RECHERCHE / Le groupe EDITIONPASSION au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême

Du 31 janvier au 2 février 2020, six étudiant.e.s du groupe EDITIONPASSION se sont rendu.e.s au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, accompagné.e.s des chercheuses Carin Klonowski et Léticia Chanliau.
EDITIONPASSION est un satellite consacré à la micro-édition.
Ce déplacement a été l’occasion de visiter à la fois le festival officiel et les événements off et alternatifs, permettant une vue d’ensemble des différents circuits et réseaux de l’édition. Une publication du groupe fera suite à cette expérience.

Portrait de diplômé·es / Marie-Camille Dodat, bricoleuse d’objets, étalagiste, directrice artistique

Marie-Camille Dodat, diplômée du DNSEP en 2015 à l’ÉSACM, imagine et prépare dans son atelier clermontois les vitrines des  32 boutiques de la marque Tartine et Chocolat à travers le monde.

Marie-Camille Dodat, bricoleuse d’objets, étalagiste, directrice artistique.

Comment s’est passé l’après-diplôme ?

Pendant les 4e et la 5e années à l’école, je me suis beaucoup intéressée au design. Pour participer au financement de mes études, je concevais des vitrines pour quelques boutiques clermontoises. Quand j’ai eu mon diplôme, j’ai eu envie de travailler pour une grosse entreprise, en tant que directrice artistique. J’ai cherché un stage à Paris, et j’ai été engagée comme assistante identité visuelle et coordination des vitrines pour la marque Tartine et Chocolat. Ce qui veut tout et rien dire. J’étais devant un ordinateur toute la journée à gérer les stocks, le matériel, réfléchir aux aspects techniques. Mais ce qui m’intéressait c’était de créer, et j’étais exaspérée de voir tout l’argent dépensé dans certains dispositifs alors que j’étais persuadée de pouvoir trouver des solutions poétiques et bien plus économiques ! Alors à la suite du stage, je me suis mise à mon compte. Depuis, en tant que directrice artistique, je crée les décors de 32 vitrines par mois, pour 15 boutiques Tartine et Chocolat en France, en Europe, et dans le monde.

Vue d’atelier.

 

Quelle place pour une créatrice dans le monde de l’entreprise ?

On représente une vraie valeur ajoutée. On arrive avec un regard différent, personnel, et on a un certain sens de la débrouillardise. On développe des compétences manuelles, un sens esthétique, une sensibilité à la couleur, aux matériaux, aux textures, et en ça, on y a vraiment notre place. Je travaille aussi pour d’autres types de commanditaires, pour une marque de lingerie, et depuis décembre 2019 pour la compagnie Air France. J’ai réalisé un décor pour l’espace international des salons Air France. C’était un travail qui touchait presque à l’architecture d’intérieur, et qui me demandait de composer avec un cahier des charges très différent, très normé. Et là aussi, c’est tout un autre monde, dans lequel on a aussi besoin de gens comme nous. J’étais surprise qu’ils soient séduits par un petit décor, léger et délicat comme je le pratique, et qu’ils s’y identifient. Ma proposition était en place pendant tout le mois de décembre, et on envisage de nouvelles collaborations.

 

La céramique, une pratique découverte à l’école et toujours développée depuis.

En quoi ton activité s’inscrit-elle dans une cohérence avec ton parcours à l’école d’art ?

Dans les écoles supérieures d’art, on apprend à être autodidacte, et à ne rien s’interdire. Si on veut créer une table, couler du goudron, on apprendra en expérimentant. Ce qui fait de nous des touche-à-tout. Quand je me suis installée comme créatrice indépendante, je me suis rendue compte que, seule, je pouvais faire une photo calibrée, j’étais capable de tailler un morceau de bois, de monter du placo, bref, j’étais un vrai couteau suisse, avec une culture du tout-terrain. Et ce travail là, je l’ai composé.

Des vitrines toujours conçues avec un an d’avance.

À quoi ressemble ton activité quotidienne ?

Mon quotidien s’organise entre Clermont et Paris. La majorité du temps, je travaille dans mon atelier, en centre-ville, à Clermont. Et deux fois par mois je vais trois ou quatre jours à Paris. L’équipe me présente les vêtements conçus par les stylistes, je propose une planche de tendances, des prototypes, et si ils sont validés, je rentre à Clermont et me lance dans la production. Une fois que les 32 décors sont prêts, on les emballe, on rédige un cahier technique et des consignes de montage, et les colis partent dans différentes boutiques à travers le monde. Tous les décors des boutiques France et monde de Tartine et Chocolat naissent dans mon atelier, à Clermont-Ferrand.

https://www.instagram.com/mariecamilledodat/

 

ÉVÈNEMENT / Journées Portes Ouvertes les vendredi 14 et samedi 15 février 2020 !

Les vendredi 14 et samedi 15 février, l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole vous ouvre ses portes de 10h à 20h !

Des journées portes ouvertes pensées par des artistes

Cette année, l’ÉSACM a fait appel à un duo d’artistes pour assurer l’organisation de ses portes ouvertes.
Pendant ces deux jours, Marie L’Hours et Tom Castinel ont pensé une joyeuse série de propositions et d’évènements, une immersion dans l’effervescence vitaminée d’une l’école d’art. Kermesse, cabaret, cartographie artistique du territoire, exposition collective, installations, projection de films en continu et autres temps festifs !

RDV le samedi soir pour la soirée « Michou-Michien » : première partie à 18h, avec une soirée « Kbarré » dans l’atelier volume de l’ÉSACM, et poursuite à partir de 20h30 à somme toute (rue Néron) pour la soirée « L’effet Bernoulli / Night »

Le vendredi soir, la Coopérative de mai, salle de concert de musiques actuelles emblématique de Clermont-Ferrand, proposera un showcase de RROBIN à 18h30 dans l’atelier volume de l’ÉSACM.

Des visites d’ateliers seront proposées par les étudiants, et Emmanuel Hermange, directeur de l’école, présentera la formation dans l’amphithéâtre le samedi à 11h et 15h.

 

RÉSIDENCES À L’ÉTRANGER / Focus en images sur les étudiants en résidence ! Ils sont à Lima (Pérou),à Cotonou (Bénin) et à New-York.

Chaque année, en second cycle, les étudiants de 4ème et 5ème année ont la possibilité de candidater pour partir en résidence de 6 semaines dans un atelier d’artistes, à Lima au Pérou, à Cotonou au Bénin, ou à New-York.
Une dizaine d’étudiants sont ainsi parti au début du mois de janvier, et ont chacun intégré ce qui sera leur lieu de travail pour 6 semaines.

  • À Lima, Pérou, les étudiants investissent les murs de la Casona Roja

ÉVÈNEMENT / Installation-performance « This is the end, beautiful friend » par biriken (Melis Tezkan & Okan Urun)

Durée : 30 min

L’installation-performance This is the end, beautiful friend est le premier volet d’un diptyque sur le thème « vivre la science-fiction au présent » dont les titres sont empruntés à la chanson The End des Doors.

This is the end, beautiful friend est initialement produit par le projet hors-site d’Istanbul, BAHAR, de la 13e Biennale de Sharjah. Les musiques accompagnant la performance sont composées par Berk Çakmakçı et Berke Üstünkök.

biriken est un duo transdisciplinaire qui crée des performances scéniques, installations et vidéos. Depuis 2006, les travaux de Melis Tezkan et Okan Urun alternent entre des créations originales et des mises en scène de pièces d’auteurs variés. Le mot turc « biriken » qui veut dire « accumulé » en dit beaucoup sur leur fonctionnement : Dans leurs performances, le politique est dans la posture critique du corps qui va et vient entre le personnage et le performeur, l’intime et le social.

La dégénérescence et la discordance sont quelques-unes des couches scéniques utilisées pour mettre en évidence la constitution ambiguë du présent.

biriken a été nommé parmi les dix Future Greats 2018 par le Magazine Art Review.

Melis Tezkan est chercheure à l’ÉSACM.

CONFÉRENCE / Tania Mouraud

Une proposition à l’occasion de l’exposition « Peinture » que lui consacre la galerie Claire Gastaud (5-7, rue Terrail à Clermont), jusqu’au 1er février 2020.

Figure incontournable de la scène française et artiste inclassable, Tania Mouraud refuse tout rattachement à un courant ou à un dogme.

Dès la fin des années soixante, le travail de Tania Mouraud s’est inscrit dans une pratique questionnant les rapports de l’art et des liens sociaux en utilisant différents médium : peinture, installation, photo, son, vidéo, performance, etc. Elle propose de rajouter dans nos appartements standards une chambre de méditation (1968). Elle affiche dans l’espace public sur les panneaux 3 x 4 m son désaccord avec une société glorifiant l’avoir au dépend de l’humain (1977). Elle réfléchit sur les rapports décoratifs de l’art et de la guerre, sur les limites de la perception avec l’aide de l’écriture en créant des « mots de forme » (1989). À partir de 1998, elle utilise la photo, la vidéo et le son dans une forte relation à la peinture pour questionner différents aspects de l’histoire et du vivant. Tania Mouraud a influencé toute une génération de plasticiens.

« Par mon travail, je montre que la philosophie et l’art devraient et pourraient fusionner pour nous faire progresser sur le chemin de la connaissance. »

En 2015, le Centre Pompidou Metz lui consacre une exposition monographique rétrospective.

L’exposition « Peinture » de Tania Mouraud à la Galerie Gastaud, confiée à Elodie Stroecken, regroupe un ensemble d’œuvres des années 1960 à aujourd’hui.

+ d’informations sur www.claire-gastaud.com /

www.taniamouraud.com

© Tania Mouraud, Mots Mêlés, Œuvres de la série Tsunemasa (1 à 7), 2019, Peinture de carrosserie sur tôle, 138 x 52.7 x 5 cm

Une semaine d’ateliers techniques proposée aux étudiants, du 13 au 17 janvier.

Une semaine de workshops toutes promotions confondues, pour s’initier ou se perfectionner à des techniques spécifiques. 

Du 13 au 17 janvier, les étudiants de toutes les promotions étaient réunis autour d’une sélection d’ateliers. Ils avaient alors la possibilité de choisir entre plusieurs propositions, pour explorer des techniques inconnues, comme l’art de Pyssaka, technique de décoration d’œufs venue d’Ukraine, ou approfondir des techniques auxquelles certains étaient parfois déjà initiés comme la céramique, moulage, métal, bois, ou la 3D.

Ils ont profité de l’atelier bois avec Nicolas LAMIELLE et Ugolin ROUBY pour construire la totalité du mobilier de leur futur « lieu commun », un lieu de vie et de travail commun à toutes les promotions.

  • céramique avec Marc et Arlette SIMON
  • moulage avec Pierre IMBERTECHE
  • métal avec Schadrac AÏSSO
  • bois avec Nicolas LAMIELLE et Ugolin ROUBY
  • Pyssaka avec Igor KELTCHEWSKY
  • 3D avec Alix DESAUBLIAUX
  • son « Ableton live » avec Geoffrey VEYRINES
  • photo techniques anciennes avec Patrice DHUMES
  • encadrement avec Thierry CARRUSCA
  • vidéo post-production avec Matthieu DUSSOL
  • gravure pointe sèche avec Clara PULEIO
  • création d’instruments de musique éléctroniques avec Emmanuel PRESSELIN
  • design et développement web avec Sylvain HUGUET.

ÉVÈNEMENT / Une master class avec Ali Essafi, réalisateur, et Seumboy Vrainom :€, artiste, pendant le Festival du court métrage

MASTER CLASS – Présentation du travail de
Ali Essafi et Seumboy Vrainom :€

 

Lundi 3 février de 13h30 à 15h, dans le Grand Atelier de l’ÉSACM

 

Gratuit et ouvert à tousDans le cadre du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, l’ÉSACM invite Ali Essafi, réalisateur, et documentariste, essayiste,et Seumboy Vrainom :€, artiste, à présenter leur travail dans le cadre d’une master class, qui mettra en évidence leur manière distincte de travailler à partir de la notion d’archive.Cette masterclass sera également introductive à un workshop qu’ils mèneront tout au long de la semaine avec des étudiant.e.s de l’ÉSACM.
  • Seumboy Vrainom :€ est un apprenti chamane numérique. Pur héritier de l’histoire coloniale française, il a grandi au Luth, une cité de région parisienne, au 13ème étage d’une tour, flottant dans le virtuel. Face à une difficulté à se réapproprier la terre, il s’est naturellement plongé dans l’espace numérique. « Je pratique la numéricosophie, une spiritualité qui propose de construire une cosmogonie incluant la dimension numérique de l’univers. Le but étant de pouvoir penser le poids politique de l’humain dans un dialogue avec des entités dont les performances techniques tendent à nous surpasser.» Tendu entre la singularité technologique et l’effondrement de la société thermo-industrielle, il milite pour une écologie décoloniale.
  • Né au Maroc, Ali Essafi étudie la psychologie en France et se dirige ensuite vers le cinéma documentaire et Art & Essai. En 1997, il réalise son premier film, Général, nous voilà! 1997 (1h), suivi de Le Silence des champs de betteraves, 1998, (54 min), Paris mois par moi, 1999 (26 min), Ouarzazate, 2001 (55 min), Al Jazira, les Arabes de 1424, 2002 (66 min), Le Blues des Shikhates, 2004 (57 min), Fuite, 2011 (29 min). En 2015, il réalise deux films : Le Cosmonaute (80 min) et Nos sombres années 70 (75 min). Obour al bab assabea (Crossing the Seventh Gate ou La Septième Porte), est son dernier film, présenté à la Berlinale et au Festival du Réel. De retour au Maroc, en 2003, il anime plusieurs ateliers d’écriture de film et milite pour la reconnaissance du cinéma documentaire, tout en conduisant des recherches sur les archives cinématographiques et l’histoire de l’image en Afrique du Nord. Ces recherches ont donné lieu à des créations de films et d’installations, comme Wanted, une commande de la 10ème Biennale de Sharjah; ainsi que l’installation Halaqat Nord-Africaines, qui a été montrée lors de la 11ème Biennale de Dakar.

Image 2 © Seumboy Vrainom :€, Légende noire – je t’aime, 2019