Archives : Diplômés
Goeffrey Veyrines
Min Ye-Eun
Leslie Pranal
Extrait
« Aujourd’hui t’es partie, tu déambules et tu ne reviendras peut-être jamais. Tu découvres des choses.
D’ailleurs tu te demandes pourquoi tu prends toujours autant de choses avec toi, pourquoi à chaque fois que l’on part on doit automatiquement s’environner de choses, comme s’il fallait que l’on se sente accompagné.
Tu penses à ta famille, à ce qu’ils font à ce moment précis, tu les connais bien, ils te connaissent peu. Tu pourrais décrire ce qu’ils font exactement sur une semaine.
Comme s’ils devaient se raccrocher au temps.
Ils ne veulent pas le perdre, ils ne veulent pas le gâcher.
C’est peut-être pour ça que tu voulais partir.
En regardant en arrière tu te rends compte que tu l’as toujours gâché.
Tu ne sais pas choisir.
Tu te lasses vite de tout.
Ton programme c’est l’aventure.»
ÎL, Grand Atelier, Esacm, Avril et Juin 2014, 25 minutes environ, Vues de l’installation live.
Narrateur : Ludivine Fanton
Auteur : Leslie Pranal
Son : Gaëtan Larant
Ouvreur : Mattieu Dussol
Performeurs : Kevin Desbouis, Mohamed (la tortue), Louise Porte, Alice Pouzet, Valentine Ridde, Sarah Vigier
Vidéo : Antoine Barrot
Photos : Marina Guyot, Solène Simon
Caroline Romain
Si un lieu est une portion d’espace déterminé, alors, au contraire, il devrait exister des portions d’espaces indéterminés. On les appellerait alors, d’une manière logique, des non-lieux. Ils n’auraient pas de matérialité propre, ni de forme particulière. Ils seraient des masses mouvantes qui apparaissent, disparaissent, reculent et se fondent dans le décor.
Ils seraient invisibles, cachés, délaissés, traversés. Jamais vraiment habités. Ils seraient en bord de, en marge de. Ou bien ils seraient fabriqués. Inventés. Ils seraient aussi vivants, en attente de passage. Ils auraient en eux le désir de garder des traces, des êtres, des sensations, des émotions. Ces non-lieux rendraient alors complexe notre vision du paysage. Comment, où et quand se situerait le passage qui permettrait de basculer des lieux aux non-lieux? (…)
Rémy Tardieu
« Une images brouillée, le bip d’un minuteur sont captés, ils deviennent notes, instruments, matières.
Chaque silences se transforment en douce mélodie « noise ».
Traversé par divers influences musicales tels que la musique narrative, ethnique, électronique et expérimentale, les répertoires sont découpés, montés et sont l’âme des installations d’une personnalité discrète au travail bruyant.
Des esthétiques urbaines, grinçantes sont souvent les supports d’un voyage entre les formes où le son, nourrit de différents paysages, de différentes ambiances, devient outils plastique à part entière. »
Armance Rougiron
Zohreh Zavareh
Dialogue extrait de la pièce – Sans titre, 2014
Une lampe, un arrosoir, un tuyau, une horloge
Objets et dispositif sonore.
–
L’arrosoir : Le vent l’a emporté
Le tuyau : Vraiment, je me souviens. Tout y était jusqu’à ces derniers temps.
La lampe : Alors pourquoi il ne nous a pas emportés ?
Le tuyau : Comment tu sais qu’il n’est plus là ?
L’arrosoir : C’est pourtant clair, auparavant, quand il pleuvait, quand la terre se mouillait, son odeur se répandait partout. Maintenant, ça ne sent plus rien.
La lampe : Alors, où s’infiltre l’eau de pluie ?
L’arrosoir : Le vent l’absente
Le tuyau : On est où ?
La lampe : là
Amandine Capion
La collecte, et la récupération plus particulièrement, sur des chantiers, sont les moyens pour moi de montrer ce paysage urbain en perpétuelle mutation.
La ville en chantier est une ville qui se redéfinit constamment sans jamais rester figée dans un tout remarquable.
Il y a dans ma pratique, des tentatives de capter des matières informes, entraînées dans un mouvement de chantier.
Les pièces réalisées prennent diverses formes itinérantes à l’image de la récolte en train de se faire.
Elles sont le fruit d’un travail mené en extérieur puis ramenées en atelier.
Ce dernier devenant alors l’épicentre de mes collections de matériaux.
https://www.esacm.fr/actu/alumni-portrait-diplome-e-s-amandine-capion/
Marta Cristini
Dans une pièce vide, l’artiste nomade s’arrête avec son sac à dos. Dans ce temps transitoire et provisoire, il prend possession du lieu. Il le mesure avec ses pas, il l’investi avec ses gestes.
Dans le sac à dos reposent ses pièces ; elles attendent de sortir, se déplier, dérouler, d’être activées.
Dans la pièce vide, au fur et à mesure l’artiste recouvre le sol, habille les murs, déploie ses matières et ses outils.
Le lieu d’installation/exposition en tant qu’espace à habiter.
Espace à construire et déconstruire, entre geste et matière.
Dans la pièce, l’artiste nomade crée un dispositif éphémère. Se déployant pour ensuite se défaire : les pièces se replient et retournent dans le sac à dos. L’artiste bouge, les pièces la suivent.
L’espace-temps dédié au diplôme et à son installation devient l’espace et le temps d’une étape.
Matthieu Dussol
Mes propositions utilisent essentiellement l’image dans son mode d’apparition et de disparition, la mise en scène d’objets ou les rapports d’échelles. Une partie de mon travail est aussi axée sur l’objet sculptural comme objet à filmer. L’image dans la sculpture. Que reste-t-il de la sculpture quand on la montre de manière filmique ou photographique ? Ces objets sculpturaux reprennent généralement des formes du paysage. Ce sont les traces laissées, les empreintes et les mouvements du paysage, qui font émerger les images que je propose. Elles apparaissent ou disparaissent dans les propositions plastiques, comme autant de paysages changeants selon la lumière, l’activité de l’Homme, de la nature elle-même ou de sa représentation en sculpture. Depuis peu, mes recherches s’orientent sur l’écriture de scénarios ayant comme point de départ des paysages aux frontières discrètes ou invisibles. Une forme d’exploration de territoires amenant à des narrations documentaires et fictives. Les notions de proche et de lointain, d’apparent et inapparent restent fortement présents dans mon travail. L’humain devient un point centrale du travail. La forme de l’entretien et la mise en scène entrent désormais dans mes préoccupations artistiques.