Conférence Carlos Carbonell

 Dans le cadre du Focus/Initiation à la recherche Black Box mené par Émilie Brout, Maxime Marion, enseignant·es en pratiques numériques, et Marion Balac, chercheuse à la Coopérative de recherche.

Carlos Carbonell est un artiste, musicien et développeur catalan. 

Sa pratique de la performance, souvent liée aux outils technologiques et numériques, démarre avec le duo Comte d’Urgell et se poursuit avec le projet musical Internet2 qui combine alors ses passions pour la technologie, la pop, l’opéra comique baroque, la musique populaire catalane et les comédies musicales. Ses performances, où il est alors accompagné d’ami.es, de sa clarinette et d’un long piano midi en carton, se déplacent ensuite, pour des projets solo ou collaboratifs, vers des formats divers : installations, video shows, radio shows, conférences et expérimentations scéniques mettant le public à contribution.
Son travail a été exposé à la Fundació Miró (Barcelone), La Gaîté Lyrique (Paris), au centre Pompidou (Paris), à la Galerie Manqué (New York), au Centre Wallonie-Bruxelles (Paris), à la Cité Internationale des Arts (Paris), au Bel Ordinaire (Pau), La Capella (Barcelona), Fabra i Coats (Barcelona), Sunnitelma B (Turku). Son projet Internet2 a été présenté dans de nombreux pays d’Europe, au Japon, en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
Il est actuellement artiste en résidence au centre d’art Santa Mònica (Barcelone) où il développe plusieurs projets de recherche et médiation autour de l’intelligence artificielle.

www.htmlfiesta.com

→ Mercredi 26 avril à 17h30 dans l’amphithéâtre de l’ÉSACM. Ouvert·e à tou·tes

Légende de l’image : « Carlos Carbonell, Música el musical, 2011 ».

Un nouveau cycle du programme d’ateliers et de rencontres professionnelles « Travailler dans le champ de la création »

Le nouveau cycle du programme « Travailler dans le champ de la création » se tiendra de mars à septembre 2023. Fruit d’un partenariat entre l’association Culture en Danger 63, l’ÉSACM, Clermont Massif Central 2028 et le Conseil Départemental du Puy de Dôme, ce cycle proposera des ateliers et rencontres destinés aux artistes et aux professionnel·les qui travaillent à leurs côtés.

→  Le programme complet

« Danse Exotique, Textile et Jeux de Rôle », un workshop ouvert à tou·tes

Du 17 au 21 avril 2023, le groupe (( )) de la Coopérative de recherche,  proposera l’atelier « BROKEN VIXENS CLUB ~ Danse Exotique, Textile et Jeux de Rôle ». Un atelier ouvert à la fois aux étudiant·es de l’école et au public extérieur. Cet atelier propose de repenser nos relations aux corps et au vêtement par la danse exotique et les pratiques collectives afin de brouiller les identités, dynamiter les codes.

Quels sont nos imaginaires autour de la nuit, des nightclubs et des cabarets ? Comment ses imaginaires ont-ils été construits en nous ? Y-avons-nous une place ? Quelle place souhaiterions-nous y occuper ? De quelles manières la danse et le textile peuvent augmenter le corps, l’égo et l’individu ?

Le BROKEN VIXENS CLUB, ou Le Club des Renard..es Brisé..es est un espace narratif crée par Diane Réa, Sabrina Calvo et Crys Aslanian. Entre spéculation trans*féministe, SF onirique et matérialisme TDS (Travailleur·euses Du Sexe), le Broken Vixen Club est une trame sur laquelle s’entremêlent la fluidité des corps, des identités, et des pratiques.

Cet atelier proposera :

◊ Un atelier de couture organique, sans machine, dans lequel les tissus se connectent, se nouent et se collent aux corps et aux objets par tous les moyens possibles.

◊ En parallèle, un espace dédié à la danse exotique, autour du striptease et de la pôle dance, permettra de mettre le corps et le textile en mouvement. Le but sera ici de rejouer et de déjouer les codes de la séduction en détournant les stéréotypes pour créer des sensualités alternatives.

◊ Nous ne serons plus sujet·tes ni aux impératifs du capitalisme ni au regard du monde hétéronormatif. Il sera alors question d’inventer, de révéler et surtout de rendre matériel des personnages et des avatars du spectre non-binaire de l’élégance et du cringe ; de la femme fatale au «beautiful loser».

◊ Ensemble nous allons inventer des fables, des danses, des vêtements et surtout une pratique qui s’attellera à nous changer nous-même. Nous allons créer des espaces qui permettent de se connecter à soi comme au reste du collectif. Nous nous appuierons sur des exercices quotidiens « d’accordage » en groupe (silence, relaxation, échauffement du corps, de la voix, jeux d’écoute…), mais aussi d’écriture et d’écoute.

Inscrivez-vous jusqu’au mercredi 12 avril 2023 en remplissant ce formulaire d’inscription

Workshop gratuit.

En partenariat avec Le Lieu-Dit.

Pour tout renseignement: aslanian.c@gmail.com

Nombre de place : 20 participant·es

Intervenantes :  ★ Sabrina Calvo ★ Diane Réa ★ Crys Aslanian

Mots-Clés : #couture #striptease #vixen #poledance #schlague #jeuderôle #punchlinesensuelle #care-obscur

 

POUR QUI  ? : 

☿ Cet atelier est ouvert à tou·tes les étudiant·es de l’ESACM, toute année confondue. (environ 10 places)

☿ L’atelier est aussi ouvert à des publics extérieurs à l’école d’art, novices ou confirmés, tout âge confondu (environ 10 places)

☿ L’atelier est destiné aux personnes qui se sentent concernées par le textile, la création de personnages, les pratiques corporelles et toutes les histoires que l’on peut inventer pour animer son corps et le mettre en scène.

☿ Les amateur·ices de pratiques costumées comme le jeux de rôle, le Drag, le GN, le petplay, le cosplay, le black metal ou les furries sont les bienvenues.

☿ Le Broken Vixen Club est de façon inhérente et inséparable TPG et TDS inclusive ! Il s’inscrit donc dans une mixité qui favorise les trans, les pédés, les gouines, les bis, les pans, les omnis, les travailleur·euses du sexe, les femmes à barbes ou à voix grave, les hommes à seins, toutes les nuances non-binaires, les personnes handi et toutes les personnes qui pratiquent les féminismes (Cyborg, Confusion Pailletée, Gameuse, Goddess, Hacker·euse, Loup-Garou en Puberté, Militant·e, Sexploratrice, Sorcière, Théori-Chien·nes)

☿ Aucune attitude validiste, sexiste, misogyne, transphobe, putophobe, LGBTphobe transmisogyne, mais aussi islamophobe ou raciste ne sera acceptée durant l’atelier.

☿ Une tendresse particulière sera portée sur les personnes en questionnement, ou sur les personnes pour lesquels les mots straight et queer ne sont pas suffisant pour les définir.

 

Ingrédients et Matériel :

~ Des chaussures à talons si vous en avez

~ Du matériel de couture (fil, laines, corde, chutes de vêtement, accessoire, matière première avec lesquels vous aimé travailler, des maillot de bains)

~ Des tenues dans lesquels vous vous sentez à l’aise pour danser et bouger avec votre corps

~ Des tenues dans lesquelles vous vous sentez  hyper canon sans distinction de style.

~ Des tapis de yoga si vous en avez.

~ Des serviettes pour vous essuyer après le sport.

~ Des tente 3 Secondes, si vous en avez, pour vous fabriquer des igloos pour faire la sieste

~ Si vous avez des livres, images, des enceinte bluetooth, des playlists ou des objets qui inspirent vos rêveries et fabulations utopiques veuillez les amener avec vous.

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★ Sabrina Calvo
Native de Marseille, écrivaine, conceptrice de mondes virtuels et plasticienne dans le champs de la mode expérimentale, Sabrina Calvo compose depuis plus de vingt ans une œuvre protéiforme aux frontières des matières de l’imaginaire. Une fantastique débridée, explorant l’absurde de nos intimes décousus. Sabrina a, entre autre, publié à La Volte Elliot du Néant (2012), une uchronie (une réécriture de l’Histoire) des années 80 où la féerie islandaise rencontre la poésie symboliste, Sous la Colline (2015), puzzle intime abordant la question de la transidentité. En 2017 Toxoplasma, roman de post-cyberpunk montréalais couronné des prix Rosny Aîné et Grand Prix de l’Imaginaire en 2018. Puis Maraude(s) et Melmoth Furieux, actualisations modernes et solidaires de la Commune de Paris. Artiste textile, entre sculpture et mode, elle vient de terminer sa première exposition solo à la Chaufferie de Strasbourg, et elle travaille régulièrement avec le Fact et le collectif Coton Vertébral.

★ Diane Réa est une artiste diplômée de l’Institut Supérieur des Art de Toulouse (Isdat) en juin 2021. L’année suivante elle intègre un poste de monitrice de recherche pour le cours Stage Studies, dirigé par Emilie Pitoiset au sein de l’école. En février 2022 elle a été invitée par Céline Du Chéné et Magalie Genet à participer à l’exposition intitulée «Mauvais Genres ou la beauté convulsive» au Parvis (Tarbes). Puis en juin 2022 elle a participé à OOZE, ODDS and ENDS à Buropolis (Marseille). Elle a également présenté sa dernière performance à L’Adresse du Printemps de Septembre (Toulouse), ainsi qu’au Lieu-dit (Clermont Ferrand), en mai 2022. Depuis Janvier 2023 elle est en résidence avec le MO.CO à la Halle Tropisme.

★ Crys Aslanian est artiste-doctorante à l’Université Gustave Eiffel en Art et artiste-chercheuse à l’Ecole d’Art de Clermont-Ferrand Métropole. Son travail plastique et sa recherche universitaire trouvent leurs origines entre la création radiophonique en direct, les pratiques collectives éco-féministes et le concept de SF théorisé par Donna Haraway en tant que pratique de recherche-création spéculative, inter-disciplinaire et située. Ce travail de recherche-création circule et permute entre les disciplines à travers la notion de plateau que l’on trouve aussi bien au théâtre et dans l’audiovisuel, que dans les études sur les jeux et les joueur·euses, ainsi qu’en philisophie chez Deleuze et Guattari.

Un stage de design textile pour les 12-17 ans, du 17 au 21 avril 2023

Un stage proposé par l’École supérieure d’art de Clermont Métropole et le Centre  Camille-Claudel.

Venez vous essayer à la création sur tissu d’une manière originale et innovante en profitant du Fablab de l’ÉSACM, sa brodeuse numérique et son imprimante textile. Profitons-en pour pratiquer le dessin, le collage, la peinture, explorant les couleurs, les effets, les textures, et les matières.

≥ INSCRIPTIONS
auprès du Centre Camille-Claudel, 3 Rue Maréchal Joffre à Clermont-Ferrand (04 73 42 37 27)
Le stage se déroulera à l’École supérieure d’art de Clermont Métropole, 25 rue Kessler à Clermont-Ferrand, du 17 au 21 avril de 14h à 18h.

Tarifs en fonction du quotient familial CAF : Clermontois·es : de 15.75€ à 34.90€ / Non-clermontois·es : de 34.90€ à 43.50 €
camille.claudel@ville-clermont-ferrand.fr

Conférence « Oiseaux : attachés à ce qui tombe » par Marielle Macé

Nous sommes attachés aux oiseaux, de beaucoup de façons : par l’émerveillement, la familiarité, le savoir, par les pratiques de chasse et de capture, par des conversations ou des compagnonnages, et même “par la langue”… Mais voici que les oiseaux tombent. Que deviennent ces attachements ? Sans doute peut-on, doit-on tenter de les rejouer, de se souvenir des plus robustes, d’en inventer de nouveaux, et de témoigner de cette solidarité qui continue d’associer des hommes et des oiseaux dans toutes sortes de situations quotidiennes et de cultures vivantes.

Marielle Macé est écrivaine et chercheuse. Directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’EHESS, elle est spécialiste de littérature française.

Elle travaille notamment sur les solidarités entre la poésie et une anthropologie élargie (aux choses, aux environnements, aux communs, aux zones à défendre, aux plantes, aux animaux…).

Ses livres prennent la littérature pour alliée dans la compréhension de la vie commune. Ils font des manières d’être et des façons de faire l’arène même de nos disputes et de nos engagements.

Elle a, entre autres, publié les livres Façons de lire, manières d’être (éditions Gallimard, 2011) ; Styles : critique de nos formes de vie (éditions Gallimard, 2016) ; Sidérer, considérer : migrants en France, 2017 (éditions Verdier, 2017) ; Nos Cabanes (éditions Verdier, 2019) ; Parole et pollution (éditions AOC, 2021) ; Une pluie d’oiseaux (éditions José Corti, 2022).

Gratuit et ouvert à tou·tes

Image : Fabrice Hyber, Placenta, 2017

Rencontre « La photographie au chevet des territoires en transition écologique »

Fruit d’un partenariat avec l’Agence d’urbanisme Clermont Métropole, et Clermont-Ferrand Massif Central, candidature capitale européenne de la culture 2028, une rencontre aura lieu mardi 14 mars à l’ÉSACM, autour du thème « La photographie au chevet des territoires en transition écologique ». Des échanges avec plusieurs professionnels du monde de la photographie et/ou de l’urbanisme seront proposés, afin d’élaborer des hypothèses permettant d’œuvrer collectivement à la réorientation écologique des territoires.

→ Ouvert à tou·tes sur inscription, mardi 14 mars de 9h à 17h

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PROGRAMME

9h00-9h30
La place de la culture dans la transition écologique des territoires

Échange avec Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand en charge de l’urbanisme et de l’habitat, conseiller métropolitain, Président de l’Agence d’urbanisme et de Développement Clermont Métropole.

9h30-12h30
Des pratiques photographiques à l’épreuve de l’anthropocène

Avec :

  • Emmanuelle Blanc, artiste visuelle
  • Serge Lhermitte, plasticien et enseignant à Ecole Supérieure d’Art de Clermont Métropole
  • Jürgen Nefzger, photographe et enseignant à l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence
  • Bertrand Stofleth, artiste et photographe

14h00-17h00
Des dispositifs photographiques pour œuvrer à la réorientation écologique des territoires

Avec :

  • Raphaële Bertho, Maîtresse de conférences en Arts à l’Université de Tours
  • Stéphane Cordobes – Directeur de l’Agence d’Urbanisme et de Développement Clermont Métropole et photographe
  • François-Nicolas L’Hardy – Directeur de l’Hôtel Fonfreyde – centre photographique, coordinateur des résidences photographiques, Ville de Clermont-Ferrand
  • Florent Perroud – Architecte-urbaniste et photographe au CAUE Rhône Métropole, responsable de l’Observatoire photographique des paysages de la Vallée de la chimie

Introduction, animation et conclusion

  • Benoît Bouscarel, Président de L’Onde porteuse
  • Rosalie Lakatos, Chargée d’études urbanisme culturel à AUDCM

Image : – Mission photographique Grand Est – Rethel, Ardennes, août 2019. Zone d’activité commerciale, supermarché low cost et culture en openfield de blé, orge et betteraves sur le plus grand parc éolien terrestre de France. © Bertrand Stofelth

Conférence Anna Longo

Anna Longo est docteur en esthétique (Paris 1) et directrice de programme au collège international de Philosophie. Elle a enseigné à l’École d’art de la Sorbonne, à CalArts (Los Angeles) et à l’Institut Mines Telecom Business School. Sa recherche actuelle porte sur l’histoire et les limites de l’actuel système de production automatisée d’information. Elle a dirigé plusieurs ouvrages (Le paradoxe de la finitude ; La genèse du transcendantal ; Time without becoming; Breaking the Spell) et elle est autrice de la monographie Le jeu de l’induction : automatisation de la connaissance et réflexion philosophique (éditions Mimesis 2022).

L’art à l’époque de la production automatisée d’information
L’information est aujourd’hui le bien de consommation indispensable et la ressource qu’on ne cesse de reproduire en la consommant ; l’information est ce qui permet de faire évoluer la connaissance et ce qu’on communique en agissant d’une manière conforme à la connaissance dont on dispose. en tant qu’information, la connaissance est une ressource économique, et l’économie une compétition pour l’innovation des stratégies de production d’information. Est-ce que la création artistique est condamnée à contribuer au bon fonctionnement de la competition pour la production d’informations toujours nouvelles, ou bien, peut-elle être considérée comme une forme de résistance ?

Dans l’amphithéâtre de l’ÉSACM.

Ouvert à tou·tes sans inscription

Conférence Sharon Alfassi

Née en 1993.
Vit et travaille à Paris.
Diplômée de la Villa Arson en 2018 et de Sciences Po Paris en 2019.
Résidente du Wonder Fortin, artist-run space et co-monitrice du pôle céramique.

La pratique de Sharon Alfassi reflète une certaine idée de la polyvalence et de la fluidité de l’artisanat dans l’art contemporain, et comment les techniques s’interfèrent et se complètent au service des narrations qu’elle déploie.

Sa pratique est à l’image d’un carrefour entre de multiples media, dans lesquels la performance, l’installation et l’écriture, la fabrication de costumes sont intimement liées.

Si l’habit ne fait pas le moine, elle lui fait néanmoins la peau.
Elle détourne la signification et les clichés associés aux vêtements, non sans un certain humour (les titres de ses œuvres font souvent référence à des chansons).

Son travail met en scène des figures hautement référencées, du chevalier en passant par le cowboy. L’artiste les questionne, les tord, les repense. Et chacune de leur représentation est l’occasion de déconstruire l’évidence des clichés, de les prendre à rebours pour mieux raconter les histoires qu’elle joue dans ses tableaux vivants.

Lauréate du programme de mentorat « Passerelles 2020 » impulsé par l’association Contemporaines en binôme avec l’artiste Liv Schulman, elle est lauréate du Prix des ateliers Médecis pour l’année 2022/2023.

Elle fait à présent partie de la sélection de la Cinémathèque idéale des banlieues du Monde, associant le Centre Pompidou et les Ateliers Médicis.

Portrait diplomée / Niloufar Basiri

Niloufar Basiri est née à Isaphan, en Iran. Après des études en architecture et un apprentissage en peinture en Iran, Niloufar a obtenu son visa pour la France et intégré l’ÉSACM en 2016. Elle a obtenu un DNSEP en 2020. Depuis, elle a intégré les ateliers du GrandLarge à Lyon.

Peux-tu revenir sur ton parcours avant l’école ?

Avant d’arriver en France, j’avais étudié l’architecture en Iran. Après les études j’ai intégré le monde du travail quelques temps, mais l’art et la création me manquaient beaucoup. J’ai alors quitté le travail et repris des cours de peinture chez un maitre de la miniature persane pendant 5 ans. Je suis devenue son assistante. En parallèle, je donnais des cours de peinture, suivant différentes techniques. L’apprentissage était très académique, et concernait la peinture figurative, réaliste. J’étudiais à partir de modèles vivants ou de photos la plupart du temps, mais j’avais envie de créer mon propre art, trouver un langage à travers lequel je pourrais m’exprimer. C’est avec ce projet que j’ai décidé de poursuivre mes études en France, pour avoir plus de liberté et échapper à la censure dans mon pays. Apres deux ans d’apprentissage de la langue française j’ai obtenu mon visa, et en septembre 2016 j’ai intégré la 2eme année à l’ÉSACM.

Jusqu’à là je n’avais appris que la technique, et l’école m’a accompagné dans un processus de création plus libre, plus porté sur les idées et la réflexion. Le monde de l’art contemporain était pour moi un tout nouveau territoire. Au début, je me sentais perdue, surtout avec la barrière de la langue et de la culture. L’aide des professeurs et des autres étudiants a été très rassurante pour que je puisse traverser cette phase, et trouver progressivement ma voie.
À l’école nous apprenons à développer nos idées, à les transcrire sous forme plastique, à présenter notre travail, et à appréhender les aspects administratifs liés à la création.

Comment s’est passée ta sortie de l’école ?

Après mon diplôme, j’ai déménagé à Lyon. Pour des raisons personnelles mais aussi pour changer d’environnement et découvrir un nouveau réseau dans une grande ville. La première année après l’obtention du diplôme était pour moi un temps de transition entre les études et la vie professionnelle, entre Clermont-Ferrand et Lyon. J’avais lancé un projet collaboratif qui m’a apporté beaucoup de choses mais qui n’a pas abouti. En parallèle je travaillais chez moi, dans des conditions parfois compliquées selon le format du projet, les matériaux choisis, et au vu de la taille de mon appartement.

Cette année-là, j’ai participé à l’exposition collective « Les une et mille nuits » dans le cadre du festival C’Mouvoir à Champs-sur-Tarentaine et « AIMANT, AIMANT » dans le cadre du festival des Arts en Balade à Clermont-Ferrand.  J’ai également accompagné un groupe d’étudiant·es de l’école pour une résidence d’un mois au PAF (Performing Art Forum) à St-Erme.

J’ai ensuite postulé pour un atelier au Grand Large, l’association pour la jeune création en Auvergne-Rhône-Alpes à Lyon où je suis résidente depuis. Nous sommes 33 artistes dont la plupart sont diplômé·es des écoles de la région. Il y a des évènements et des visites organisées qui permettent de rencontrer des professionnelles du milieu de l’art et élargir son réseau. Grâce à cet atelier j’ai participé à des expositions collectives dont « Paysages, grands formats » à Saint Gervais-les-Bains, ainsi qu’à « Exposition d’art urbain » et « Chemin de traverse » à Lyon, dans le cadre du programme « Résonance » de la Biennale de Lyon.

Peux-tu développer sur ta pratique et de ta méthodologie de travail ?

Ma pratique est beaucoup inspirée de mon expérience de vie en France en tant qu’étrangère. Elle est centrée autour des questions de l’identité culturelle et linguistique, de la dislocation et la transculturation.

J’aborde des aspects communs à chaque nation, comme la langue, les traditions ou encore la géographie, et j’en explore les différences. Ma pratique explore deux types d’identité, comme l’énonce le théoricien de la culture, Stuart Hall : l’une fondée sur des similitudes, une unité qui vient de l’appartenance à une culture commune ; et l’autre basée sur un processus actif d’identification, qui répond aux points de différence évoluant toujours à travers un jeu continu d’histoire, de culture et de pouvoir.

Je ne me limite pas à un medium ou une technique. Je choisi la forme qui sert le mieux mon idée. Ça peut être la broderie, le dessin, la vidéo ou la performance.
Par exemple, dans une de mes performances j’ai utilisé des mots persans qui ont été empruntés par la langue française. Une répétition, un amalgame, des mots qui, accompagnés par mon corps en mouvement, installent une ambiance ambigüe et équivoque.
Depuis mon diplôme je travaille sur une série de broderies sur les toiles de Jouy, où des éléments de miniatures persanes s’intègrent dans cette étoffe typiquement française. Ces éléments cohabitent alors dans les scènes de la vie quotidienne, de la faune et la flore.
Une autre série de broderies et de dessin représente une carte mentale, un « ailleurs » qui n’est pas forcément un lieu géographique réel, mais un endroit imaginaire.
Dans mon travail, le choix des mediums et des techniques implique un processus lent. Cela fait écho à la lenteur et à l’effort du processus d’intégration, qui sous-tend l’ensemble de mon travail : comment s’assimiler au pays d’accueil en conservant une conscience identitaire liée à la mémoire collective du territoire, de la société d’origine et de son histoire ?

Sur quels projets travailles-tu en ce moment ?

Je travaille sur une installation textile pour le festival de l’Art et la Matière en Drôme des Collines pour le mois juin 2023. L’objectif du festival est de mettre en résonance des œuvres contemporaines et des lieux chargés d’histoire. Le projet s’inspire de la chapelle Saint-Roch et du paysage qui l’entoure.
En parallèle je travaille à un projet avec « l’envers des pentes », un programme de recherche, d’expérimentation et de création en territoire de montagne, qui me permettra de participer à une résidence en refuge de montagne cet été.
En automne 2023, je présenterai une exposition personnelle à MAPRAA (Maison des Arts Plastiques et visuels Auvergne Rhône-Alpes) et une exposition collective à l’espace d’art contemporain H2M à Bourg-en-Bresse.

https://www.legrandlarge.org/les-artistes/niloufar-basiri

https://www.instagram.com/niloufar.basiri/?hl=fr

NOUVEAU !

Il reste des places !

Un nouveau format de stage préparatoire est inauguré cette année en partenariat avec l’École d’art de Riom. Ce stage se déroulera du jeudi 9 au dimanche 12 février.

Il s’adresse qui souhaitent se présenter aux examens d’entrée des écoles supérieures d’art en 2023.
Il regroupe sur quatre jours, une approche pratique et théorique des arts, et se déroulera sur deux établissements. Le jeudi 09 et vendredi 10 février 2023 à l’École d’Art de Riom et le samedi 11 et dimanche 12 février 2023 à l’ÉSACM à Clermont-Ferrand. Ce sera aussi l’occasion de découvrir ces deux structures qui proposent un cursus artistique.
Les élèves seront amené·es à découvrir de nouvelles pratiques, nourrir leur culture artistique et leur curiosité pour mieux préciser leur orientation en vue d’une préparation aux examens d’entrée des écoles d’art. Une immersion dans des conditions proches de celles des examens d’entrée leur est proposé sur les deux derniers jours du stage pour les préparer au rythme aux situations de production et aux attentes d’une école d’art. La dimension collective est valorisée afin de favoriser les échanges et la mise en confiance.

+ d’infos ici