Projection du film « Léviathan » d’Andreï Zviaguintsev

Léviathan, d’Andreï Zviaguintsev 

(Russie, 2014, 135 minutes, VOSTF)

Une proposition du groupe de recherche Léviathan (titre provisoire)

Coopérative de recherche

Pour Leviathan, Zviaguintsev a puisé sa matière narrative dans le Livre de Job dans l’Ancien Testament, augmenté d’un riche apport documentaire et fictionnel. C’est encore, ainsi que l’a rapporté le réalisateur, une conversation avec une amie philosophe qui l’a amené à adjoindre rétrospectivement le Leviathan de Hobbes. C’est ce dense apport – documentaire, littéraire, biblique, philosophique – qui a fourni un cadre au scénario de Leviathan, plaçant le film à un autre niveau, comme l’a retranscrit Zviaguintsev, lui conférant une dimension mythique puisée dans la fable de Job, mythe de misère extrême, et réservoir de potentialités narratives. Le titre choisi désigne tout autant la bête du Livre de Job qui fait partie de la Création, figurée par un monstre marin, que la bête sociale et politique chez Hobbes qui intéresse ici principalement Zviaguintsev :

« Tireras-tu Léviathan avec un hameçon, et lui serreras-tu la langue avec une corde ?

Lui passeras-tu un jonc dans les narines, et lui perceras-tu la mâchoire avec un anneau ?

T’adressera-t-il d’ardentes prières, te dira-t-il de douces paroles ?

Fera-t-il une alliance avec toi, le prendras-tu toujours à ton service ?

Joueras-tu avec lui comme avec un passereau, l’attacheras-tu pour amuser tes filles ?

Les pêcheurs associés en font-ils le commerce, le partagent-ils entre les marchands ?

Cribleras-tu sa peau de dards, perceras-tu sa tête du harpon ?

Essaie de mettre la main sur lui : souviens-toi du combat, et tu n’y reviendras plus. »

(Job 40, 25-32)

Marie Gueden, « Le pire est-il toujours sûr ? », critikat.com, 23 septembre 2014

Journées portes ouvertes 2018

À l’occasion des Journées portes ouvertes, visitez l’ESACM et découvrez les ateliers, les équipements (bibliothèque, menuiserie, maquette, gravure, volume, sérigraphie, salle numérique, laboratoires et impressions photographiques, studio et montage vidéo, son…), ainsi que des accrochages de travaux d’étudiants et le Fablab.

Vous pourrez également vous informer sur les étapes du cursus, les dispositifs pédagogiques, les diplômes (DNA et DNSEP), les modalités d’admission et l’examen d’entrée.

Examen d’entrée : 2 et 3 mai 2018 (date limite de dépôt des dossiers : 4 avril)
Commission d’admission par équivalence : 4 avril 2018 (date limite de dépôt des dossiers : 14 mars)

plus d’infos sur les admissions

 

Résidence à Cotonou

Quatre étudiants de 2ème cycle sont en résidence pendant 6 semaines à Cotonou, au Bénin, en partenariat avec la Fondation Zinsou, l’Institut Français, le Centre d’art et de culture de Godomey et l’Université Abomey-Calavi. 

Au programme de la première semaine : des visites d’ateliers des artistes Prince Toffa, Rémy Samuz et Sébastien Boko, une visite de l’exposition de de Joël Andrianomearisoa à la Fondation Zinsou, de nombreuses rencontres et la découverte de la fête du vaudou à Grand-Popo.

Plus d’infos sur les résidences

L’ARC Paysage à Porto

L’ARC Paysage, qui se déroule sous la forme d’un workshop à l’extérieur de l’école, s’est rendu pendant une semaine à Porto, au Portugal. L’objectif de cet ARC ouvert aux 3ème, 4ème et 5ème années est d’amener l’étudiant·e à engager un travail de recherche très investi dans un ou plusieurs espaces extérieurs, en dehors de l’école, dans des paysages naturels ou urbains.

Conférence de Lola Gonzàlez

Point Films #6
Conférence de Lola Gonzàlez

Chaque film que fait Lola Gonzàlez invente celui d’après. L’ensemble dessine une obsession, comme un rêve qui n’en finit pas de revenir, nuit après nuit, et qui a son influence pendant le jour. L’apparente légèreté qui se dégage des premiers films « entre copains » s’est évaporée au profit d’un désir plus ouvert sur le monde. Comme un rituel magique, les films de Lola Gonzàlez s’ouvrent sur ces jeunes gens tournés vers l’extérieur, vers le paysage. Sont-ils capables d’y voir un signe qu’ils interprètent tous de la même façon?


Lola Gonzàlez (née en 1988 à Angoulême, vit à Paris)

Diplômée des Beaux-Arts de Lyon en 2012, elle est résidente du Pavillon Neuflize OBC en 2016/2017, le laboratoire de création du Palais de Tokyo. Le Palais de Tokyo a présenté son travail à plusieurs reprises dans ses murs – Festival DO DISTURB 2 (2016) ; exposition collective « All that Falls » (2014) – et dans le cadre de l’exposition hors les murs du Pavillon à Athènes, en parallèle de la Documenta 14 (« Prec(ar)ious collective », Grèce, 2017). Des expositions personnelles de son travail ont été organisées au Crédac, à Ivry-sur-Seine (France, 2017) au centre d’art contemporain Passerelle, à Brest (France, 2016), au MAC, Lyon ( France 2017). On a également pu découvrir ses œuvres au sein de plusieurs expositions collectives, notamment au Centre Pompidou, dans le cadre du festival Hors Pistes (Paris, France, 2014) ; à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne (France), dans le cadre de Rendez-vous/Biennale de Lyon 2015 ; au Kunstverein Sparkasse, à Leipzig (Allemagne, 2014) et à La Galerie de Noisy-le-Sec (France, 2014).
Elle est lauréate du Prix Meurice pour l’art contemporain 2016, nominée au Prix Ricard 2017 et est représentée par la galerie Marcelle Alix, Paris.

Lola Gonzàlez est actuellement Résidente Chercheuse à la coopérative de recherche de l’ESACM pour l’année 2017-2018.

Image : Lola Gonzàlez, Veridis Quo, 2016, vidéo couleur HD, 15′

Conférence ouverte au public.
Merci de vous présenter à l’accueil de l’école (rue Charles Fabre) en arrivant.

Pierre Frulloni obtient le Diplôme Supérieur de Recherche en Art

Pierre Frulloni a obtenu le premier Diplôme Supérieur de Recherche en Art (DSRA) de l’ESACM avec les félicitations du jury.  Celui-ci était composé de : l’écrivain et traducteur Brice Matthieussent et des artistes Guillaume Constantin et Laura Gozlan.

Photos : Pierre Frulloni

 

Pierre Frulloni vit à Toulouse. Il est diplômé d’un DNSEP à l’ESACM en 2014.

« Aujourd’hui l’histoire bascule vers le dernier rivage, océanique, vers la fin du monde, vers le Finistère » écrit Paul Virilio dans son livre Le littoral, la dernière frontière en 2013. En effet les frontières sont en voie d’obsolescence et même si l’on édifie des murs un peu partout, ce n’est qu’en réaction à ce mouvement de fond qui affecte notre monde et fait du littoral, et plus précisément de ce qu’on appelle le trait de côte, la dernière limite, celle qui sépare la matérialité du territoire de la dynamique du flux.
C’est dans cette marge instable que je tente d’installer mon travail de recherche. À pied, en voiture, en bateau, je suis parti à la rencontre de ceux qui y vivent, la construisent, la traversent, observant leurs manières de faire et leurs inventions. Sans parler d’analyse, je tente de nourrir mon travail par des actions et artefacts humains en considérant leur dimension temporelle autant que leurs aspects plastiques. C’est à cet endroit-là que naît ma recherche, dans la représentation des regards croisés aux miens, comme des clefs pour mieux comprendre ce qui se joue aujourd’hui dans le berceau méditerranéen de l’Europe, et par extension dans le monde.

J’ai réalisé plusieurs voyages, construisant déplacement après déplacement une méthode de travail. Avec des partenaires de recherche, j’ai suivi des apiculteurs, des bergers ainsi que des pêcheurs, en tentant de traverser la Méditerranée ; abordant avec eux la lisière des cités grecques, cet espace sensible entre la nature et la civilisation. Puis dans l’Anti-Atlas et le désert du Sahara, je suis parti étudier des décors de cinéma retraçant sur vingt hectares toute l’histoire de l’homme ; découvrant l’existence d’une écriture disparue depuis mille ans, ce qui a motivé le récit de ma rencontre avec les Amazight.
Des voyages de recherche rendus possibles par une première étude, celle de l’enroulement de l’horizon à travers un maelström, au-delà du cercle polaire en Norvège. Une puissance naturelle qui depuis des milliers d’années mâche et remâche les corps-morts, les sédiments du monde, leur faisant perdre toute idée d’origine, de temporalité et d’appartenance, ne laissant exister que la richesse de leurs rencontres, de leurs dialogues.
C’est à cet endroit que s’est construite ma méthode de travail. J’envisage ma pensée comme un tissage, un filet qui a la capacité d’être porté par le flux et d’être ainsi tenté de le suivre. Un tissage qui retient dans ses mailles des fragments du territoire semblables à ceux du maelström. Peu importe l’échelle du filet, il laisse passer énormément de choses, me laissant envisager la perte comme la manifestation d’un mouvement, car dans ce grand tourbillon elles repasseront toujours. Mes intentions deviennent clairement poétiques, évitant l’approche documentaire ou une narration linéaire pour privilégier un mode de lecture analogique.

C’est ainsi que je construis, montage après montage, des formes qui tendent à ralentir le flux par des expériences de pensée parfois purement intuitives. Ce que l’on développe lorsque quelque chose vient perturber l’équilibre de notre quotidien. Des outils qui viendraient résister au temps, nous permettant un regard, une action, dans ce présent en ruine où rien n’est encore
vestige ou décombres.
Penser par la forme, errer dans ses temporalités et ses recoins pour comprendre et entrevoir plis après plis une odyssée où les corps, les mots, les matérialités s’agencent dans un paysage politique actuel, un nouvel imaginaire commun.

Léviathan (titre provisoire) : présentation & projection de « The Lottery Of The Sea »

Le groupe de recherche « Léviathan (titre provisoire) » vous invite à une première présentation des recherches en cours :
mercredi 10 janvier, à partir de 18h30,
à Les Ateliers , 228 avenue Jean Mermoz, Clermont-Ferrand

Ainsi qu’à la projection du film :
« The Lottery Of The Sea », d’Allan Sekula,
présentation par Pascal Beausse,
jeudi 11 janvier, à 18h00,
dans l’amphi de l’ESACM

Allan Sekula est né en 1951 à Erie, en Pennsylvanie. Il a vécu à Los Angeles et y est mort en 2013. Artiste, théoricien et enseignant, il a, depuis les années 1970, questionné les conditions politiques, économiques et sociales du capitalisme en associant la photographie, le texte et le film.

Pascal Beausse (né en 1968) est critique d’art et commissaire d’exposition. Il est responsable des collections photographiques du Centre national des arts plastiques.
Il est l’auteur d’essais et entretiens portant notamment sur les travaux de Maria Thereza Alves, Philippe Durand, Jimmie Durham, Cécile Hartmann, Candida Höfer, Ange Leccia, Teresa Margolles, Allan Sekula, Bruno Serralongue, Jean-Luc Vilmouth et Wang Du.

Merci de vous présenter à l’accueil de l’école (rue Charles Fabre) en arrivant.

Workshop aéromodélisme

À l’occasion de la Semaine folle de l’ESACM en novembre 2017, le Protolab a proposé aux étudiants une initiation à l’aéromodélisme.

Restitution aux Ateliers

Du 10 au 12 janvier, une restitution des travaux du programme de recherche « Léviathan (titre provisoire) » a eu lieu dans l’espace d’accrochage de l’association les Ateliers., au 228 av. Jean Mermoz à Clermont-Ferrand

Dans ce cadre, Pascal Beausse a été invité à projeter le film The lottery of the sea, d’Allan Sekula,
le jeudi 11 janvier, à 18h00, à l’ESACM.

Des travaux de l’équipe de recherche : Cédric Loire (enseignant-chercheur) ; Sarah Ritter (chercheuse associée) ; Antoine Barrot (étudiant-chercheur) ; Clélia Barthelon, Chloe Bedet, Marguerite Soulier et Coline Saglier (étudiantes)

 

After Pride, exposition des diplômés 2017

« After Pride », exposition des diplômés 2017
du 4 au 20 octobre 2017

Avec :
Salomé Aurat, Fan Bai, Jimmy Beauquesne, Kevin Desbouis, Timothé Dichampt-Derossy, Naser Dushica, Mélanie Farges, Tristan-Paul Guépin, Jean-Roméo Kamptchouang-Ngamo, Julien Lampre, Pierre-Alexandre Martinat, Marie Muzerelle, Norman Nedellec, Valentine Ridde, Sarah Vigier

Commissariat : Sophie Lapalu, critique d’art, commissaire d’exposition et enseignante à l’ESACM

Ils font partie des dernières générations du XXème siècle et sont sortis vivants du grand bug de l’an 2000 – ce qui ne va pas sans séquelles. Ils ont en commun un attachement au gif animé et à l’objet trouvé (dans la rue ou sur Internet), un penchant pour les hasards provoqués comme pour l’universel sentiment en passe de tomber en désuétude, l’amour. Ils refusent toutefois de se voir accoler l’adjectif romantique et, loin d’un quelconque spleen, engagent un crédit indéfectible dans l’avenir dont ils sont les acteurs actifs.

Pour ces jeunes diplômés, il est temps de quitter l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole. Décrochant les œuvres du Grand Atelier, ils ont paradé, le soir du vernissage de l’exposition, jusqu’au lieu d’art contemporain In Extenso.

Photos : Vincent Blesbois © ESACM