ÉVÈNEMENT / Installation-performance « This is the end, beautiful friend » par biriken (Melis Tezkan & Okan Urun)

Durée : 30 min

L’installation-performance This is the end, beautiful friend est le premier volet d’un diptyque sur le thème « vivre la science-fiction au présent » dont les titres sont empruntés à la chanson The End des Doors.

This is the end, beautiful friend est initialement produit par le projet hors-site d’Istanbul, BAHAR, de la 13e Biennale de Sharjah. Les musiques accompagnant la performance sont composées par Berk Çakmakçı et Berke Üstünkök.

biriken est un duo transdisciplinaire qui crée des performances scéniques, installations et vidéos. Depuis 2006, les travaux de Melis Tezkan et Okan Urun alternent entre des créations originales et des mises en scène de pièces d’auteurs variés. Le mot turc « biriken » qui veut dire « accumulé » en dit beaucoup sur leur fonctionnement : Dans leurs performances, le politique est dans la posture critique du corps qui va et vient entre le personnage et le performeur, l’intime et le social.

La dégénérescence et la discordance sont quelques-unes des couches scéniques utilisées pour mettre en évidence la constitution ambiguë du présent.

biriken a été nommé parmi les dix Future Greats 2018 par le Magazine Art Review.

Melis Tezkan est chercheure à l’ÉSACM.

ÉVÈNEMENT / Une master class avec Ali Essafi, réalisateur, et Seumboy Vrainom :€, artiste, pendant le Festival du court métrage

MASTER CLASS – Présentation du travail de
Ali Essafi et Seumboy Vrainom :€

 

Lundi 3 février de 13h30 à 15h, dans le Grand Atelier de l’ÉSACM

 

Gratuit et ouvert à tousDans le cadre du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand, l’ÉSACM invite Ali Essafi, réalisateur, et documentariste, essayiste,et Seumboy Vrainom :€, artiste, à présenter leur travail dans le cadre d’une master class, qui mettra en évidence leur manière distincte de travailler à partir de la notion d’archive.Cette masterclass sera également introductive à un workshop qu’ils mèneront tout au long de la semaine avec des étudiant.e.s de l’ÉSACM.
  • Seumboy Vrainom :€ est un apprenti chamane numérique. Pur héritier de l’histoire coloniale française, il a grandi au Luth, une cité de région parisienne, au 13ème étage d’une tour, flottant dans le virtuel. Face à une difficulté à se réapproprier la terre, il s’est naturellement plongé dans l’espace numérique. « Je pratique la numéricosophie, une spiritualité qui propose de construire une cosmogonie incluant la dimension numérique de l’univers. Le but étant de pouvoir penser le poids politique de l’humain dans un dialogue avec des entités dont les performances techniques tendent à nous surpasser.» Tendu entre la singularité technologique et l’effondrement de la société thermo-industrielle, il milite pour une écologie décoloniale.
  • Né au Maroc, Ali Essafi étudie la psychologie en France et se dirige ensuite vers le cinéma documentaire et Art & Essai. En 1997, il réalise son premier film, Général, nous voilà! 1997 (1h), suivi de Le Silence des champs de betteraves, 1998, (54 min), Paris mois par moi, 1999 (26 min), Ouarzazate, 2001 (55 min), Al Jazira, les Arabes de 1424, 2002 (66 min), Le Blues des Shikhates, 2004 (57 min), Fuite, 2011 (29 min). En 2015, il réalise deux films : Le Cosmonaute (80 min) et Nos sombres années 70 (75 min). Obour al bab assabea (Crossing the Seventh Gate ou La Septième Porte), est son dernier film, présenté à la Berlinale et au Festival du Réel. De retour au Maroc, en 2003, il anime plusieurs ateliers d’écriture de film et milite pour la reconnaissance du cinéma documentaire, tout en conduisant des recherches sur les archives cinématographiques et l’histoire de l’image en Afrique du Nord. Ces recherches ont donné lieu à des créations de films et d’installations, comme Wanted, une commande de la 10ème Biennale de Sharjah; ainsi que l’installation Halaqat Nord-Africaines, qui a été montrée lors de la 11ème Biennale de Dakar.

Image 2 © Seumboy Vrainom :€, Légende noire – je t’aime, 2019

Conférence autour de l’exposition « CONTRE-HISTOIRES »

L’ÉSACM vous invite à une conférence autour de l’exposition «CONTRE-HISTOIRES» présentée jusqu’au 18 janvier à l’Hôtel Fontfreyde Centre Photographique, en présence de :

Pascal BEAUSSE, conservateur de la photographie au Centre national des arts plastiques (Cnap), fond à partir duquel cette exposition a été réalisée

Alexis CORDESSE, artiste exposé dans le cadre de l’exposition collective «CONTRE-HISTOIRES»

François Nicolas LARDY, chargé de programmation de l’Hôtel Fontfreyde Centre Photographique

Ensemble, ils reviendront sur les idées et principes qui ont conduit à la réalisation de cette exposition. François Nicolas LARDY proposera un éclairage sur le Centre Photographique Hôtel Fontfreyde. Pascal BEAUSSE reviendra sur le commissariat de l’exposition « CONTRE-HISTOIRES » et les collections du CNAP. Alexis CORDESSE présentera sa pratique photographique ainsi que ses récentes évolutions.

L’Hôtel Fontfreyde rassemble œuvres, installations, films documentaires et photographies, prêtés par le Fonds régional d’art contemporain Auvergne et le Centre national des arts plastiques, prenant à contre-pied les versions officielles de l’Histoire.

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« Sur cette exposition intitulée simplement Contre-Histoire, neuf visions singulières apportent un éclairage nouveau sur des situations géopolitiques connues de tous. On pourra découvrir de l’intérieur les réalités du conflit syrien grâce aux documentaires étonnamment libres, du collectif Abounaddara ; thème également abordé par le Libanais Ali Cherri. On pourra aussi revenir sur la situation au Moyen-Orient et de la Palestine, traitée avec humour ou ironie par Larissa Sansour et Taysir Batniji ; les manifestations avec Manuela Marques, dont la photo été reprise pour l’affiche de l’exposition, ou découvrir avec Édith Roux le sort funeste de la minorité Ouighours, dans la province autonome du Xinjiang.

Saluons enfin trois grands noms de la photographies exposés dans le monde entier : Michael Schmidt, dans une évocation de la chute du mur de Berlin ; Alexis Cordesse, qui apporte son témoignage sur le génocide au Rwanda ; et Jim Goldberg sur le thème de la migration. »

Plus d’infos sur https://clermont-ferrand.fr/agenda/contre-histoires

 

Une conférence-performance par l’humoriste burkinabé Moussa Petit Sergent

Mercredi 18 décembre à 18h30, l’ÉSACM accueillera une conférence-performance de l’humoriste burkinabé Moussa Petit Sergent. Une proposition de la Coopérative de recherche de l’ÉSACM, à l’occasion du lancement du premier cahier d’Epokä.

Moussa Ouedraogo est un acteur, humoriste et comédien burkinabé révélé au public en 2006 par la série télévisée «Petit Sergent». Lauréat de nombreux prix dont le Grand Prix National de l’Humour par le Ministère de la Culture du Burkina Faso en 2015, ou celui du meilleur humoriste africain à RFI Talents en 2017,  Moussa Petit Sergent a créé en 2018 le CAR, une programmation hebdomadaire de one-man-shows, de contes et de théâtre, dans un quartier populaire de Ouagadougou.  Avec le CAR, il a lancé la première édition du festival Rire en fête en novembre 2019, réunissant des artistes de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso,  du Gabon et  de Suisse avec le parrainage du Montreux Comedy Festival.

À l’ÉSACM, Moussa Petit Sergent parlera du rôle du rire dans la société et abordera la pratique de la «parenté plaisanterie», une forme d’humour pratiquée en Afrique de l’Ouest entre familles ou ethnies ennemies qui, par la moquerie et le clash, apaise les tentions et rend possible la coexistence, sans nier les différences et les dissensus. L’artiste reviendra également sur son parcours et sur la réinvention du one-man-show par les artistes ivoiriens et burkinabés.

Cette conférence-performance est programmée à l’occasion du lancement du premier cahier d’Epokä, une publication émanant du programme de recherche « Figure de transition ». Ce programme questionne la façon dont l’exposition fait exister l’art, et, en particulier, l’impact de ce phénomène sur les artistes des Afriques. Epokä est une édition collaborative et évolutive dans laquelle, d’un cahier à l’autre, chaque texte peut être repris, commenté, élargi ou transformé.

Sur une invitation de Camille Varenne, Jacques Malgorn et J. Emil Sennewald, membres du groupe de recherche, la conférence-performance de Moussa Petit Sergent est pensée comme une réaction à cette première publication. Moussa Petit Sergent, interprétera, à sa façon, en français, la contribution de J. Emil Sennewald à Epokä, publiée en langue allemande.

Évènement gratuit et ouvert à tous.

Mercredi 18 décembre à 18h30, dans le Grand Atelier de l’ÉSACM

+ d’infos

Photo © Camille Varenne

Conférence de Jean-Charles Vergne, directeur du FRAC Auvergne

Le FRAC Auvergne a constitué en près de 35 ans une collection de 1000 oeuvres orientée vers le statut de l’image, croisant les histoires respectives de la peinture, de la photographie et de l’image mouvante, tant dans ses acquisitions que dans sa programmation qui aura permis d’accueillir les expositions de David Lynch, Luc Tuymans, David Claerbout, Gregory Crewdson, Abdelkader Benchamma, Denis Laget, Katharina Grosse, Gilles Aillaud, Raoul de Keyser… À raison de 25 expositions par an, le FRAC Auvergne aura permis à 120 000 visiteurs d’accéder gratuitement aux oeuvres de sa collection en 2019.

En 2020, des expositions personnelles seront consacrées à Agnès Geoffray (février-mai) et à Marc Bauer (octobre 2020-janvier 2021). De mai à septembre, une exposition collective intitulée « Le Mauvais Œil », réunira une vingtaine d’artistes autour du film de Clément Cogitore, The Evil Eye, avec lequel il remporta en 2018 le Prix Marcel Duchamp aux côtés du FRAC Auvergne.

À l’occasion d’une rencontre avec les étudiants, Jean-Charles Vergne, directeur du FRAC Auvergne, présentera les choix artistiques et les modes de fonctionnement de cette institution qui prépare son implantation, en 2021, dans le bâtiment de la Halle aux Blés, ancien site de l’École des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand.

Il développera également l’idée de l’art «comme cabane», de bâtir notre relation aux oeuvres comme la construction d’une cabane, évoquer plus généralement notre relation à l’art en partant de concepts tels que l’assentiment, la rencontre, le fait d’être «touché», la question de la croyance vis-à-vis des oeuvres, etc.

Jean-Charles Vergne est directeur du FRAC Auvergne (Fonds Régional d’Art Contemporain) depuis 1996, chargé de la collection du FRAC Auvergne et de la programmation. Il est membre de l’AICA (Association Internationale des Critiques d’Art).

Commissaire d’expositions et auteur, il a entre autres organisé des expositions monographiques et publié des livres consacrés à Luc Tuymans, Albert Oehlen, Richard Tuttle, Raoul de Keyser, David Lynch, Katharina Grosse, Eberhard Havekost, Denis Laget, Philippe Cognée, Gert&Uwe Tobias, Darren Almond, David Claerbout, Abdelkader Benchamma, Gregory Crewdson, Mireille Blanc, Cristof Yvoré, Agnès Geoffray, etc.

Il est coéditeur de la collection Beautés éditée par L’Atelier Contemporain (Dir. Eric Suchère, Camille Saint-Jacques).

Il a été membre de la commission d’acquisitions du Centre national des arts plastiques de 2008 à 2011.

En 2018, il a été le rapporteur de Clément Cogitore pour le Prix Marcel Duchamp qui lui a été attribué.

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+ INFOS PRATIQUES

Évènement public, entrée gratuite

Lundi 9 décembre à 18h30

Amphithéâtre de l’ÉSACM

Conférence HOT BODIES OF THE FUTURE! par Gérald Kurdian

Dans le cadre du cycle de conférences « Je ne suis pas féministe mais » proposé par l’ESACM.

Depuis 2017, Gérald Kurdian développe HOT BODIES OF THE FUTURE!, un cycle de recherches musicales et documentaires sur les formes alternatives de sexualité et les micro-politiques queer.
Dans ce cadre, il initie des performance collaboratives, HOT BODIES – CHOIR (des chorales dont les participant.e.s volontaires écrivent et chantent ensemble des manifestes pour les corps révolutionnaires du futur) ou HOT BODIES – CAMP (une collaboration avec des apprentis auto-mécaniciens autour de la transformation d’une épave de voiture en abri pour une communauté post-capitaliste), organise des soirées de clubbing intersectionnel,
A QUEER BALL FOR HOT BODIES OF THE FUTURE, sort des morceaux de musique électronique sous le nom de TAREK X et poursuis un travail de performance solo, HOT BODIES – STAND UP, où il raconte en musique et avec l’appui de photographies documentaires, ses expériences dans les scènes sex-positive.
À l’occasion de sa conférence à l’ESACM, il présentera un extrait de sa dernière pièce et proposera comme base de conversation publique les matériaux de la prochaine, THE MANY LIVES OF TAREK X.
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Gérald Kurdian étudie les arts visuels à l’ENSAPC avant d’intégrer le post-diplôme Ex.e.r.ce 07 sous la direction de Mathilde Monnier et Xavier Le Roy. Ses concerts obliques sont depuis lors régulièrement présentés dans les contextes du spectacle vivant, des arts visuels et de la musique indépendante.
Vainqueur du prix Paris Jeunes Talents 09, et repéré par le Grand Zebrock et le FAIR 2010, son premier album sous le nom de This is the hello monster! est sélectionné parmi les meilleurs albums de l’année 2010 du quotidien Libération. En 2016, il sort un EP, Icosaèdre, réalisé par le musicien électronique Chapelier Fou.

Photo © Gérald Kurdian

« Can you feel it ? Exploration des musiques afro-américaines, portées par de grandes dames du chant », conférence par Pierre Deruisseau

Dans le cadre du cycle de conférence  » Je ne suis pas féministe mais », Pierre Deruisseau proposera lundi 28 octobre à 18h30 une conférence intitulée « Can you feel it ? Exploration des musiques afro-américaines, portées par de grandes dames du chant. »

« La musique, nourriture pour l’esprit. (C’est ce qu’on dit) Passons donc un moment autour de toutes ces musiques afro-américaines – blues, gospel, jazz, R’N’B, soul, hip hop, funk…, autour de leurs vibes, leurs forces, leurs fonctions…

Car chaque style n’est pas juste du ‘bon son’ ou non. Ils nous touchent, nous nourrissent, agissent sur nous en un point chaque fois différent et assez précis. Ils soutiennent des points d’appui, aidant à faire face au monde !
Qu’en est-il alors quand une chanteuse interpelle les hommes ?
Sa verve prend le goût de la musique?
Sa posture est soutenue par le style?

Bienvenue pour une séance d’écoute interactive, explorant les feelings et postures dans les musiques afro-américaines!
Des chansons interrogeant les rapports hommes-femmes et le patriarcat, par toutes des grandes chanteuses de cette tradition musicale. »

> > Séance de 2 x 1h15, avec pause

Depuis dix ans, Pierre Deruisseau développe le programme Astrophonie – une exploration des espaces mythologiques présents dans les musiques afro-américaines.
Pochettes d’albums, costumes de scènes, paroles, clips vidéos,… d’anciens mythes affleurent ça et là, codés, dans des formes, de plus en plus futuristes. Une recherche passionnante et surprenante, transmise dans une forme vivante à la croisée du conte et de la séance d’écoute. (www.astrophonie.net)

Conférence de Kaoutar Harchi, début d’une année de résidence à l’ESACM

Depuis 2011, l’ESACM accueille chaque année un.e écrivain.e en résidence, invité.e à travailler une semaine par mois au cœur de l’école d’art,  avec la communauté étudiante et enseignante.

Cette année, la sociologue et écrivaine Kaoutar Harchi rejoint l’école pour une résidence qui donnera lieu à des conférences, des lectures-performances, des ateliers d’écriture et des interventions pédagogiques.

Kaoutar Harchi a publié plusieurs romans, comme Zone Cinglée (Sarbacane, 2009), L’Ampleur du saccage (Actes Sud, 2011) et À l’Origine notre père obscur (2014), qui soulèvent la problématique féministe et interrogent l’idéal de renversement de la société patriarcale. Ces récits sont nourris et traversés par les questions abordées dans les travaux de recherche qu’elle mène par ailleurs en tant que sociologue et chercheure associée au Cerlis (Centre de recherche sur les liens sociaux), Paris-Descartes / Paris III Sorbonne Nouvelle. Ses travaux scientifiques portent sur les mondes de l’art et de la culture. Elle a ainsi étudié les processus de valorisation des écrivains algériens de langue française, en France, en situation coloniale et postcoloniale, et a mis au jour l’économie des rapports sociaux de pouvoir et des formes individuelles de résistance au fondement de la négociation de la valeur littéraire, ainsi que le rapport que « la nation » entretient à la figure de « l’écrivain ». Ce travail a abouti à l’ouvrage Je n’ai qu’une langue, ce n’est pas la mienne. Des écrivains à l’épreuve (Fayard, 2016). Kaoutar Harchi poursuit actuellement ses recherches sur l’organisation inégalitaire des mondes de l’art. Ces différentes questions seront développées pendant sa résidence à l’ESACM.

Elle a également enseigné au sein des universités suivantes : Sorbonne-Nouvelle, Sorbonne-Panthéon, Sciences Po, Paris, Sciences Po Reims, Université de Poitiers. Elle a été, durant l’année 2018, Visiting Professor à l’Université de New-York / Institute of French Studies.

Elle a été notamment lauréate de l’International Writing Program de l’Université de l’Iowa en 2016, et de la bourse Ecrivain de la Fondation Lagardère en 2017.

En 2018, elle a été faite Chevalière des Arts et des Lettres.

Elle donnera une conférence de présentation, mercredi 16 octobre à 18h30, dans l’amphithéâtre de l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole.

Photo © Renaud Monfourny

 

 

Journées d’étude « FRAPPER LE SOLEIL », Moby-Dick, violences, capitalisme

Proposées et organisées par le groupe de recherche Léviathan, co-dirigé par Cédric Loire et Sarah Ritter

Moby Dick ou le cachalot de Melville est le point de départ du groupe de recherche Léviathan. Utilisant le roman comme une carte aux tracés multiples, le groupe est parti écouter les échos du passage de la chasse mortelle à la baleine, notamment à Detroit, USA.

Le récit est au cœur de la journée d’étude, rythmée par des chapitres choisis de Moby-Dick. La violence, la domination, la résistance, le capitalisme, le calcul, autant de points qui se rejoignent pour nous dans notre expérience conjointe de Moby-Dick et de Detroit, et qui sont abordés par le prisme de la narration, de l’histoire, des histoires. «Frapper le soleil», comme le désir fou d’Achab, mais peut-être aussi de l’équipage – frapper le jour, au bénéfice des ténèbres. Le dépeçage commence.

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PROGRAMME

Lundi 8 avril

18 h – «Vos yeux se refermeront à jamais puisqu’ils n’auront vécu que pour l’ombre», programmation de courts métrages par Clémentine Dramani-Issifou

  • L’Evangile du cochon créole de Michelange Quay – Fiction I 15mn I 2004
  • Atlantiques de Mati Diop – Documentaire expérimental | 16 mn | 2009
  • Gangster Backstage de Teboho Edkins – Essai documentaire I 37mn 2013
  • Black TV de Aldo Tambellini – Expérimental I10mn I1968
  • La lumière tombe de Soufiane Adel, 2019 – Expérimental I 9mn I 2019

Rencontres avec Soufiane Adel et Michelange Quay

Mardi 9 avril

9h – “Achab est Dieu, Ford est son prophète” : C.L.R. James, lecteur de Moby Dick, conférence de Matthieu Renault

Matthieu Renault est Maître de conférences en philosophie à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis,membre du Laboratoire d’études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie (LLCP). Il est l’auteur de : Frantz Fanon. De l’anticolonialisme à la critique postcoloniale (Éditions Amsterdam, 2011) ; L’Amérique de John Locke. L’expansion coloniale de la philosophie européenne (Paris : Éditions Amsterdam, 2014) ; C.L.R. James. La vie révolutionnaire d’un « Platon noir» (La Découverte, 2016) ; L’empire de la révolution. Lénine et les musulmans de Russie (Éditions Syllepse, 2017).

9h45 – Présentation de Fabienne Ballandras

Il s’agit, à travers la production d’une série de dessins muraux dont les images sources proviennent du film documentaire « Kiev en feu » sur le soulèvement populaire en Ukraine en 2013/2014, de présenter une des ramifications d’un projet plus vaste et multiforme (encore en cours) dont la colonne vertébrale est la réalisation d’une édition/bande dessinée, narration muette des différents événements de ces 3 mois de lutte urbaine.

10h15 – «Une plume invisible dessinait des lignes et des routes sur la carte crevassée de son front », conférence de Cédric Loire

Cédric Loire est docteur en Histoire de l’art, critique d’art, Enseignant et chercheur à l’Ecole Supérieure d’Art de Clermont Métropole, co-responsable du programme de recherche Léviathan.

11h – « Les doigts de pieds sont rares parmi les vétérans de la chambre à graisse », projection et conférence par Laurent Proux

Laurent Proux est né en 1980. Il est diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Lyon et de la Horschule Für Bildende Kunst Hamburg. Il est représenté par la galerie Semiose. Il enseigne à l’Institut Supérieur d’Art de Toulouse (ISdAT). Ses peinture et ses dessins de grands formats interrogent la représentation contemporaine et mythique du travail. En 2019, Laurent Proux obtient l’aide à la création et à la production du CNAP pour un voyage d’étude à New-York et Chicago.

11h45 –  « AAA dans le pan-spectacle », performance par Carine Klonowski et Anne-Sarah Huet

Le pan-spectacle prend la forme d’un rafraîchissement, servi par la grande influence x le grand sponsor : « Un vrai boost, activé et calculé en temps réel, par la fortune» d’après AAA dans le pan-spectacle, un texte de Anne-Sarah Huet, produit pour l’exposition SEDONA du Syndicat Magnifique (Victorine Grataloup, Anna Frera, Thomas Conchou et Carine Klonowski), La Villa du Parc, Annemasse, 2019.

13h30 –  « Sombre blancheur : la baleine miroir de la blanchité prédatrice », conférence par Elsa Dorlin

Professeure de philosophie à l’université Paris-8, Elsa Dorlin est spécialiste de l’histoire du sexisme, du racisme et des logiques de domination. Ses recherches portent sur les philosophies féministes, études sur le genre et les sexualités, mais aussi sur l’esclavage, le colonialisme et le postcolonialisme (histoire des idées, des luttes et des mouvements des diasporas noires, Black Feminism). Dans Se défendre : une philosophie de la violence publié en 2017, Elsa Dorlin donne à penser une généalogie de l’autodéfense, violence considérée comme illégitime des minorités qui de tout temps ont du lutter pour faire entendre leur voix ou même rester en vie. Violence illégitime de la défense de soi des opprimés qu’elle oppose à la légitime défense, réservée à une minorité dominante.

14h15 – « L’heure bleue », projection par Manon Pretto, vidéo, 25mn

14h45 – « Sans titre », projection par To’a Serin-Tuikalepa, diaporama, fiction, 7 min.

Un homme raconte l’arrivé d’un explorateur sur son île.

15h – « Contre », projection par Sarah Ritter

Ce diaporama suivra le fil de la lumière, de ses conditions (de production, d’usages, et de représentations) à travers Moby Dick, entre autres. Sarah Ritter est artiste, co-responsable du programme de recherche Léviathan.

15h30 – Table ronde

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EN PARALLÈLE

«Écoute!»: Diffusion de l’ensemble des entretiens réalisés à Détroit, Clermont-Ferrand et Paris.

Fabienne Ballandras : dessins muraux

Kostia Jopeck : Text(e)ture (parlez de moi je m’en vais loin), impressions sur tissu, boucle video, 7’34’’, impressions 3D.

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PRATIQUE

Gratuit – Ouvert à tous

École Supérieure d’Art de Clermont Métropole, 25 rue Kessler, 63000 Clermont-Ferrand

Conférence Marie-Antoinette Chiarenza « What do We Want to Keep? »

Dans le cadre du cycle de conférences «Je ne suis pas féministe mais » :

« What do We Want to Keep? »*

Aujourd’hui on voit tout le temps les dix premiers palmarès du classement des œuvres d’art les plus en vue et les plus chères dans le monde. Mais d’où viennent ces classements, comment ont-ils façonné un canon qui définit le statut singulier de l’artiste ? Sous le titre « What do We Want to Keep? »*, RELAX (chiarenza & hauser & co) a répondu à ces questions en fouillant dans la collection de la Graphische Sammlung ETH Zurich. L’ étude des images a commencé en proposant au personnel scientifique de la GRS d’utiliser d’autres filtres de recherche tel que : femmes et travail rémunéré, artistes femmes autoportraits.
Le résultat était une installation comprenant une vidéo, des œuvres sur papier, des dispositifs dans et des gravures de la collection. Du 29 août au 29 octobre 2018 l’espace d’exposition a été transformé en un espace d’étude pour la recherche, la lecture, le regard et le farniente.

Marie-Antoinette Chiarenza est artiste et co-fondatrice du groupe RELAX (chiarenza & hauser & co). Le groupe d’artistes se forme à Paris dans un squat en 1983 et travaille depuis sur des questions de valeurs, de richesses et d’économies sociales. Des slogans comme
« penser seule est criminel » ou « je suis une femme pourquoi pas vous ? » ou encore « you pay but you don’t agree with the price » sont régulièrement utilisés dans leurs installations et projets d’espace publique.
Marie-Antoinette Chiarenza intervient dans les institutions d’art depuis 1993 et enseigne depuis 2008 à la HEAD, Genève. RELAX est basé depuis 2002 à Zürich, leur site web :
www.relax-studios.ch

*« Que voulons-nous garder ? »