Dao Sada

Scénographe et chercheur associé au groupe Figures de transition, porteur du projet Faufilé Sada DAO se lance dans les métiers de la scénographie en 1998, alors que cette profession est peu connue au Burkina Faso. Devenu l’un des scénographes africains les plus confirmés, il fonde et assure la Direction Artistique de Face-O-Scéno (collectif de scénographes et techniciens de scène), qu’il quitte en 2016.

Ayant à son actif de très nombreuses conceptions et réalisations artistiques, il rêve d’ouvrir une école de scénographie au Burkina. Cherchant à inscrire sa démarche de scénographe au départ du continent africain, comme art et technique inhérents aux spectacles vivants qui s’y pratiquent, ses différentes expériences ont bouleversé les codes sur la définition des rôles des artistes et techniciens, et sur le travail d’équipe.

L’impact fédérateur de ses activités et projets, et sa capacité à réfléchir, expérimenter et travailler dans l’espace public, lui permettent de développer des projets artistiques porteurs de changements esthétiques et qui questionnent le sens des pratiques et installations artistiques urbaines.

En 2008, il est nominé Meilleur Scénographe du Grand prix du Théâtre d’Afrique Francophone pour le parcours de Face-O-Scéno. En 2009, il est sélectionné pour le Prix de la Critique en Belgique. En 2016, il reçoit le Lompolo de la meilleure réalisation scénographique au Burkina Faso.

Le scénographe Dao Sada devient chercheur-associé au groupe Figure de transition pour préparer une collaboration autour d’un projet intitulé Faufilés. Le projet Faufilés vise à mener des réflexions, des créations et des productions autour du concept « d’objets » et de « zoos humains » ainsi qu’à partir des questions posées dans le cadre des débats sur la restitution et la décolonisation des Musées. Il s’inscrit dans un partenariat avec le Goethe institut, l’ÉSACM et les Ateliers Nédaere. Le projet Faufilés prendra la forme d’une exposition-rencontres les 13 et 14 octobre 2021, au jardin Lecoq et à l’ÉSACM.

Fabrice Gallis

Initiée en 2017 à l’ÉSACM autour de l’échec, la lenteur et la disparition, ma recherche propose d’étudier par l’action la performativité de ces trois notions. Par des situations expérimentales relativement floues mises en œuvre avec les étudiant·es et les chercheur·es, la part du collectif dans le ratage ou la perte s’est imposée jusqu’à contaminer certains éléments structurels de l’institution. Cette année, je poursuis mon activité de chercheur associé à l’ensemble de la Coopérative en mettant en jeu une conception de la recherche en art qui serait un moment de mise en crise de la visibilité et de la légitimité en laissant la place aux faiblesses. Contre l’idée d’un art qui devrait renforcer sa présence ou son impact dans la société en embrassant les modèles de la réussite, faisons le pari de fragiliser nos pratiques pour travailler avec des modèles faibles dans une société qui n’en veut pas. Pourquoi ne pas concevoir une situation de recherche comme un temps paradoxal, luxueux et précaire, qui permettrait – momentanément – de s’affranchir des relations de domination ? Chercher reviendrait alors à inventer des outils perturbants, collectifs, diluants, qui pourraient être réinjectés dans le champ de l’art et au–delà.

Sarah Netter

iel/il

vit et travaille à Marseille.

Artiste et auteurice, j’envisage les pratiques langagières et textiles comme pratiques vivantes d’autodétermination politique (personnelle et collective), de fluidité, de dé/construction des identités, propices à l’autofiction-théorie J’aime retracer les historiques, étymologies, traductions, et réappropriations des motifs, matières, textures, tendances, pour pouvoir en extraire les stéréotypes, leurs connotations et leurs formations, travailler nos manières de se pimper, de se parer et de se costumer. Je ne travaille quasiment qu’avec de la récup et des restes, j’ai besoin de faire avec ce qu’il y a déjà et qu’on ne considère pas forcément, avec peu de moyens, being crafty pour customiser la vie.

J’aime raconter des histoires, j’ai besoin de décortiquer la fiction, notamment le fantastique, le merveilleux, le réalisme magique comme outils d’empouvoirement, fictions politiques et réparatrices. Traducteur·rice amateur·ice, je travaille sur les traductions militantes et je traduis principalement des textes hispanophones de personnes cuir d’Amérique centrale et latine vers français, notamment Sayak Valencia ou Tadeo Cervantes. Je fais partie d’un groupe de traduction collective en mixité trans, Dans Ma Langue, avec qui nous sortons la traduction de Trans* de Jack Halberstam chez Libertalia.

J’écris aussi des textes d’autofiction, d’auto-théories et poétiques, drôles (j’espère), triste, vener et crus, que je publie parfois et que j’aimerai mettre en scène. J’ai écrit la préface du livre de Marl Brun Hot Wings and Tenders chez Burn-Aout et j’aimerais beaucoup écrire plus sur les gens que j’aime et que j’admire.

Je suis engagé·e dans deux projets collaboratifs au long cours :

« Souci du drame » (avec Camille Brêteau et Julien Carpentier), performeur·es, sculpteur·rices, conteur·euses, nous avons chacun·es exprimé un désir de scène, et de voix. C’est pourquoi nous avons commencé un projet de performance-spectacle, mot/valise, dans lequel nous emportons tout un tas d’autres termes : costumes-décors, ambiances-costumes, décors-parlants, chorégraphies-chorales. Par l’écriture, on entremêle nos volontés prosthétiques et poétiques en créant de nouvelles narrativités ; des fictions non linéaires qui mettent à nu, rejouent et sur-jouent nos affects, peurs et égos.

« Patati Patata » avec HaYoung , nos recherches tournent autour des notions de transformations, de transmission et de traductions des formes et des langages. La patate était notre point de départ, produit comestible et culturel, qui hybride les sens de par son (ses) histoires, différentes expressions et emplois. Nous nous sommes passées des hot potatoes (dans le sens « sexy ») de l’un·e à l’autre, sous forme de vidéos, sculptures, dessins et poèmes.

Au sein de la Coopérative de recherche, je travaille des questions de pratiques textiles comme pratiques vivantes en faisant sculptures et costumes, et avec l’atelier S-Kin que je propose une fois par mois aux élèves et chercheureuses. J’y propose une petite présentation à partir de questions qui n’animent, on discute et on bosse sur des projets qui sont liés de près ou de loin aux pratiques textiles, perso ou collectifs, un peu comme une permanence couture.

Je suis engagé·e dans le groupe (( )) avec Enrico Floriddia et Crys Aslanian où nous formulons des invitations à des pratiques collectives (GUFO, Rosanna Puyol et sa maison d’édition Brooke etc.).

Je fais également partie du groupe de travail d’interprétariat et traduction « Prêter nos voix », proposé par Enrico Floriddia qui nous permet de travailler à plusieurs des formes de traductions lives de contenus non traduits en français (notamment des textes de Trin T Minha)

Avec Enrico on a aussi animé pendant 2 ans TCQTT (‘Tout ce que tu touches, Tu le changes. Tout ce que tu changes, Te change.” Octavia Butler, la Parabole du Semeur)

“De quelle façon qui s’est socialisé·e en tant que blanc·he et en est conscient·e ? Qu’est ce que ça veut dire ? Quels outils nous pouvons partager pour déconstruire le suprématisme blanc et sa présence systémique au quotidien ? Un espace de travail sans but ultime, un lieu de parole bienveillant et critique, une envie de lutte diffuse. “

Sophie Lapalu et Michèle Martel m’ont invité·e à rejoindre le groupe de travail « Nous ne nous savions pas féministe… » ou nous travaillons avec un groupe d’étudiant·es et d’ancien·nes étudiant·es à des retranscriptions, entretiens et textes à partir du cycle d’invitations du même nom, qui a permis des interventions autour des féminismes intersectionnels à l’ÉSACM. Le livre “Pour des écoles d’art féministes” sortira en 2024.

Avec Gérald Kurdian nous avons organisé en mai 2021 un festival HOT BODIES à La Tôlerie à Clermont-Ferrand (“Les pratiques artistiques et militantes queer, éco-féministes et pro-sexe ont en commun de chercher des formes d’émancipation réparatrices pour les corps minorisxs et marginalisxs. Performances, publications, poésie, club ou cinéma, leurs moyens sont multiples, trans-versaux, radicaux, tendres et insolents.”) , et des workshops avec notamment Flo*Souad Benaddi, Gorge Bataille et Hantédemos etc. Et on a envie de recommencer !

Cette année je travaille plus particulièrement dans deux directions : les luttes queer juives et les liens domination adulte / infantilisation des marges notamment queer et trans / réappropriations et déconstructions du fantastique et du merveilleux. Je prépare également mon DSRA, à priori en septembre 2024, on travaille avec Hantédemos, chercheur.e associé, à un mini festival et sur un livre enfant. J’aimerai aussi travailler avec Sarah Chabrier à des readers et clubs de lectures.

Je bosse également sur un zine enfant autour des mouvements sociaux avec Rachele Borghi et Sophie Lapalu dans le cadre du DSRA de Stéphanie Lagarde qui aura lieu le 8 novembre et pour lequel j’ai commencé à écrire et chercher sur la domination adulte et le livre enfant.

Lien vers mon travail : https://www.instagram.com/sarahn.etter/

Gérald Kurdian

Gérald Kurdian étudie les arts visuels à l’École nationale supérieure d’art de Paris-Cergy avant d’intégrer le post-diplôme Ex.e.r.ce 07 sous la direction de Mathilde Monnier et Xavier Le Roy. Ses concerts obliques sont depuis lors régulièrement présentés dans les contextes du spectacle vivant, des arts visuels et de la musique indépendante. Depuis 2017, iel développe HOT BODIES OF THE FUTURE!, un cycle de recherches performatives et musicales sur les micro-politiques queer et les formes alternatives de sexualité dans le cadre notamment du laboratoire Arts et Création Sonore de l’École nationale supérieure d’art de Bourges et dont les premières formes HOT BODIES – STAND UP, un solo, HOT BODIES – CHOIR, une chorale féministe et A QUEER BALL FOR HOT BODIES OF THE FUTURE, un événement collectif et joyeux, sont présentées entre 2017 et 2020.

Depuis 2007, iel collabore par ailleurs avec l’Atelier de Création Radiophonique de France Culture et compose des pièces sonores avec des travailleuses du sexe, des détenu·es, des employé·es des compagnies d’assurance ou des danseur·es contemporain·es. En parallèle, iel compose pour le cinéma ou la danse contemporaine.

Vainqueur du prix Paris Jeunes Talents 09, et repéré par le Grand Zebrock et le FAIR 2010, son premier album sous le nom de This is the hello monster! est sélectionné parmi les meilleurs albums de l’année 2010 du quotidien Libération. En 2016, iel sort un EP, Icosaèdre, réalisé par le musicien électronique Chapelier Fou. iel sort en 2020 son premier album sous le nom de Tarek X.

Iel est depuis 2020 artiste-chercheur.euse à l’Ecole Supérieure d’Arts de Clermont-Métropole ou il développe X ! (projet pour un opéra contra-sexuel), un projet de recherches transdisciplinaires ayant pour but de comprendre et de visibiliser le rôle du soin et de l’eros dans l’émancipation des corps contemporains, ainsi que d’apprendre de ces interrelations pour nourrir les gestes artistiques des révolutions sexuelles à venir.


Gérald Kurdian (they / them) studied visual arts at the ENSA Paris-Cergy before entering the performance and contemporary dance program Ex.e.r.ce 07 under the direction of Mathilde Monnier and Xavier Le Roy.

Their oblique concerts inspired by the genres of stand-up comedy, live musical or pop acts are opportunities to invent synergies between electronic music, performance art and documentary practices. They are regularly presented in the contexts of visual arts (Centre Pompidou – Metz, Fondation Cartier), indie music (Centquatre, Nouveau Casino), or performing arts (Usine C – Montréal, Crossing the Line – New York, Steirischer Herbst – Graz , etc).. 

They have composed radio-pieces with sex workers – Je suis Putain ( Atelier de Création Radiophonique, 2007) – and contemporary dancers – 6 mois 1 lieu et le comportement de l’ensemble (2009) -. 

In 2010, they won the Phonurgia Nova grant for his project – Menaces Fantômes (2011) – led with the author Caroline Masini and developed since then a serie of documentary projects using songwriting as a pretext to testimony and exchange : Nos jours, absolument, doivent-être illuminés (2011) created with the movie director Jean-Gabriel Périot and an group of prisoners of the Orléans jailhouse, – Les Îles Artificielles (2015) with the employees of an insurance company.

They compose for movie directors : Héléna Villovitch, Louise Hervé & Chloé Maillet, Arnold Pasquier – Paramount Vincent Dieutre –Déchirés, Grave (2013) – and choréographers : Mette Ingvartsen, Philipp Gehmacher, Jen Rosenblit, Eszter Salamon, Carole Perdereau and Eleanor Bauer.

Winner of the Prix Paris Jeunes Talents 09, the Grand Zebrock and the FAIR 2010, their electronic songs project first record, This is the hello monster!, has been selected among the 2010 best records of the french newspaper Libération. In 2016, they released Icosaèdre, a french-speaking EP produced by the brilliant electronic musician Chapelier Fou and in 2020, an EP for the clubs, Tarek X I -V with the producer Apollo Noir.

Since then, they develop HOT BODIES OF THE FUTURE !, a performative and musical research cycle on alternative forms of sexualities and queer micro-politics within which he initiates experimental queer healing choir projects (HOT BODIES – CHOIR), intersectional parties (A QUEER BALL FOR HOT BODIES OF THE FUTURE) and live music acts (TAREK X / HOT BODIES – STAND UP).

They are currently one of the artist-researchers of the ESACM’s research cooperative.

 

Crys Aslanian

Crys Aslanian est diplômée de l’EESAB-site de Rennes en 2011. De 2012 à 2015, elle explore le monde globalisé en s’interrogeant sur les relation entre artisanat et imaginaires locaux. Elle développe en parallèle une pratique du live électronique mise en dialogue avec des danseurs dans le cadre de performances. En 2016, elle intègre le post-diplôme Arts et Créations Sonores de l’ENSA-Bourges ce qui lui permet d’affirmer sa pratique dans le champ des médias. Elle co-fonde le collectif rΔΔdio cΔΔrgo avec Aurélia Nardini et entame en 2017 une thèse en recherche-création à l’Université Gustave Eiffel intitulée « D’Obscures Connexions, gestes spéculatifs et artefacts radophoniques chez r∆∆dio c∆∆rgo et leurs ami·e·s ». Appliquant au dispositif radiophonique les concepts de SF de Donna Haraway ainsi que les dynamiques collectives décrites par Starhawk , le plateau-radio devient un espace d’interaction chorale et télématique à travers lequel les participant·es se relient les un·es aux autres pour co-générer des fictions sonores et narratives. Elle intègre en 2020 la Coopérative de recherche de l’ÉSACM en tant que chercheuse.

Au sein de la Coopérative, elle prolonge son travail sur la notion de « plateau » en tant qu’espace de recherche-création d’artefacts collectifs. Cette recherche se déploie en dehors de l’école dans des collectifs comme les Mutin·e·s Mutant·e·s, La Pulpe ou PŁ∆†Ø par la création narrative et la musique expérimentale. Dans l’enceinte de l’ESACM c’est à travers des workshops de création radiophonique, de jeux de rôles sans MJ ou d’ateliers d’écriture poétique qu’elle investit de nouvelles pistes notamment au sein du groupe de recherche ((  )) ou grâce à la création plus solitaire de podcasts expérimentaux « Les playlists dont vous êtes læ protagoniste »

Visuel du podcast Engine Redemption, playlist d’une amnésie dont vous êtes læ protagoniste crédit:@manontombe

Melis Tezkan

Melis Tezkan est née à Istanbul en 1982 ; elle vit et travaille à Paris.

Sous le nom de biriken et en duo avec Okan Urun, elle met en scène des spectacles dont elle fait la scénographie, crée des performances, installations, vidéos et fêtes. La posture du corps qui va et vient entre personnage et performeur.euse, la discordance et la nostalgie du low-tech sont quelques-unes des couches que biriken utilise pour mettre en évidence la constitution ambiguë du présent. Parmi les lieux où biriken a présenté son travail : Wiener Festwochen, Festival Under The Radar au Théâtre La MAMA à New York, Festival De Keuze International, Biennale de Sharjah hors les mûrs, Festival iDANS, Festival International de Théâtre d’Istanbul, Festival Jerk-Off, Festival International de Cinéma d’Ankara, Stückemarket’11, Zorlu Performing Arts Center, Musée Pera, Théâtre Ouvert, …

Melis Tezkan a également collaboré avec la plasticienne Nil Yalter pour produire des performances, textes et vidéos. Parmi les lieux où leur travail a été montré : Festival Temps d’Images à garajistanbul, l’exposition Unspeakable Home, Enchanting Companions à Badischer Kunstverein (sous le commissariat de Derya Bayraktaroglu).

Melis Tezkan est docteure en arts (Paris 3, 2012). Elle a également collaboré avec Le Laboratoire d’études de genre et de sexualité (Paris 8). Par ailleurs, elle travaille comme vidéaste, et met en espace des textes ou expositions. Elle est artiste-chercheuse à la Coopérative de l’ESACM où elle prépare actuellement son DSRA (2022). Melis Tezkan a participé à différents collectifs de recherche au sein de la Coopérative, dont des Exils ; l’Etna ; le Laboratoire de musique et performance. Pour sa recherche à l’ÉSACM, elle se penche sur des constructions narratives autour de la musique. En s’appuyant sur des playlists et listes qu’elle fabrique, elle travaille sur une forme dans laquelle des enregistrements sonores, musiques, titres ou paroles de chansons, leurs traductions ou omissions dialoguent avec des aspirations personnelles et collectives.

 Marion Balac

Marion Balac (née en 1984) est diplômée de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et de l’ENSBA Lyon. Son travail a notamment été présenté au Confort Moderne (Poitiers), à Enclave Projects (Londres), à la galerie Thaddaeus Ropac (Pantin) pour Jeune Création, au centre d’art contemporain Fabra i Coats (Barcelone), à la galerie Annka Kultys (Londres), Paradise Works (Manchester), l’Abbaye (Annecy-le-Vieux), Espace des Blancs-Manteaux (Paris), Galerie Manqué (New York), Galerie Neuf (Nancy), LOOP (Barcelone), Hectoliter (Bruxelles), Musée Saint-Raymond (Toulouse)… et dans des résidences de production telles que Espositivo et la Casa de Velázquez à Madrid, Salón Bellefour à Buenos Aires ou Hangar à Barcelone. « Marion Balac transforme des étonnements provoqués par des données, des situations ou des objets en dispositifs fictionnels qui révèlent les paysages et horizons d’un monde globalisé. Ses pièces, à la fois tendres et grinçantes, montrent comment des récits issus de la culture ultra-contemporaine et connectée s’inscrivent dans des lieux physiques ou en ligne. » (Caroline Delieutraz et Stéphanie Vidal pour l’exposition « Making Contact »).

Ses récents travaux explorent les liens et tensions opérant entre territoires, sentiments, transmission et technologie. Observant et usant des ressources offertes par l’Internet, elle s’attarde sur ses aires de jeu dynamiques pour en faire ressortir les incongruités, détourner leurs usages vers des fins poétiques ou des expériences sociales et élaborer de nouvelles fictions, dans ou hors de l’écran. Marion Balac est actuellement chercheure à la Coopérative de recherche de l’ÉSACM et invitée au sein du Laboratoire Modulaire de l’ésam Caen-Cherbourg. Ses recherches portent actuellement sur la délégation, la transmission de savoirs et la création de nouveaux espaces sociaux en ligne. Elle est également professeure de vidéo à l’École supérieure d’art et de design de MarseilleMéditerranée.

http://www.marionbalac.com

Léticia Chanliau

« Léticia Chanliau vit et travaille à Montreuil. Elle est co-fondatrice de l’atelier Flamme, la maison d’édition Repro et de l’association Woman Cave Collective. Bien que pluridisciplinaire, son travail s’articule autour de trois pôles majeurs : l’écriture, l’installation et la vidéo. Elle envisage ces médiums comme des vecteurs de narrations, des dispositifs qui permettent d’engager des réflexions sociales et politiques avec le regardeur autour de thématiques telles que le travail, les relations de pouvoir entre individus, les féminismes ou encore la notion d’auteur. Ses objets empruntent à l’iconographie des milieux associatifs, de la contreculture, des syndicats, en bref, à la lutte politique. Ils oscillent entre un désir de propagande et une volonté de réflexion sur notre relation au savoir, à la transmission et à l’apprentissage. Léticia Chanliau aime raconter des histoires ouvertes, se jouant des codes de l’information, comme des invitations à se forger un avis. Ses pièces sont ancrées dans le réel. Elles surviennent plus qu’elles ne sont provoquées, elles se construisent par l’expérience et la rencontre. Ce rapport aux autres fait partie intégrante de son travail puisque Léticia Chanliau aime collaborer avec ses proches. L’artiste défend une vision très horizontale et joyeuse de ce travail de groupe où elle prend un sincère plaisir à inviter ses amis et enrichit ainsi sa pratique de leurs savoir-faire divers. » (Mathilda Portoghese).

Enrico Floriddia

Né en Sicile en 1984.
Mon travail se situe dans un déplacement ; penche vers des pratiques relationnelles ; offre des situations de construction commune de savoirs ; invite à des contextes d’oisiveté ; encourage les proximités. Réciprocité, équité et agentivité sont mes préoccupations constantes.
Ma recherche a voyagé avec la bibliothèque nomade Zines of the zone en 2014. Par la suite, a pris part aux programmes Trauma&Revival (Bozar, ZKM, Citta dellarte, Pushkin Museum, kim?) et ENGAGE (Viafarini) en 2017. En 2018, s’est rapprochée de Decolonizing Architecture (Kungl.Konstho gskolan) et depuis 2019 réside à la Coopérative de recherche (ÉSACM) et chez Fully Funded Residencies, un collectif agissant pour le partage des connaissances et réseaux des travailleureuses dans le champ de l’art.
Avec Jérôme de Vienne, Angeliki Tzortzakaki, et Ewa Sadowska j’organise bi-, des tentatives de résidences qui favorisent le soin et la lenteur.
Je rêve d’une bibliothèque pirate constituée par des lectures collectives.

Intentions 2022-2023
Les tentatives de partage et construction collective de connaissances se poursuivent. Toujours avec une attitude critique envers les principes d’autorités et en même temps respectueuse et reconnaissante envers le travail des autres.
La bibliothèque pirate poursuit ses lectures arpentées en lien avec des institutions mineures en auto-organisation : somme toute à Clermont-Ferrand et Trame di quartiere à Catane, avec une ouverture vers les réseaux constitués sur les territoires ou je me situe.
Le travail de traduction va se poursuivre de façon collégiale et collaborative, avec des traductions simultanées ou bien un travail plus concentré sur un texte choisi : encore une fois une envie de partager, de chercher ensemble. Surtout prêter nos voix à des personnes dont nous voulons relayer la parole.
Le choix des textes et sources se fait toujours en voulant porter une attention particulière à des voix et personnalités qui malgré un travail de longue date sont encore marginalisées ou moins reconnues ou parfois ont décidé d’agir dans les marges.

« Prêter nos voix », traduction simultanée avec Sarah Netter, Carin Klonowski, Gærald Kurdian, Crys Aslanian, Melis Tezkan, ÉSACM, avril 2021.

slanted.cc / bi-residenci.es 

Constantin Jopeck

Constantin Jopeck est chercheur à la coopérative de recherche de l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole depuis septembre 2018. Son travail se cristallise autour d’un enjeu disciplinaire spécifique : les actes performatifs de l’image en mouvement; un travail sur sa « présence » et sa visibilité : ses glissements à travers des espaces de parole, de circulation, naturels, en actes. Ses travaux actuels, qui prennent la forme d’installations vidéos, de performances, s’intéressent à des trajectoires intimes, en perdition, saisies dans l’instantané de paysages. Évocations épidermiques, images évanescentes, paysages en mutation, états « déterritorialisés », perspectives en révolution, variations de l’horizon, les formes qu’il propose se concentrent sur une zone géographique spécifique, le sud de l’Italie, et ses paysages à la périphérie de l’Europe.

www.constantinjopeck.net