Rencontre « La photographie au chevet des territoires en transition écologique »

Fruit d’un partenariat avec l’Agence d’urbanisme Clermont Métropole, et Clermont-Ferrand Massif Central, candidature capitale européenne de la culture 2028, une rencontre aura lieu mardi 14 mars à l’ÉSACM, autour du thème « La photographie au chevet des territoires en transition écologique ». Des échanges avec plusieurs professionnels du monde de la photographie et/ou de l’urbanisme seront proposés, afin d’élaborer des hypothèses permettant d’œuvrer collectivement à la réorientation écologique des territoires.

→ Ouvert à tou·tes sur inscription, mardi 14 mars de 9h à 17h

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PROGRAMME

9h00-9h30
La place de la culture dans la transition écologique des territoires

Échange avec Grégory Bernard, adjoint au maire de Clermont-Ferrand en charge de l’urbanisme et de l’habitat, conseiller métropolitain, Président de l’Agence d’urbanisme et de Développement Clermont Métropole.

9h30-12h30
Des pratiques photographiques à l’épreuve de l’anthropocène

Avec :

  • Emmanuelle Blanc, artiste visuelle
  • Serge Lhermitte, plasticien et enseignant à Ecole Supérieure d’Art de Clermont Métropole
  • Jürgen Nefzger, photographe et enseignant à l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence
  • Bertrand Stofleth, artiste et photographe

14h00-17h00
Des dispositifs photographiques pour œuvrer à la réorientation écologique des territoires

Avec :

  • Raphaële Bertho, Maîtresse de conférences en Arts à l’Université de Tours
  • Stéphane Cordobes – Directeur de l’Agence d’Urbanisme et de Développement Clermont Métropole et photographe
  • François-Nicolas L’Hardy – Directeur de l’Hôtel Fonfreyde – centre photographique, coordinateur des résidences photographiques, Ville de Clermont-Ferrand
  • Florent Perroud – Architecte-urbaniste et photographe au CAUE Rhône Métropole, responsable de l’Observatoire photographique des paysages de la Vallée de la chimie

Introduction, animation et conclusion

  • Benoît Bouscarel, Président de L’Onde porteuse
  • Rosalie Lakatos, Chargée d’études urbanisme culturel à AUDCM

Image : – Mission photographique Grand Est – Rethel, Ardennes, août 2019. Zone d’activité commerciale, supermarché low cost et culture en openfield de blé, orge et betteraves sur le plus grand parc éolien terrestre de France. © Bertrand Stofelth

Conférence Anna Longo

Anna Longo est docteur en esthétique (Paris 1) et directrice de programme au collège international de Philosophie. Elle a enseigné à l’École d’art de la Sorbonne, à CalArts (Los Angeles) et à l’Institut Mines Telecom Business School. Sa recherche actuelle porte sur l’histoire et les limites de l’actuel système de production automatisée d’information. Elle a dirigé plusieurs ouvrages (Le paradoxe de la finitude ; La genèse du transcendantal ; Time without becoming; Breaking the Spell) et elle est autrice de la monographie Le jeu de l’induction : automatisation de la connaissance et réflexion philosophique (éditions Mimesis 2022).

L’art à l’époque de la production automatisée d’information
L’information est aujourd’hui le bien de consommation indispensable et la ressource qu’on ne cesse de reproduire en la consommant ; l’information est ce qui permet de faire évoluer la connaissance et ce qu’on communique en agissant d’une manière conforme à la connaissance dont on dispose. en tant qu’information, la connaissance est une ressource économique, et l’économie une compétition pour l’innovation des stratégies de production d’information. Est-ce que la création artistique est condamnée à contribuer au bon fonctionnement de la competition pour la production d’informations toujours nouvelles, ou bien, peut-elle être considérée comme une forme de résistance ?

Dans l’amphithéâtre de l’ÉSACM.

Ouvert à tou·tes sans inscription

Conférence Sharon Alfassi

Née en 1993.
Vit et travaille à Paris.
Diplômée de la Villa Arson en 2018 et de Sciences Po Paris en 2019.
Résidente du Wonder Fortin, artist-run space et co-monitrice du pôle céramique.

La pratique de Sharon Alfassi reflète une certaine idée de la polyvalence et de la fluidité de l’artisanat dans l’art contemporain, et comment les techniques s’interfèrent et se complètent au service des narrations qu’elle déploie.

Sa pratique est à l’image d’un carrefour entre de multiples media, dans lesquels la performance, l’installation et l’écriture, la fabrication de costumes sont intimement liées.

Si l’habit ne fait pas le moine, elle lui fait néanmoins la peau.
Elle détourne la signification et les clichés associés aux vêtements, non sans un certain humour (les titres de ses œuvres font souvent référence à des chansons).

Son travail met en scène des figures hautement référencées, du chevalier en passant par le cowboy. L’artiste les questionne, les tord, les repense. Et chacune de leur représentation est l’occasion de déconstruire l’évidence des clichés, de les prendre à rebours pour mieux raconter les histoires qu’elle joue dans ses tableaux vivants.

Lauréate du programme de mentorat « Passerelles 2020 » impulsé par l’association Contemporaines en binôme avec l’artiste Liv Schulman, elle est lauréate du Prix des ateliers Médecis pour l’année 2022/2023.

Elle fait à présent partie de la sélection de la Cinémathèque idéale des banlieues du Monde, associant le Centre Pompidou et les Ateliers Médicis.

Portrait diplomée / Niloufar Basiri

Niloufar Basiri est née à Isaphan, en Iran. Après des études en architecture et un apprentissage en peinture en Iran, Niloufar a obtenu son visa pour la France et intégré l’ÉSACM en 2016. Elle a obtenu un DNSEP en 2020. Depuis, elle a intégré les ateliers du GrandLarge à Lyon.

Peux-tu revenir sur ton parcours avant l’école ?

Avant d’arriver en France, j’avais étudié l’architecture en Iran. Après les études j’ai intégré le monde du travail quelques temps, mais l’art et la création me manquaient beaucoup. J’ai alors quitté le travail et repris des cours de peinture chez un maitre de la miniature persane pendant 5 ans. Je suis devenue son assistante. En parallèle, je donnais des cours de peinture, suivant différentes techniques. L’apprentissage était très académique, et concernait la peinture figurative, réaliste. J’étudiais à partir de modèles vivants ou de photos la plupart du temps, mais j’avais envie de créer mon propre art, trouver un langage à travers lequel je pourrais m’exprimer. C’est avec ce projet que j’ai décidé de poursuivre mes études en France, pour avoir plus de liberté et échapper à la censure dans mon pays. Apres deux ans d’apprentissage de la langue française j’ai obtenu mon visa, et en septembre 2016 j’ai intégré la 2eme année à l’ÉSACM.

Jusqu’à là je n’avais appris que la technique, et l’école m’a accompagné dans un processus de création plus libre, plus porté sur les idées et la réflexion. Le monde de l’art contemporain était pour moi un tout nouveau territoire. Au début, je me sentais perdue, surtout avec la barrière de la langue et de la culture. L’aide des professeurs et des autres étudiants a été très rassurante pour que je puisse traverser cette phase, et trouver progressivement ma voie.
À l’école nous apprenons à développer nos idées, à les transcrire sous forme plastique, à présenter notre travail, et à appréhender les aspects administratifs liés à la création.

Comment s’est passée ta sortie de l’école ?

Après mon diplôme, j’ai déménagé à Lyon. Pour des raisons personnelles mais aussi pour changer d’environnement et découvrir un nouveau réseau dans une grande ville. La première année après l’obtention du diplôme était pour moi un temps de transition entre les études et la vie professionnelle, entre Clermont-Ferrand et Lyon. J’avais lancé un projet collaboratif qui m’a apporté beaucoup de choses mais qui n’a pas abouti. En parallèle je travaillais chez moi, dans des conditions parfois compliquées selon le format du projet, les matériaux choisis, et au vu de la taille de mon appartement.

Cette année-là, j’ai participé à l’exposition collective « Les une et mille nuits » dans le cadre du festival C’Mouvoir à Champs-sur-Tarentaine et « AIMANT, AIMANT » dans le cadre du festival des Arts en Balade à Clermont-Ferrand.  J’ai également accompagné un groupe d’étudiant·es de l’école pour une résidence d’un mois au PAF (Performing Art Forum) à St-Erme.

J’ai ensuite postulé pour un atelier au Grand Large, l’association pour la jeune création en Auvergne-Rhône-Alpes à Lyon où je suis résidente depuis. Nous sommes 33 artistes dont la plupart sont diplômé·es des écoles de la région. Il y a des évènements et des visites organisées qui permettent de rencontrer des professionnelles du milieu de l’art et élargir son réseau. Grâce à cet atelier j’ai participé à des expositions collectives dont « Paysages, grands formats » à Saint Gervais-les-Bains, ainsi qu’à « Exposition d’art urbain » et « Chemin de traverse » à Lyon, dans le cadre du programme « Résonance » de la Biennale de Lyon.

Peux-tu développer sur ta pratique et de ta méthodologie de travail ?

Ma pratique est beaucoup inspirée de mon expérience de vie en France en tant qu’étrangère. Elle est centrée autour des questions de l’identité culturelle et linguistique, de la dislocation et la transculturation.

J’aborde des aspects communs à chaque nation, comme la langue, les traditions ou encore la géographie, et j’en explore les différences. Ma pratique explore deux types d’identité, comme l’énonce le théoricien de la culture, Stuart Hall : l’une fondée sur des similitudes, une unité qui vient de l’appartenance à une culture commune ; et l’autre basée sur un processus actif d’identification, qui répond aux points de différence évoluant toujours à travers un jeu continu d’histoire, de culture et de pouvoir.

Je ne me limite pas à un medium ou une technique. Je choisi la forme qui sert le mieux mon idée. Ça peut être la broderie, le dessin, la vidéo ou la performance.
Par exemple, dans une de mes performances j’ai utilisé des mots persans qui ont été empruntés par la langue française. Une répétition, un amalgame, des mots qui, accompagnés par mon corps en mouvement, installent une ambiance ambigüe et équivoque.
Depuis mon diplôme je travaille sur une série de broderies sur les toiles de Jouy, où des éléments de miniatures persanes s’intègrent dans cette étoffe typiquement française. Ces éléments cohabitent alors dans les scènes de la vie quotidienne, de la faune et la flore.
Une autre série de broderies et de dessin représente une carte mentale, un « ailleurs » qui n’est pas forcément un lieu géographique réel, mais un endroit imaginaire.
Dans mon travail, le choix des mediums et des techniques implique un processus lent. Cela fait écho à la lenteur et à l’effort du processus d’intégration, qui sous-tend l’ensemble de mon travail : comment s’assimiler au pays d’accueil en conservant une conscience identitaire liée à la mémoire collective du territoire, de la société d’origine et de son histoire ?

Sur quels projets travailles-tu en ce moment ?

Je travaille sur une installation textile pour le festival de l’Art et la Matière en Drôme des Collines pour le mois juin 2023. L’objectif du festival est de mettre en résonance des œuvres contemporaines et des lieux chargés d’histoire. Le projet s’inspire de la chapelle Saint-Roch et du paysage qui l’entoure.
En parallèle je travaille à un projet avec « l’envers des pentes », un programme de recherche, d’expérimentation et de création en territoire de montagne, qui me permettra de participer à une résidence en refuge de montagne cet été.
En automne 2023, je présenterai une exposition personnelle à MAPRAA (Maison des Arts Plastiques et visuels Auvergne Rhône-Alpes) et une exposition collective à l’espace d’art contemporain H2M à Bourg-en-Bresse.

https://www.legrandlarge.org/les-artistes/niloufar-basiri

https://www.instagram.com/niloufar.basiri/?hl=fr

NOUVEAU !

Il reste des places !

Un nouveau format de stage préparatoire est inauguré cette année en partenariat avec l’École d’art de Riom. Ce stage se déroulera du jeudi 9 au dimanche 12 février.

Il s’adresse qui souhaitent se présenter aux examens d’entrée des écoles supérieures d’art en 2023.
Il regroupe sur quatre jours, une approche pratique et théorique des arts, et se déroulera sur deux établissements. Le jeudi 09 et vendredi 10 février 2023 à l’École d’Art de Riom et le samedi 11 et dimanche 12 février 2023 à l’ÉSACM à Clermont-Ferrand. Ce sera aussi l’occasion de découvrir ces deux structures qui proposent un cursus artistique.
Les élèves seront amené·es à découvrir de nouvelles pratiques, nourrir leur culture artistique et leur curiosité pour mieux préciser leur orientation en vue d’une préparation aux examens d’entrée des écoles d’art. Une immersion dans des conditions proches de celles des examens d’entrée leur est proposé sur les deux derniers jours du stage pour les préparer au rythme aux situations de production et aux attentes d’une école d’art. La dimension collective est valorisée afin de favoriser les échanges et la mise en confiance.

+ d’infos ici

 

« And history will be forgotten », une exposition des travaux d’Evgeny Granilshchikov, à l’ÉSACM

« And history will be forgotten », une exposition des travaux d’Evgeny Granilshchikov, à l’ÉSACM

Evgeny Granilshchikov, artiste et réalisateur de films indépendant en résidence à l’ÉSACM, présentera un ensemble de dessins et de films, lors d’une exposition proposée dans le cadre du Festival International du Court-Métrage de Clermont-Ferrand.

L’Association nationale des écoles d’art (ANDEA) organise actuellement un accueil d’urgence d’artistes ukrainiens et russes au sein du réseau des écoles auquel l’ÉSACM contribue en recevant Evgeny Granilschchikov en résidence depuis octobre 2022, avec le soutien de l’Institut Français près l’Ambassade de France en Fédération de Russie.

→ Vernissage mercredi 1er février 2023, à 18h

→ Exposition ouverte jusqu’au 10 février, du lundi au vendredi, de 10h à 18h

 

https://www.instagram.com/granilshchikov/

https://vimeo.com/granilschikov

http://cargocollective.com/granilshchikov

 

Conférence de la photographe Leslie Moquin

Leslie MOQUIN est photographe. Elle travaille avec Fanny TAILLANDIER, actuellement en résidence d’écriture à l’ÉSACM sur un projet commun intitulé : L’affaire de la D904. 

Ce projet prendra la forme d’un livre d’artiste dont le sujet convoque la disparition mystérieuse, et fictive, d’un couple. Autour de cette intrigue, il s’agira d’explorer les registres visuels et textuels associés au genre du « fait divers ». 

Ce projet est lauréat de la bourse Arcane de la SGDL et de l’ADGAP en 2022.

Leslie MOQUIN est diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles (2013), et d’un Magistère de Relations internationales (MRIAE) de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Paris (2010). 

Son travail a été exposé aux Rencontres d’Arles, au Musée d’Art Moderne de Bogota, à l’Ambassade de France à Rome (Palais Farnese) ou encore chez Agnès b. 

Ces deux derniers projets portent sur le pistage animal («Les pisteurs», avec le soutien du CNAP) et sur le microbiome océanique («l’hypothèse du rayon vert», avec le soutien de la fondation Tara Océan). 

«Sensuelles et sensibles, les images de Leslie MOQUIN jouent sur les formes et les couleurs pour faire parler le monde dans ses détails quotidiens, laissant la part belle aux formes de vie qui le peuplent. Les clichés, faussement spontanés, pointent avec humour nos façons de l’arpenter, de l’habiter et de le représenter. L’attention portée aux symboles, aux croyances contenues en germes dans des éléments a priori banals qui nous entourent (dessins, vêtements, décorations), dessine une poésie discrète, parfois doucement moqueuse, mais où la confiance donnée au regard photographique est palpable. En réveillant l’érotisme caché dans des codes culturels, en révélant la magie associée à une nature plus ou moins reconstruite par la main humaine, ses photos donnent à voir les strates concrètes et imaginaires qui forment notre réalité, mystérieuse et joyeusement traversée par nos désirs.» Baya JOHNSON, novembre 2020 

« Dispersions – Restitutions » DSRA de Constantin Jopeck

Diplôme Supérieur de Recherche en Art de Constantin Jopeck
À la Tôlerie (10 rue de Bien Assis)

VERNISSAGE – Vendredi 9 décembre à 18h
À la Tôlerie
Dans le cadre de son diplôme supérieur de recherche en art à la Coopérative de recherche de l’ÉSACM, Constantin Jopeck investit l’espace de la Tôlerie et déploie les restitutions de sa recherche autour de plusieurs films: le voyage interdit de la dentelle, le chemin évasif du serpent, la réunion rebelle des espèces… Ses propositions s’harmonisent le temps d’une exposition, ouverte du mercredi 14 au samedi 17 décembre, de 14h à 18h.

JURY – Diplôme Supérieur de Recherche en Art
Les lundi 12 et mardi 13 décembre 2022, La Coopérative de Recherche de l’ÉSACM et Constantin Jopeck organisent plusieurs temps de présentation et de discussion autour de son travail avec un jury invité et composé de Rebecca Digne, artiste plasticienne, vidéaste et cinéaste; Geneviève Loup, chercheuse et enseignante de l’histoire du cinéma expérimental et de l’art vidéo à l’École
Cantonale d’Art du Valais et à la Haute École d’Art et de Design de Genève et Simon Ripoll-Hurier, artiste visuel, cinéaste, co-fondateur de radio *DUUU.

PROGRAMME :

Lundi 12 décembre à 17h
À la Tôlerie – ouvert à tousxtes
Présentation des travaux et discussion avec le jury du diplôme supérieur de recherche en art de Constantin Jopeck.

Mardi 13 décembre à 10h
À la Coopérative de recherche – ouvert à tousxtes
Discussion avec le jury à la Coopérative de recherche autour de différents objets de la recherche.

Mardi 13 décembre à 15h
À la Tôlerie – ouvert à tousxtes
Discussion et délibération du jury dans l’exposition à la Tôlerie.

Mercredi 14 décembre à 19h
À la Tôlerie – Double soirée organisée à la Tôlerie : « Pourquoi regarder les animaux? » – Traduction et Projections
Traduction live ouverte à tousxtes avec les artistes-chercheur•es enrico floriddia, Stéphanie Lagarde et Constantin Jopeck du texte « A Wombat Wake: In Memoriam Birubi » (2000) de la philosophe et militante éco-féministe Val Plumwood.
Suivi d’un programme de films d’artistes autour de la figure de l’animal comme entité mythologique et opérateur d’images et qui ont inspiré fortement le travail et la recherche de Constantin Jopeck.

Image : Le chemin du serpent, Constantin Jopeck