Pierre Frulloni obtient le Diplôme Supérieur de Recherche en Art

Pierre Frulloni a obtenu le premier Diplôme Supérieur de Recherche en Art (DSRA) de l’ESACM avec les félicitations du jury.  Celui-ci était composé de : l’écrivain et traducteur Brice Matthieussent et des artistes Guillaume Constantin et Laura Gozlan.

Photos : Pierre Frulloni

 

Pierre Frulloni vit à Toulouse. Il est diplômé d’un DNSEP à l’ESACM en 2014.

« Aujourd’hui l’histoire bascule vers le dernier rivage, océanique, vers la fin du monde, vers le Finistère » écrit Paul Virilio dans son livre Le littoral, la dernière frontière en 2013. En effet les frontières sont en voie d’obsolescence et même si l’on édifie des murs un peu partout, ce n’est qu’en réaction à ce mouvement de fond qui affecte notre monde et fait du littoral, et plus précisément de ce qu’on appelle le trait de côte, la dernière limite, celle qui sépare la matérialité du territoire de la dynamique du flux.
C’est dans cette marge instable que je tente d’installer mon travail de recherche. À pied, en voiture, en bateau, je suis parti à la rencontre de ceux qui y vivent, la construisent, la traversent, observant leurs manières de faire et leurs inventions. Sans parler d’analyse, je tente de nourrir mon travail par des actions et artefacts humains en considérant leur dimension temporelle autant que leurs aspects plastiques. C’est à cet endroit-là que naît ma recherche, dans la représentation des regards croisés aux miens, comme des clefs pour mieux comprendre ce qui se joue aujourd’hui dans le berceau méditerranéen de l’Europe, et par extension dans le monde.

J’ai réalisé plusieurs voyages, construisant déplacement après déplacement une méthode de travail. Avec des partenaires de recherche, j’ai suivi des apiculteurs, des bergers ainsi que des pêcheurs, en tentant de traverser la Méditerranée ; abordant avec eux la lisière des cités grecques, cet espace sensible entre la nature et la civilisation. Puis dans l’Anti-Atlas et le désert du Sahara, je suis parti étudier des décors de cinéma retraçant sur vingt hectares toute l’histoire de l’homme ; découvrant l’existence d’une écriture disparue depuis mille ans, ce qui a motivé le récit de ma rencontre avec les Amazight.
Des voyages de recherche rendus possibles par une première étude, celle de l’enroulement de l’horizon à travers un maelström, au-delà du cercle polaire en Norvège. Une puissance naturelle qui depuis des milliers d’années mâche et remâche les corps-morts, les sédiments du monde, leur faisant perdre toute idée d’origine, de temporalité et d’appartenance, ne laissant exister que la richesse de leurs rencontres, de leurs dialogues.
C’est à cet endroit que s’est construite ma méthode de travail. J’envisage ma pensée comme un tissage, un filet qui a la capacité d’être porté par le flux et d’être ainsi tenté de le suivre. Un tissage qui retient dans ses mailles des fragments du territoire semblables à ceux du maelström. Peu importe l’échelle du filet, il laisse passer énormément de choses, me laissant envisager la perte comme la manifestation d’un mouvement, car dans ce grand tourbillon elles repasseront toujours. Mes intentions deviennent clairement poétiques, évitant l’approche documentaire ou une narration linéaire pour privilégier un mode de lecture analogique.

C’est ainsi que je construis, montage après montage, des formes qui tendent à ralentir le flux par des expériences de pensée parfois purement intuitives. Ce que l’on développe lorsque quelque chose vient perturber l’équilibre de notre quotidien. Des outils qui viendraient résister au temps, nous permettant un regard, une action, dans ce présent en ruine où rien n’est encore
vestige ou décombres.
Penser par la forme, errer dans ses temporalités et ses recoins pour comprendre et entrevoir plis après plis une odyssée où les corps, les mots, les matérialités s’agencent dans un paysage politique actuel, un nouvel imaginaire commun.

Léviathan (titre provisoire) : présentation & projection de « The Lottery Of The Sea »

Le groupe de recherche « Léviathan (titre provisoire) » vous invite à une première présentation des recherches en cours :
mercredi 10 janvier, à partir de 18h30,
à Les Ateliers , 228 avenue Jean Mermoz, Clermont-Ferrand

Ainsi qu’à la projection du film :
« The Lottery Of The Sea », d’Allan Sekula,
présentation par Pascal Beausse,
jeudi 11 janvier, à 18h00,
dans l’amphi de l’ESACM

Allan Sekula est né en 1951 à Erie, en Pennsylvanie. Il a vécu à Los Angeles et y est mort en 2013. Artiste, théoricien et enseignant, il a, depuis les années 1970, questionné les conditions politiques, économiques et sociales du capitalisme en associant la photographie, le texte et le film.

Pascal Beausse (né en 1968) est critique d’art et commissaire d’exposition. Il est responsable des collections photographiques du Centre national des arts plastiques.
Il est l’auteur d’essais et entretiens portant notamment sur les travaux de Maria Thereza Alves, Philippe Durand, Jimmie Durham, Cécile Hartmann, Candida Höfer, Ange Leccia, Teresa Margolles, Allan Sekula, Bruno Serralongue, Jean-Luc Vilmouth et Wang Du.

Merci de vous présenter à l’accueil de l’école (rue Charles Fabre) en arrivant.

Le Film infini (le travail)

Ce livre est une édition corrigée du prototype montré lors de l’exposition Un film infini (le travail) produite par le groupe de recherche éponyme à Clermont-Ferrand en mai 2016.
Cette exposition présentait le film tourné les deux années précédentes dans les usines Michelin de Clermont-Ferrand et de Shanghaï, un cabinet d’écoute ainsi qu’un ensemble d’images à emporter.

Ce livre montre une partie ou la somme des textes écrits, des images tournées, des dossiers produits, des livres lus, des films vus, des voyages partagés, des workshops réalisés, des expositions conçues, des expériences vécues qui ont été produits et ont permis au programme de recherche Un film infini (le travail) d’exister entre 2013 et 2016 à l’ESACM.
Il essaie de montrer aussi simplement que possible le travail produit pendant ces trois années par les enseignants, les chercheurs les étudiants et leurs invités.

Ce livre n’est pas l’aboutissement du programme de recherche puisqu’il ne montre pas le film réalisé, cœur de notre programme, mais la matière périphérique nécessaire à son élaboration mettant à plat et sans volonté de hiérarchisation les sources et les fruits de ce travail.
Ce livre est une étape. Le film continue.

Photos : Vincent Blesbois

Le Film infini (le travail)

Pendant deux années, les membres d’Un film infini (le travail) ont pu tourner dans les usines du Groupe Michelin à Clermont-Ferrand et à Shanghai. Le film réalisé (auquel le groupe de recherche prête son nom) tente de regarder le travail tout en se travaillant lui-même, se scénarisant à partir du travail filmé, et pose ainsi la question : quand commence et quand finit le travail ?
« Nous le savons, le travail ne se limite pas au temps payé, il infuse notre vie, jusque dans nos rêves. Le travail nous travaille. »

Un film de : Rémy Drouard, Matthieu Dussol, Pierre Frulloni, Marina Guyot, Marie Muzerelle, Norman Nedellec, Emmy Ols, Clara Puleio, Camille Varenne, Alex Pou, Sarah Ritter, François Marcelly, Lucia Sagradini, Fabrice Guérinon et Geoffrey Veyrines

Avec le soutien de Clermont Communauté, le Ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Clermont-Ferrand, le Groupe Michelin et la Fondation d’entreprise Michelin.

Conférence de Kientega Pingdéwindé Gérard

Conférence de Kientega Pingdéwindé Gérard (KPG)
Jeudi 7 décembre 2017 à 18h

Kientega Pingdéwindé Gérard, communément appelé KPG, est issu de la caste des forgerons et de père orateur de masques. Il forge son répertoire à partir de ses diverses traditions familiales et l’adapte au monde contemporain. C’est le moment où l’écoute, la parole et le chant s’entremêlent, se heurtent, créent une énergie apaisante, celle de l’univers fantastique de la terre rouge du pays des hommes intègres…
Artiste, griot, comédien, chanteur, tel le margouillat collé à son mur, il observe le monde autour de lui et raconte… Dans son nouveau texte, Kossyam, signifiant « demande la sagesse », KPG raconte l’insurrection populaire de 2014, l’effervescence et les nouveaux enjeux où un peuple revendique sa place de citoyen actif. KPG décrit les liens entre les forces en présence, celles de la rue et celles de la tradition.
Les personnages de Kossyam, archétypes humains, empruntent la peau des animaux, mais vivent dans la cité. Car c’est dans la rue que tout se passe, que l’histoire change et que le margouillat scrute le théâtre où se fabrique l’Histoire du pays, entre événements, tensions, sagesse, humour et réflexion.
KPG incarne ainsi tous les rôles, et prête sa voix aux effigies qu’il manipule. Et c’est dans la rue qu’il vient raconter, car au Burkina comme souvent en Afrique, c’est la place publique, métaphore de la République, qui est en jeu.

Sur une invitation des membres du groupe de recherche « Sur-exposition, acteurs, images, projections d’une nouvelle tendance » (Jacques Malgorn, J. Emil Sennewald et Camille Varenne)

image : Festival les rencontres d’Ici et d’Ailleurs Noisy-Le-sec 2015, KPG artiste conteur.

Conférence ouverte au public.
Merci de vous présenter à l’accueil de l’école (rue Charles Fabre) en arrivant.

Projection du film « Moby Dick » de John Huston

Projection John Huston, Moby Dick, 1956
en Coopérative de recherche
(organisée par le groupe de recherche Léviathan (titre provisoire))

« Appelez-moi Ismaël. Il y a quelques années de cela — peu importe combien exactement —, comme j’avais la bourse vide, ou presque, et que rien d’intéressant ne me retenait à terre, l’idée me vint de naviguer un peu et de revoir le monde marin. C’est ma façon à moi de chasser la morosité et de corriger les désordres de mes humeurs. Quand je sens l’amertume plisser mes lèvres, quand bruine dans mon âme un humide novembre et que je me surprends à faire halte, malgré moi, devant les marchands de cercueils, à me glisser dans le premier cortège funèbre que je croise, et, surtout, quand la noire mélancolie me tient si fort que seul un robuste sens moral peut m’empêcher de descendre d’un pas décidé dans la rue et d’envoyer méthodiquement valser les chapeaux des passants — alors, j’estime nécessaire de m’embarquer sans délai. D’autres auraient recours à un pistolet chargé. Avec un panache tout philosophique, Caton se jette sur son épée ; moi, tranquillement, je lève l’ancre. Quoi de surprenant ? S’ils en avaient conscience, presque tous les hommes ont, à un moment ou à un autre, et chacun à sa façon, éprouvé envers l’océan des sentiments semblables aux miens. »

(Herman Melville, Moby-Dick, ou le cachalot, chapitre I « Mirages »)

Embarquez avec nous le jeudi 14 décembre à 18h30, en Coopérative de recherche. Durée de la traversée, proposée par le groupe de recherche Léviathan (titre provisoire) : 115 minutes.

Moby Dick (1956) est l’adaptation par John Huston du roman d’Herman Melville Moby-Dick, ou le cachalot, paru en 1851. Il raconte par la voix d’Ismaël, embarqué à bord du baleinier le Pequod, la quête de son capitaine Achab, hanté par un cachalot blanc qu’il pourchasse sans répit.

L’Adresse lisière

La Coopérative de recherche de l’ESACM présente « L’Adresse lisière ».

L’exposition « L’Adresse lisière » réunit un ensemble d’œuvres et de paroles évoquant la possibilité d’une rencontre, d’une articulation, d’un partage du monde entre ses différents acteurs, au-delà de la séparation mal nommée « humain / non-humain ».
Le temps de l’exposition est également un temps d’échange : le philosophe Augustin Berque et l’anthropologue Florence Brunois-Pasina ont été invités à porter, à partir de leur propre recherche, un regard sur les œuvres exposées, et à nourrir ainsi l’actualité d’une réflexion commune.

Ce projet a pris forme à la croisée des recherches des artistes Sarah Clerval, étudiante-chercheuse du 3ème cycle de recherche, et Gyan Panchal, résident-chercheur 2016-2017 à la Coopérative de recherche de l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole.

Rencontres :
• Augustin Berque, philosophe, mardi 7 novembre à 18h
• Florence Brunois-Pasina, anthropologue, jeudi 9 novembre à 18h

Avec les œuvres de :
Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla
Fabien Giraud et Raphaël Siboni
Mark Lewis
Benoît Maire
Laurent Montaron

Exposition du 6 au 10 novembre 2017
tous les jours, de 10h à 19h

Vernissage le 6 novembre à 18h30
Entrée libre. Merci de vous présenter à l’accueil de l’école (rue Charles Fabre) en arrivant.

 

Coopérative de recherche 2017-2018

Trois nouveaux résidents-chercheurs rejoignent la Coopérative de recherche de l’ESACM pour une année, les artistes Alexis Guillier, Fabrice Gallis et Lola Gonzalez.

La Coopérative de recherche accueille également les étudiants-chercheurs de 3ème cycle Samira Ahmadi Ghotbi, Zainab Andalibe & Nicolas Kozerawski, Antoine Barrot, Sarah Clerval Matthieu Dussol, Ghita Skali, Camille Varenne, Jérôme de Vienne, et deux chercheurs associés : le danseur et chorégraphe Rémy Héritier 
et l’artiste Sarah Ritter.

plus d’infos sur la Coopérative de recherche