Conférence Carlos Carbonell

 Dans le cadre du Focus/Initiation à la recherche Black Box mené par Émilie Brout, Maxime Marion, enseignant·es en pratiques numériques, et Marion Balac, chercheuse à la Coopérative de recherche.

Carlos Carbonell est un artiste, musicien et développeur catalan. 

Sa pratique de la performance, souvent liée aux outils technologiques et numériques, démarre avec le duo Comte d’Urgell et se poursuit avec le projet musical Internet2 qui combine alors ses passions pour la technologie, la pop, l’opéra comique baroque, la musique populaire catalane et les comédies musicales. Ses performances, où il est alors accompagné d’ami.es, de sa clarinette et d’un long piano midi en carton, se déplacent ensuite, pour des projets solo ou collaboratifs, vers des formats divers : installations, video shows, radio shows, conférences et expérimentations scéniques mettant le public à contribution.
Son travail a été exposé à la Fundació Miró (Barcelone), La Gaîté Lyrique (Paris), au centre Pompidou (Paris), à la Galerie Manqué (New York), au Centre Wallonie-Bruxelles (Paris), à la Cité Internationale des Arts (Paris), au Bel Ordinaire (Pau), La Capella (Barcelona), Fabra i Coats (Barcelona), Sunnitelma B (Turku). Son projet Internet2 a été présenté dans de nombreux pays d’Europe, au Japon, en Amérique centrale et en Amérique du Sud.
Il est actuellement artiste en résidence au centre d’art Santa Mònica (Barcelone) où il développe plusieurs projets de recherche et médiation autour de l’intelligence artificielle.

www.htmlfiesta.com

→ Mercredi 26 avril à 17h30 dans l’amphithéâtre de l’ÉSACM. Ouvert·e à tou·tes

Légende de l’image : « Carlos Carbonell, Música el musical, 2011 ».

Conférence « Oiseaux : attachés à ce qui tombe » par Marielle Macé

Nous sommes attachés aux oiseaux, de beaucoup de façons : par l’émerveillement, la familiarité, le savoir, par les pratiques de chasse et de capture, par des conversations ou des compagnonnages, et même “par la langue”… Mais voici que les oiseaux tombent. Que deviennent ces attachements ? Sans doute peut-on, doit-on tenter de les rejouer, de se souvenir des plus robustes, d’en inventer de nouveaux, et de témoigner de cette solidarité qui continue d’associer des hommes et des oiseaux dans toutes sortes de situations quotidiennes et de cultures vivantes.

Marielle Macé est écrivaine et chercheuse. Directrice de recherche au CNRS et directrice d’études à l’EHESS, elle est spécialiste de littérature française.

Elle travaille notamment sur les solidarités entre la poésie et une anthropologie élargie (aux choses, aux environnements, aux communs, aux zones à défendre, aux plantes, aux animaux…).

Ses livres prennent la littérature pour alliée dans la compréhension de la vie commune. Ils font des manières d’être et des façons de faire l’arène même de nos disputes et de nos engagements.

Elle a, entre autres, publié les livres Façons de lire, manières d’être (éditions Gallimard, 2011) ; Styles : critique de nos formes de vie (éditions Gallimard, 2016) ; Sidérer, considérer : migrants en France, 2017 (éditions Verdier, 2017) ; Nos Cabanes (éditions Verdier, 2019) ; Parole et pollution (éditions AOC, 2021) ; Une pluie d’oiseaux (éditions José Corti, 2022).

Gratuit et ouvert à tou·tes

Image : Fabrice Hyber, Placenta, 2017

Conférence Anna Longo

Anna Longo est docteur en esthétique (Paris 1) et directrice de programme au collège international de Philosophie. Elle a enseigné à l’École d’art de la Sorbonne, à CalArts (Los Angeles) et à l’Institut Mines Telecom Business School. Sa recherche actuelle porte sur l’histoire et les limites de l’actuel système de production automatisée d’information. Elle a dirigé plusieurs ouvrages (Le paradoxe de la finitude ; La genèse du transcendantal ; Time without becoming; Breaking the Spell) et elle est autrice de la monographie Le jeu de l’induction : automatisation de la connaissance et réflexion philosophique (éditions Mimesis 2022).

L’art à l’époque de la production automatisée d’information
L’information est aujourd’hui le bien de consommation indispensable et la ressource qu’on ne cesse de reproduire en la consommant ; l’information est ce qui permet de faire évoluer la connaissance et ce qu’on communique en agissant d’une manière conforme à la connaissance dont on dispose. en tant qu’information, la connaissance est une ressource économique, et l’économie une compétition pour l’innovation des stratégies de production d’information. Est-ce que la création artistique est condamnée à contribuer au bon fonctionnement de la competition pour la production d’informations toujours nouvelles, ou bien, peut-elle être considérée comme une forme de résistance ?

Dans l’amphithéâtre de l’ÉSACM.

Ouvert à tou·tes sans inscription

Conférence Sharon Alfassi

Née en 1993.
Vit et travaille à Paris.
Diplômée de la Villa Arson en 2018 et de Sciences Po Paris en 2019.
Résidente du Wonder Fortin, artist-run space et co-monitrice du pôle céramique.

La pratique de Sharon Alfassi reflète une certaine idée de la polyvalence et de la fluidité de l’artisanat dans l’art contemporain, et comment les techniques s’interfèrent et se complètent au service des narrations qu’elle déploie.

Sa pratique est à l’image d’un carrefour entre de multiples media, dans lesquels la performance, l’installation et l’écriture, la fabrication de costumes sont intimement liées.

Si l’habit ne fait pas le moine, elle lui fait néanmoins la peau.
Elle détourne la signification et les clichés associés aux vêtements, non sans un certain humour (les titres de ses œuvres font souvent référence à des chansons).

Son travail met en scène des figures hautement référencées, du chevalier en passant par le cowboy. L’artiste les questionne, les tord, les repense. Et chacune de leur représentation est l’occasion de déconstruire l’évidence des clichés, de les prendre à rebours pour mieux raconter les histoires qu’elle joue dans ses tableaux vivants.

Lauréate du programme de mentorat « Passerelles 2020 » impulsé par l’association Contemporaines en binôme avec l’artiste Liv Schulman, elle est lauréate du Prix des ateliers Médecis pour l’année 2022/2023.

Elle fait à présent partie de la sélection de la Cinémathèque idéale des banlieues du Monde, associant le Centre Pompidou et les Ateliers Médicis.

Conférence « Nos territoires à l’épreuve de l’anthropocène à partir du cas de Saint-Pierre-et-Miquelon »

Stéphane Cordobes, Directeur Général de l’Agence d’Urbanisme et de Développement Clermont Métropole (AUDCM) proposera une conférence suivie d’un débat sur les territoires anthropocènes, en compagnie de Gregory Bernard, Conseiller métropolitain délégué, Président de l’AUDCM ; Laurent Rieutort, Professeur des Universités et Directeur de l’IADT ; Emmanuel Hermange, Directeur de l’ÉSACM ; Serge Lhermitte, Photographe, Professeur à l’ÉSACM.

La conférence s’appuie sur l’exposition photographique « L’exotisme anthropocène de Saint-Pierre-et-Miquelon », visible dans les mêmes locaux.
Cet événement s’inscrit dans le cadre du programme de prospective «Territoires, Culture et redirection écologique» mis en oeuvre par l’Agence d’urbanisme en partenariat avec l’Institut d’Auvergne du Développement des Territoires (IADT), l’ÉSACM et Clermont-Massif Central 2028.

→ le jeudi 17 novembre à l’IADT (51 boulevard François-Mitterand, 63000 Clermont-Ferrand).
Inscriptions ici

Une conférence par Fanny Taillandier, écrivaine en résidence à l’ÉSACM POUR 2022-2023

Depuis 2011, l’ÉSACM accueille avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles Auvergne-Rhône-Alpes, un·e écrivain·e en résidence afin de soutenir la place importante que l’école souhaite donner à l’écriture et à la littérature dans son projet. Il s’agit d’une résidence de création au cours de laquelle, l’écrivain·e intervient ponctuellement auprès des étudiant·es.

Au cours de l’année 2022-2023, l’ÉSACM accueille Fanny Taillandier dont les livres questionnent les rapports politiques entre espaces, récits et pouvoirs en Europe et autour de la Méditerranée. Agrégée de lettres et urbaniste, elle écrit des chroniques et des enquêtes urbaines pour différents magazines et revues et collabore régulièrement avec des photographes. Son travail d’écriture explore la porosité entre la fiction et le réel à travers des romans et des essais qui croisent géographie, récits et littérature de genre (polar, science-fiction…) : Les Confessions du monstre (Flammarion, 2013), Les États et empires du lotissement grand siècle (PUF, 2016), Par les écrans du monde (Seuil, 2018), Farouches (Seuil, 2021) et récemment Delta (Le Pommier, 2022).

Depuis 2018, Fanny Taillandier travaille sur une série ouverte intitulée « Empires » et constituée de formes textuelles qui peuvent être des fictions, des essais, mais aussi des livres de photographie, des installations dans des lieux patrimoniaux ou d’exposition, voire tout autre support que l’autrice aura l’idée d’y inclure par la suite. Le lien entre ces objets, tous indépendants les uns des autres, est celui d’une méditation commune initiée par ces vers d’un poème d’Ulysse de Benjamin Fondane (1898-1944), philosophe, poète, migrant et persécuté : « Empires nés / Empires écroulés / Surgissant l’un de l’autre et l’un dans l’autre / Disparaissant. Pressés de s’écouler… »
Les empires, ce serait les formes de pouvoir et d’imaginaires se succédant et se générant sur un territoire. L’idée est de travailler ensemble le territoire et les récits qui le fondent et l’irriguent. Dévoiler ces strates dans l’histoire d’un territoire, faire résonner ensemble les échos d’imaginaires différents, mettre au jour et mettre en jeu les rapports de domination qui sous-tendent les empires.

C’est cette exploration que Fanny Taillandier poursuivra durant sa résidence à l’ÉSACM.

Ulla von Brandenburg et Leni Hoffmann

Une présentation de leur travail d’artistes et discussion avec le public 

Dans le cadre de la convention ERASMUS avec la Staatliche Akademie der Künste Karlsruhe (SABKK), les artistes  et enseignantes à la SABKK Ulla von Brandenburg et Leni Hoffmann vont présenter leur travail artistique respectif dans le cadre d’une table ronde.

Ulla von Brandenburg est une artiste allemande née en 1974 à Karlsruhe et installée à Paris depuis 2005. Après une formation en scénographie à Karlsruhe et une brève incursion dans le milieu théâtral, elle se forme à la Hochschule für Bildende Künste à Hambourg. Son œuvre se caractérise par la diversité des supports et des médiums (installations, films, aquarelles, peintures murales, collages, performances…) qui se répondent les uns aux autres et qu’elle met en scène en fonction des espaces d’exposition. Maîtrisant parfaitement les codes de la scénographie, nourrie de littérature, d’histoire des arts et d’architecture mais aussi de psychanalyse, de spiritisme et de magie, elle emprunte aussi bien aux rituels ésotériques et aux cérémonies populaires qu’aux mécanismes et aux codes du théâtre pour explorer la construction de nos structures sociales. […] Reconnu internationalement, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles, comme récemment au Palais de Tokyo (2020), au MRAC à Sérignan (2019), à la Whitechapel Gallery à Londres (2018), au Musée Jenisch Vevey en Suisse (2018), […]. Ses œuvres font partie de collections prestigieuses comme celle de la Tate Modern à Londres, du Mamco à Genève, du Centre Pompidou à Paris ou du Mudam à Luxembourg. […] (Source : Palais de Tokyo, 2020)

Leni Hoffmann (née en 1962 en Allemagne), professeur de peinture à la Staatlichen Akademie der Bildenden Künste à Karlsruhe, elle pratique la peinture avec des matériaux industriels comme l’étain ou la pâte à modeler. Elle peint aussi bien sur les pages d’un quotidien au moment de son passage sur les rotatives (Tageszeitung), qu’à même la chaussée quand elle fait lancer par des passants des boules de pâte à modeler de couleur sur la route. « […] En plasticienne de son temps, l’artiste allemande a élu ce matériau [la plastiline] pour ses qualités ductiles et le caractère éphémère des formes obtenues. Conçues en fonction du lieu, celles-ci sont détruites à la fin de l’exposition, quitte à être exécutées à nouveau en un autre espace, par exemple chez un collectionneur. La pâte à modeler conserve l’empreinte des doigts, révèle le travail de la main; c’est donc aussi pour son pouvoir expressif que l’artiste l’a adoptée. Expressivité ou subjectivité que contredit toutefois la manière d’apposer la matière sur une surface rectangulaire et d’en isoler la couleur: les monochromes qui apparaissent aux yeux du spectateur relèvent du plus pur minimalisme, sobre et austère. […] » (Sources : CNAP et Le Temps, 11/2/2003)

Conférence Philippe Mangeot

Une invitation du groupe de recherche des Exils

Philippe Mangeot enseigne la littérature. Il participe au milieu des années 90 à la fondation de la revueVacarme, qui a proposé pendant plus de vingt ans un espace d’expression et de réflexions aux croisements de la création, de la recherche en sciences humaines et sociales et de l’engagement politique. Cet intérêt pour les intrications entre l’éthique et de l’esthétique, la croyance en la construction d’une intelligence collective, Philippe Mangeot les éprouve quelques années plus tôt en rejoignant l’association de malades du sida, Act Up. C’est encore à plusieurs mains qu’il écrira le scénario du film120 battements par minutes retraçant ces années d’une lutte intime et médiatisée.

L’invitation faite par le programme de recherche Des Exils et plus particulièrement la conférence permettront de revenir sur ce parcours, sur ce qu’il peut nous éclairer aujourd’hui sur les liens possibles entre privé et politique, poétique et politique, affects et savoirs.

CONFÉRENCE / « Black to Détroit, un portrait géographique de la techno », par Alia Benabdellah

Le groupe de recherche Léviathan invite Alia Benabdellah :

La musique techno est née dans la communauté noire de Détroit aux États-Unis, au début des années 1980, d’une fusion entre le funk et les musiques électroniques européennes. Cette conférence s’intéresse à la ville de Détroit, à la communauté noire américaine de la plus grande ville noire des États-Unis et à ce style de musique électronique qui a rapidement obtenu une audience mondiale au point d’influencer de nombreuses musiques populaires contemporaines. Pourtant dans l’imaginaire collectif, la techno est peu associée à la communauté noire américaine. Parce qu’elle n’utilise que peu de codes classiquement à l’œuvre dans les musiques noires américaines et que la maîtrise des technologies est généralement perçue comme l’affaire de la communauté blanche occidentale, la techno semble être dans l’imaginaire collectif une musique plus blanche que noire. Est-ce pour cela que les amateurs situent son origine à Berlin plutôt qu’à Détroit ? Que signifie, au fond, cette méprise ? Nous reviendrons donc à Détroit, aux sources de la techno, pour comprendre ces contradictions, montrer la manière dont la techno est attachée à la ville et voir comment matière musicale et matière urbaine interagissent dans cette ville, marquée par le déclin économique et la ségrégation raciale sans que sa force créative ne semble céder.

Alia Benabdellah est titulaire d’un master de communication culturelle, et spécialiste de l’étude des musiques noires américaines. Doctorante en géographie humaine à l’université Bordeaux Montaigne sous la direction d’Yves Raibaud, elle travaille sur les racines noires de la techno de Détroit. Elle est intervenue dans plusieurs conférences aux États-Unis, au Canada et en France, et s’est rendue à de nombreuses reprises à Détroit où elle a entrepris un long travail de terrain, notamment grâce à une bourse Fulbright. Alia a contribué à plusieurs publications scientifiques et médiatiques comme le catalogue de la Biennale du Design de St Étienne, et celui de l’exposition Night Fever au musée Vitra. Entre matières sonores et matières urbaines, Alia nous invite dans un voyage musical où nous rendons visite aux racines de la musique techno.

CONFÉRENCE / « Figures / visages / portraits. Pour une éthique du regard » par Isis von Plato, philosophe

Conférence Figures / visages / portraits. Pour une éthique du regard

Isis von Plato, philosophe

Entre le contrôle des visages qu’implique les systèmes de reconnaissance faciale expérimentés de plus en plus en France à l’heure actuelle et l’absence du visage dans de nombreux rapports sociaux et économiques, des questions éthiques et esthétiques se posent : qu’est-ce qu’un visage dit de la personne qui le porte ? Qu’est-ce qu’il engage dans la relation à l’autre ? Cette réflexion est étayée par l’histoire du portrait, à la fois en peinture et en photographie.

Philosophe franco-allemande vivant à Arles, ayant soutenu une thèse de doctorat en philosophie à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne sur « Autonomie et réciprocité. Friedrich Schiller et l’éducation esthétique à l’époque des Lumières » sous la direction de Danièle Cohn, Isis von Plato est expérimentée d’une pensée à la croisée des arts, notamment arts plastiques et littérature. Active en tant que traductrice, elle vient de traduire John Berger, Portraits, une anthologie de textes à propos dartistes de lantiquité à nos jours (à paraître au printemps 2020 aux éditions de l’Ecarquillé) et Helmuth Plessner, De lanthropologie de lacteur (pour la HEAD de Genève, à paraître en 2020).

Image : Portrait de femme, Deuxième moitié du IIe siècle après J.-C. Bois de tilleul (Tilia sp., Tiliaceae), liant à base de cire. H. : 31 cm ; L. en bas : 18,8 cm ; L. en haut : 20 cm ; Ep. : 0,1-0,2 cm. Provenant peut-être de Thèbes. Paris, Musée du Louvre, N 2733.3© 2007 Musée du Louvre / Georges Poncet