’expérimentation, une pratique du violon et du chant attachée aux traditions populaires du Massif Central, une recherche poétique dans le bilinguisme franco occitan et une longue habitude de travailler avec divers instruments et outils électroniques.

Avec la création en 2019 du quatuor Sourdurent, aux côté de Jacques Puech, Elisa Trébouville et Loup Uberto, il exerce sa plume à l’occitan, se mettant au service d’une musique d’ivresse et de communion et assumant un tropisme pour les musiques populaires du moyen-orient et des pourtours méditerranéens.

Gratuit, ouvert à tou·tes

Portrait ancien étudiant / Hugo Livet

Hugo Livet a été diplômé d’un DNSEP en 2012 à l’ÉSACM. Artiste plasticien, il vit et travaille à Paris.

Dessin, objets, installations, ses propositions explorent le langage universel de la nature. Il est aussi à l’origine du projet numérique DMT vision qui croise les univers de la science-fiction et de la bande dessinée. Il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives, en France comme à l’étranger.

-Qu’est-ce qui a motivé votre projet d’intégrer une école d’art ? Quelles étaient vos attentes ?

Si je remonte suffisamment loin, ce sont probablement les Lego et les bandes dessinées qui m’ont permis d’envisager une école d’art. Je ne connaissais rien à l’art, mais je dessinais depuis longtemps, et j’ai choisi les seules études qui pouvaient me permettre d’exercer ma pratique. J’ai participé au concours d’entrée une première fois, sans succès. J’ai passé plusieurs mois enfermé dans une chambre de Cité U à remplir les murs de dessins et j’ai réessayé l’année suivante. Il se trouve que j’ai été reçu par le même jury que l’année précédente. Ils et elles se sont souvenu·es de moi et je pense que ça a joué en ma faveur, parce que mes connaissances en art étaient très limitées. J’avais peu d’attentes précises. Je voulais simplement pouvoir dessiner et échapper au cursus classique.

-Finalement qu’y avez-vous trouvé ?

Des ami·es. Je pense que c’est le plus important car c’est avec elles et eux que j’ai appris et que j’apprends encore. Mais l’environnement de l’école était idéal et très stimulant. J’y ai construit une pensée artistique et les bases d’une éthique personnelle, acquis des connaissances en histoire de l’art et expérimenté de nombreuses techniques.

Mon parcours à l’école correspond à une période de découverte fantastique, pleine de candeur. J’étais très stimulé par l’ambiance générale, par le travail de mes camarades et par les conseils des enseignant·es, par les espaces et équipements. On avait une salle de musique avec un accès à beaucoup d’instruments, par exemple. On jouait ensemble quotidiennement, et on pouvait participer ou organiser de nombreux évènements. Ça nous a aidé à tisser des liens forts, et a commencer à former un réseau. En ce moment, par exemple, je prépare une œuvre en duo avec l’artiste Plume Ribout Martini, pour une exposition collective à Anvers sur une invitation de Luc Avargues (DNSEP 2010). 

-Comment s’est passée votre sortie de l’école ?

J’ai été assez privilégié sur ce point. J’ai reçu les félicitations et j’ai été sélectionné pour plusieurs expositions dès ma sortie. Ça m’a permis de vivre de ma pratique les premières années. Mais la réalité du monde de l’art est bien loin de ce que j’imaginais à l’école. On a découvert par nous même que Clermont-Ferrand était un microcosme protecteur et que la vie d’artiste, dans la plupart des cas, c’est aussi jongler entre le RSA et un travail alimentaire. J’ai eu de la chance au début, puis j’ai dû m’adapter. Mais à postériori je pense que c’était une bonne chose. On a été préservés et ça nous a permis de développer une démarche sans penser à la finalité, de façon sincère et désintéressée.

Peu après ma sortie de l’école, j’ai été invité à participer à quelques expositions importantes pour moi, comme la biennale de Saint Flour ou «Echo(s)))», inscrite dans le programme Résonance de la Biennale d’art contemporain de Lyon. Le salon de Montrouge m’a aussi apporté de la visibilité dans les années qui ont suivi, et j’y ai rencontré quelques ami·es.

Mais les expositions qui ont le plus fait évoluer ma pratique sont sans doute celles qui m’ont contraint à m’adapter totalement à un espace. C’était le cas par exemple de ma première exposition personnelle au centre culturel de Mulhouse. Je devais produire une pièce in situ pour un espace composé de plusieurs couloirs aux murs recouverts de lino orange. J’ai utilisé cette particularité, et j’ai fabriqué des centaines de feuilles mortes en argile rouge que j’ai disséminées dans les coins des couloirs. 

D’où viennent les porosités de votre travail avec l’univers scientifique ?

Les artistes sont des chercheur·euses, au même titre que les scientifiques. Et les processus de recherche que nous menons sont souvent très semblables. Je pense que créer, c’est une manière de participer à la complexification de l’univers. La science permet de comprendre le processus, et l’art permet de le détourner.

Quel rapport votre travail entretient avec la nature ?

Je vois ma pratique comme une exploration du langage universel de la nature à travers différents outils et matériaux. J’essaye de découvrir de nouvelles formes, comme de nouveaux mots. Je considère la création artistique comme un processus darwinien auquel nous participons collectivement, une idée ou une forme pouvant en engendrer une autre. La « nature », c’est un concept occidental qui sert à décrire le monde de façon logique. C’est un mot ambigu. Pour moi la nature traverse tout. Un algorithme ou une intelligence artificielle peuvent être naturelles au même titre qu’un organisme. Je vois la culture comme une continuation de la nature et j’essaye d’appliquer ces idées dans mon travail. Je suis aussi très attaché à ce qu’on appelle « l’environnement naturel ». J’ai grandi dans une campagne isolée et foisonnante qui nourrit encore mon imaginaire.

-Qu’est-ce que DMT Vision ?

DMT vision est un projet d’illustration et d’art numérique assez complexe que j’ai lancé il y a deux ans de façon anonyme et qui présente aujourd’hui des formes multiples. Les thèmes principaux sont les substances psychédéliques et les états modifiés de conscience. J’ai toujours aimé le dessin et l’illustration mais j’avais laissé de côté toute forme d’art représentatif car il me semblait que ça n’avait pas sa place dans mon parcours à l’école. Mes recherches dans le domaine des plantes psychotropes m’ont amené à m’intéresser à la DMT, ou Diméthyltryptamine, une molécule naturellement présente dans l’organisme et dans d’innombrables plantes. Son contact provoque des visions courtes et intenses et un état qu’on apparente souvent à celui de mort imminente. C’est en m’intéressant à ces visions que j’ai repris le dessin sous la forme d’illustrations, et plus tard sous la forme d’animations 2D et 3D. Aujourd’hui, DMT Vision réunit plusieurs projets, dont une sorte de bande dessinée animée, The Adventures of Ego, qui raconte de façon muette et en noir et blanc le voyage d’un « ego » virtuel dans un monde numérique. DMT Vision m’a permis de toucher un public plus large et d’en dégager un revenu. Ce projet me permet d’explorer des formes d’art qui trouvent difficilement leur place dans le milieu de l’art contemporain.

Site internet d’Hugo Livet

Instagram

Projet DMT Vision

«Aimant, aimant», une exposition de diplômé·es 2020 et 2021

Du 18 mai au 17 juin, dans le cadre du festival des Arts en Balade.

Dans le cadre du partenariat entre la Fondation d’entreprise Michelin et l’École supérieure d’art de Clermont Métropole, l’espace d’exposition situé dans La Canopée, le nouveau hall du siège social du Groupe Michelin, à Clermont-Ferrand, accueille une exposition de 23 artistes diplômé·es du DNSEP (master 2) de l’ÉSACM en 2020 et 2021.

Intitulée «Aimant, aimant», cette exposition propose aux artistes de révéler, littéralement, le pouvoir magnétique de leurs œuvres en jouant avec les parois métalliques qui caractérisent le lieu.

Avec : Niloofar Basiri, Antoine Beaucourt, Alexandre Boiron, Léa Bisson, Jeanne Chopy, Hortense Combret, Stefan Fereira, Lola Fontanié, Chloé Grard, Pauline Lespielle, Johanna Medyk, Clémentine Palluy, Manon Pretto, Ophélie Raffier, Gaël Salfranques, To’a Serin-Tuikalepa, Nino Spanu, Frédéric Storup, Florent Terzaghi, Robin Tornambe, Hippolyte Varin, Malak Yahfoufi.

 

VERNISSAGE LE JEUDI 19 MAI À 18H 

  • Ouverture samedi 21 et dimanche 22 mai 2022, de 10h à 17h, dans le cadre du Festival des arts en balade
  • Exposition du mercredi 18 mai au vendredi 17 juin 2022, du lundi au vendredi, de 10h à 18h
  • Une permanence assurée par les artistes les jeudis 2, 9 et 16 juin, de 12h à 14h

Espace d’exposition – La Canopée, 23 place des Carmes, Siège social du Groupe Michelin, 63000 Clermont-Ferrand

Design graphique : Ana Crews

Festival Hot bodies, les 7 et 8 mai 2022 à La Tôlerie

Une proposition de Gærald Kurdian et Sarah Netter artiste-chercheur·es à la Coopérative de recherche de l’ÉSACM.

« Les pratiques artistiques et militantes queer, éco-féministes et pro-sexe ont en commun de chercher des formes d’émancipation réparatrices pour les corps minorisxs et marginalisxs. Performances, publications, poésie, club ou cinéma, leurs moyens sont multiples, trans-versaux, radicaux, tendres et insolents.

Hot Bodies est le rendez-vous du camp, du post-porn ou du temporal drag, un cabaret de voix puissantes depuis les mythologies situées de celleux qui créent pour soigner les corps, les Histoires, les éco-systèmes.» (Gærald Kurdian et Sarah Netter)

 

SAMEDI 7 MAI

16h30 – Lecture GUFO

17h15  – Lecture – Flo* Souad Benaddi

18h – Performance – etaïnn zwer

18h30 – Film – “Herman@s” Héléne Alix Mourrier & Cuco Cuca

19h30 – Entretien – Beth Stephens & Annie Sprinkle – En visio

20h30 – Performance – Elodie Petit + Marie Milon

21h30  – Hacking – Cuco Cuca

21h35  – Dj Set – gærald

22h30 – Dj Set – Front de crypte

 

Dimanche 8 MAI

15h – Film – Lasse Langstrom –  “Who will fuck daddy”

16h – Film – Julia Palmieri Mattison – “Play me, I’m yours”

16h20 – Film – Carmina La Cameuse – “Safeword 8 :”

16h45 – Film + Talk – “Les Égouts de l’héterosexualité” – Marianne Chargois – En visio

 

Espace municipal d’art contemporain La Tôlerie
10 rue de Bien-assis
63100 Clermont-Ferrand

Image : design graphique de Léa Audouze & Margot Duvivier

Ulla von Brandenburg et Leni Hoffmann

Une présentation de leur travail d’artistes et discussion avec le public 

Dans le cadre de la convention ERASMUS avec la Staatliche Akademie der Künste Karlsruhe (SABKK), les artistes  et enseignantes à la SABKK Ulla von Brandenburg et Leni Hoffmann vont présenter leur travail artistique respectif dans le cadre d’une table ronde.

Ulla von Brandenburg est une artiste allemande née en 1974 à Karlsruhe et installée à Paris depuis 2005. Après une formation en scénographie à Karlsruhe et une brève incursion dans le milieu théâtral, elle se forme à la Hochschule für Bildende Künste à Hambourg. Son œuvre se caractérise par la diversité des supports et des médiums (installations, films, aquarelles, peintures murales, collages, performances…) qui se répondent les uns aux autres et qu’elle met en scène en fonction des espaces d’exposition. Maîtrisant parfaitement les codes de la scénographie, nourrie de littérature, d’histoire des arts et d’architecture mais aussi de psychanalyse, de spiritisme et de magie, elle emprunte aussi bien aux rituels ésotériques et aux cérémonies populaires qu’aux mécanismes et aux codes du théâtre pour explorer la construction de nos structures sociales. […] Reconnu internationalement, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles, comme récemment au Palais de Tokyo (2020), au MRAC à Sérignan (2019), à la Whitechapel Gallery à Londres (2018), au Musée Jenisch Vevey en Suisse (2018), […]. Ses œuvres font partie de collections prestigieuses comme celle de la Tate Modern à Londres, du Mamco à Genève, du Centre Pompidou à Paris ou du Mudam à Luxembourg. […] (Source : Palais de Tokyo, 2020)

Leni Hoffmann (née en 1962 en Allemagne), professeur de peinture à la Staatlichen Akademie der Bildenden Künste à Karlsruhe, elle pratique la peinture avec des matériaux industriels comme l’étain ou la pâte à modeler. Elle peint aussi bien sur les pages d’un quotidien au moment de son passage sur les rotatives (Tageszeitung), qu’à même la chaussée quand elle fait lancer par des passants des boules de pâte à modeler de couleur sur la route. « […] En plasticienne de son temps, l’artiste allemande a élu ce matériau [la plastiline] pour ses qualités ductiles et le caractère éphémère des formes obtenues. Conçues en fonction du lieu, celles-ci sont détruites à la fin de l’exposition, quitte à être exécutées à nouveau en un autre espace, par exemple chez un collectionneur. La pâte à modeler conserve l’empreinte des doigts, révèle le travail de la main; c’est donc aussi pour son pouvoir expressif que l’artiste l’a adoptée. Expressivité ou subjectivité que contredit toutefois la manière d’apposer la matière sur une surface rectangulaire et d’en isoler la couleur: les monochromes qui apparaissent aux yeux du spectateur relèvent du plus pur minimalisme, sobre et austère. […] » (Sources : CNAP et Le Temps, 11/2/2003)

Inscrivez-vous pour échanger en ligne avec les chercheur.e.s de la Coopérative de recherche, le 31 mars et le 7 avril 2022

Deux permanences en ligne seront proposées par les chercheur.e.s de la Coopérative de recherche de l’ÉSACM. Pendant chaque permanence, un temps de présentation de la Coopérative sera proposé, pour informer et échanger autour de son fonctionnement et de ses activités.

Inscrivez-vous en remplissant le formulaire ci-contre : https://forms.gle/dbTWfJtMWtH5Kk9Z7

Vous recevrez peu après votre inscription un email de confirmation contenant les liens de connexion.

Plus d’infos sur la Coopérative de recherche sur le site de l’école, ou sur la plateforme en ligne de la Coopérative de recherche

« Promenons-nous dans les voix » Une résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers

Stefan Fereira et Elisa Villatte (diplômé·e·s en 2020) et 5 étudiant·e·s participent à une résidence aux Laboratoires d’Aubervilliers du 14 au 19 mars dans le cadre du programme « L’hypothèse continue ». 

Le duo d’artistes Stefan Fereira et Elisa Villatte développera les épisodes 3 et 4 du polar La Piscine dont il avait présenté la première partie lors du festival Porny Days, à Zürich, en 2019. En résidence avec Raoul Bonnefoy, Erika Fournel, David Lennon, Célestine Munch et Tristan Robert, étudiant·e·s en 5e année à l’ÉSACM, ils et elles expérimenteront une multiplicité de formes autour de la voix. Un projet de résidence sur une proposition de Régine Cirotteau, artiste et enseignante en vidéo, cinéma et performance à l’ÉSACM.

→ Une restitution publique intitulée « Promenons-nous dans les voix » sera proposée aux Laboratoires d’Aubervilliers le 19 mars 2022, à 15 heures.

Image : La Piscine, Stefan Ferreira et Elisa Villatte, diplômé.es en 2020. Photo Vincent Blesbois © ÉSACM

Orange Frisson #4 – Entendre des voix, diffusé sur la radio Le Chantier

Retrouvez l’épisode 4 de Orange Frisson – Entendre des voix, diffusé sur la radio Le Chantier.
Orange Frisson est une immersion sonore dans le corps de l’ÉSACM. Circulant sans boussole d’un espace à l’autre, cette traversée ponctuée de rencontres et d’entretiens expérimente les croisements et interroge tour à tour les formes, les gestes, les expériences et les processus de création en résonance avec le présent …
Pour ce 4e épisode, on se demande dans quel endroit du corps la voix vient-elle se nicher ? D’où vient ce souffle qui fait vibrer les cordes vocales et résonner l’atmosphère ? La voix peut-elle se perdre ? Les voix intérieures sont-elles toujours silencieuses ? Dans ce nouvel épisode, on respire fort et on entend des voix ; des voix graves et haut perchées, des voix qui caressent, qui murmurent et qui croassent, des voix humaines et animales, des voix chaudes et blêmes, des voix caméléons aux couleurs infinies…

Avec : Naomi Razafindrakoto / Sarah Vigier / Anastasia Ermolova / Célestine Munch
Musique : Erika Fournel, Vocales / Bazar Laqué, Monsieur Smic, Jeanne Jaune, Puy du Fou / Caroline Wadbled et Martha Fely, Bramer / Zoé Garnier, Le chapelier fou
Montage : Nelly Girardeau