Portrait de diplômé·es / Mathieu Sellier, régisseur à la Galerie Perrotin, Paris

Diplômé du DNSEP en 2006 à l’ÉSACM, Mathieu Sellier avait cultivé pendant son parcours une grande diversité de pratiques et de techniques. Après un passage chez le galeriste Yvon Lambert, il officie en régie d’œuvres à la galerie Perrotin, une galerie parisienne au rayonnement international.

En quoi consiste ton activité ?

Je suis Régisseur Sénior à la galerie Perrotin depuis 5 ans. Ce qui veut dire que je m’occupe de l’accrochage des œuvres, de leur restauration, de la gestion des stocks, et mille et une autres activités techniques liées à une structure de cette envergure.
Je travaille avec tout type d’œuvres, des peintures, des sculptures, des installations, des vidéos…

Cette galerie a plusieurs antennes, notamment aux États-Unis et en Asie. Mes activités se concentrent surtout à Paris, où je me déplace chez les collectionneurs qui ont acheté des œuvres à la galerie, pour assurer leur transport et leur installation. On expose aussi dans différentes foires européennes, à Genêve, Bâle, etc. Donc en fait mon quotidien s’articule entre les retours des œuvres qui étaient exposées, les préparations des prochaines expositions, des foires, les installations chez les acheteurs…

Avant ça j’avais passé 3 ans en tant que régisseur à la galerie Yvon Lambert à Paris, jusqu’à sa fermeture en 2014.

Est-ce que les questions liées à la régie d’œuvres avaient déjà traversé ton parcours à l’école ?

Pas du tout, c’est venu totalement après. À l’école, mon objectif était d’être riche de la plus grande diversité de techniques possibles, pour être justement libéré de toute considération technique pour réaliser ce que j’avais en tête. Pendant tout le cursus et jusqu’au diplôme, j’ai utilisé dans mon travail à la fois la photo, la vidéo, la sculpture, la peinture, l’installation… J’ai essayé d’être assez autodidacte. L’école met à disposition une très large palette d’outils et d’équipements techniques, j’ai essayé de m’en emparer et d’expérimenter.

Avant le diplôme, je n’avais pas du tout pensé à l’après-école, ou anticipé le fait de travailler en tant que régisseur.  Très rapidement ma priorité a été d’être indépendant financièrement, et je savais qu’être artiste n’était pas ce qui le permettait le plus facilement. À la sortie de l’école, une de mes enseignantes en culture générale m’a recommandé pour un poste d’assistant d’artiste à Paris. C’est aussi en ça que le relationnel est très important. J’ai fait ça pendant un an, puis je suis devenu régisseur indépendant. J’ai retravaillé avec l’école d’art, qui avait depuis mis en place un calendrier d’expositions assez dense, pour lesquelles j’assurais la régie.

Parviens-tu à réserver encore un peu d’espace à ta pratique d’artiste ?

Pas vraiment, ou très peu. Il m’arrive de refaire du dessin, de la décoration d’intérieur ou un peu de design. Mais je ne suis pas malheureux de ne pas avoir de pratique. Je travaille dans une galerie très active, je passe mes journées au milieu des œuvres. C’est un métier où l’on est très sollicité, en terme d’investissement et de temps, et aussi physiquement. Mais il permet d’avoir un rapport différent aux œuvres, de les toucher, et d’une certaine manière de se les approprier.

ÉVÈNEMENT / Retour en images sur les Journées portes ouvertes de l’ÉSACM

En 2020, l’ÉSACM fait appel à un duo d’artistes pour inventer de nouvelles formes d’accueil pour ses journées portes ouvertes.
Pendant ces deux jours, Marie L’Hours et Tom Castinel ont pensé une joyeuse série de propositions et d’évènements artistiques, comme une expérience immersive dans l’effervescence vitaminée d’une l’école d’art. Une exposition collective, une kermesse, des installations, des projections, des performances, mais aussi des visites d’ateliers

Étudier à l’ÉSACM, c’est faire l’expérience de la vie artistique et culturelle du territoire

Choisir une école, c’est aussi choisir un territoire et un environnement où l’on projette sa vie d’étudiant. Afin de permettre aux futurs étudiants de prendre le pouls de la vie artistique et culturelle clermontoise, une cartographie élaborée à l’école et avec les étudiants actuels, présentera les lieux institutionnels, associatifs, et alternatifs, qui forment la consistance de l’écosystème auquel appartient l’ÉSACM.

Ainsi le vendredi soir, la Coopérative de mai, salle de concert de musiques actuelles emblématique de Clermont-Ferrand, a proposé un showcase de RROBIN à 18h30 dans l’atelier volume de l’ÉSACM.

Le samedi soir, la soirée « Michou-Michien » a été proposée : première partie à 18h, avec une soirée « Kbarré » dans l’atelier volume de l’ÉSACM, et poursuite à partir de 20h30 à somme toute (rue Néron) pour la soirée « L’effet Bernoulli / Night »

 

 

CONFÉRENCE / « Figures / visages / portraits. Pour une éthique du regard » par Isis von Plato, philosophe

Conférence Figures / visages / portraits. Pour une éthique du regard

Isis von Plato, philosophe

Entre le contrôle des visages qu’implique les systèmes de reconnaissance faciale expérimentés de plus en plus en France à l’heure actuelle et l’absence du visage dans de nombreux rapports sociaux et économiques, des questions éthiques et esthétiques se posent : qu’est-ce qu’un visage dit de la personne qui le porte ? Qu’est-ce qu’il engage dans la relation à l’autre ? Cette réflexion est étayée par l’histoire du portrait, à la fois en peinture et en photographie.

Philosophe franco-allemande vivant à Arles, ayant soutenu une thèse de doctorat en philosophie à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne sur « Autonomie et réciprocité. Friedrich Schiller et l’éducation esthétique à l’époque des Lumières » sous la direction de Danièle Cohn, Isis von Plato est expérimentée d’une pensée à la croisée des arts, notamment arts plastiques et littérature. Active en tant que traductrice, elle vient de traduire John Berger, Portraits, une anthologie de textes à propos dartistes de lantiquité à nos jours (à paraître au printemps 2020 aux éditions de l’Ecarquillé) et Helmuth Plessner, De lanthropologie de lacteur (pour la HEAD de Genève, à paraître en 2020).

Image : Portrait de femme, Deuxième moitié du IIe siècle après J.-C. Bois de tilleul (Tilia sp., Tiliaceae), liant à base de cire. H. : 31 cm ; L. en bas : 18,8 cm ; L. en haut : 20 cm ; Ep. : 0,1-0,2 cm. Provenant peut-être de Thèbes. Paris, Musée du Louvre, N 2733.3© 2007 Musée du Louvre / Georges Poncet

ALUMNI / Exposition Éclats #1 Constellation provisoire – Creux de l’Enfer (Thiers)

Du 21 février au 26 avril 2020
Vernissage jeudi 20 février à 19h

L’exposition collective Éclats propose de mettre en valeur le travail de jeunes diplômé.e.s des écoles supérieures d’art de Bourges, Clermont-Ferrand, et Lyon. Plusieurs temps de travail leur ont donné l’occasion de travailler à des pièces, produites spécifiquement pour l’exposition. Une proposition qui s’inscrit dans le prolongement de l’expérience des Enfants du Sabbat. Cette exposition présente des œuvres individuelles ou réalisées en collaboration, qui se déploient sur deux sites : le Creux de l’enfer et l’Usine du May.

Artistes : Emma Baffet* · Chlöé Bedet* · Romain Blanck . Camille Bouaud · Clément Dupont* · Joëlle Forestier . Lény Labeaume* · Amy Matthews · Etienne Mauroy .Stanca Soare · Amélie Sounalet* · Victor Villafagne

* diplômé.e.s de l’ÉSACM

RECHERCHE / Le groupe EDITIONPASSION au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême

Du 31 janvier au 2 février 2020, six étudiant.e.s du groupe EDITIONPASSION se sont rendu.e.s au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, accompagné.e.s des chercheuses Carin Klonowski et Léticia Chanliau.
EDITIONPASSION est un satellite consacré à la micro-édition.
Ce déplacement a été l’occasion de visiter à la fois le festival officiel et les événements off et alternatifs, permettant une vue d’ensemble des différents circuits et réseaux de l’édition. Une publication du groupe fera suite à cette expérience.

Portrait de diplômé·es / Marie-Camille Dodat, bricoleuse d’objets, étalagiste, directrice artistique

Marie-Camille Dodat, diplômée du DNSEP en 2015 à l’ÉSACM, imagine et prépare dans son atelier clermontois les vitrines des  32 boutiques de la marque Tartine et Chocolat à travers le monde.

Marie-Camille Dodat, bricoleuse d’objets, étalagiste, directrice artistique.

Comment s’est passé l’après-diplôme ?

Pendant les 4e et la 5e années à l’école, je me suis beaucoup intéressée au design. Pour participer au financement de mes études, je concevais des vitrines pour quelques boutiques clermontoises. Quand j’ai eu mon diplôme, j’ai eu envie de travailler pour une grosse entreprise, en tant que directrice artistique. J’ai cherché un stage à Paris, et j’ai été engagée comme assistante identité visuelle et coordination des vitrines pour la marque Tartine et Chocolat. Ce qui veut tout et rien dire. J’étais devant un ordinateur toute la journée à gérer les stocks, le matériel, réfléchir aux aspects techniques. Mais ce qui m’intéressait c’était de créer, et j’étais exaspérée de voir tout l’argent dépensé dans certains dispositifs alors que j’étais persuadée de pouvoir trouver des solutions poétiques et bien plus économiques ! Alors à la suite du stage, je me suis mise à mon compte. Depuis, en tant que directrice artistique, je crée les décors de 32 vitrines par mois, pour 15 boutiques Tartine et Chocolat en France, en Europe, et dans le monde.

Vue d’atelier.

 

Quelle place pour une créatrice dans le monde de l’entreprise ?

On représente une vraie valeur ajoutée. On arrive avec un regard différent, personnel, et on a un certain sens de la débrouillardise. On développe des compétences manuelles, un sens esthétique, une sensibilité à la couleur, aux matériaux, aux textures, et en ça, on y a vraiment notre place. Je travaille aussi pour d’autres types de commanditaires, pour une marque de lingerie, et depuis décembre 2019 pour la compagnie Air France. J’ai réalisé un décor pour l’espace international des salons Air France. C’était un travail qui touchait presque à l’architecture d’intérieur, et qui me demandait de composer avec un cahier des charges très différent, très normé. Et là aussi, c’est tout un autre monde, dans lequel on a aussi besoin de gens comme nous. J’étais surprise qu’ils soient séduits par un petit décor, léger et délicat comme je le pratique, et qu’ils s’y identifient. Ma proposition était en place pendant tout le mois de décembre, et on envisage de nouvelles collaborations.

 

La céramique, une pratique découverte à l’école et toujours développée depuis.

En quoi ton activité s’inscrit-elle dans une cohérence avec ton parcours à l’école d’art ?

Dans les écoles supérieures d’art, on apprend à être autodidacte, et à ne rien s’interdire. Si on veut créer une table, couler du goudron, on apprendra en expérimentant. Ce qui fait de nous des touche-à-tout. Quand je me suis installée comme créatrice indépendante, je me suis rendue compte que, seule, je pouvais faire une photo calibrée, j’étais capable de tailler un morceau de bois, de monter du placo, bref, j’étais un vrai couteau suisse, avec une culture du tout-terrain. Et ce travail là, je l’ai composé.

Des vitrines toujours conçues avec un an d’avance.

À quoi ressemble ton activité quotidienne ?

Mon quotidien s’organise entre Clermont et Paris. La majorité du temps, je travaille dans mon atelier, en centre-ville, à Clermont. Et deux fois par mois je vais trois ou quatre jours à Paris. L’équipe me présente les vêtements conçus par les stylistes, je propose une planche de tendances, des prototypes, et si ils sont validés, je rentre à Clermont et me lance dans la production. Une fois que les 32 décors sont prêts, on les emballe, on rédige un cahier technique et des consignes de montage, et les colis partent dans différentes boutiques à travers le monde. Tous les décors des boutiques France et monde de Tartine et Chocolat naissent dans mon atelier, à Clermont-Ferrand.

https://www.instagram.com/mariecamilledodat/

 

ÉVÈNEMENT / Journées Portes Ouvertes les vendredi 14 et samedi 15 février 2020 !

Les vendredi 14 et samedi 15 février, l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole vous ouvre ses portes de 10h à 20h !

Des journées portes ouvertes pensées par des artistes

Cette année, l’ÉSACM a fait appel à un duo d’artistes pour assurer l’organisation de ses portes ouvertes.
Pendant ces deux jours, Marie L’Hours et Tom Castinel ont pensé une joyeuse série de propositions et d’évènements, une immersion dans l’effervescence vitaminée d’une l’école d’art. Kermesse, cabaret, cartographie artistique du territoire, exposition collective, installations, projection de films en continu et autres temps festifs !

RDV le samedi soir pour la soirée « Michou-Michien » : première partie à 18h, avec une soirée « Kbarré » dans l’atelier volume de l’ÉSACM, et poursuite à partir de 20h30 à somme toute (rue Néron) pour la soirée « L’effet Bernoulli / Night »

Le vendredi soir, la Coopérative de mai, salle de concert de musiques actuelles emblématique de Clermont-Ferrand, proposera un showcase de RROBIN à 18h30 dans l’atelier volume de l’ÉSACM.

Des visites d’ateliers seront proposées par les étudiants, et Emmanuel Hermange, directeur de l’école, présentera la formation dans l’amphithéâtre le samedi à 11h et 15h.

 

RÉSIDENCES À L’ÉTRANGER / Focus en images sur les étudiants en résidence ! Ils sont à Lima (Pérou),à Cotonou (Bénin) et à New-York.

Chaque année, en second cycle, les étudiants de 4ème et 5ème année ont la possibilité de candidater pour partir en résidence de 6 semaines dans un atelier d’artistes, à Lima au Pérou, à Cotonou au Bénin, ou à New-York.
Une dizaine d’étudiants sont ainsi parti au début du mois de janvier, et ont chacun intégré ce qui sera leur lieu de travail pour 6 semaines.

  • À Lima, Pérou, les étudiants investissent les murs de la Casona Roja